23.10.03

De l'homme - et de la femme - pr�historiquesLes préhistoriens ont tenté de reconstituer les cultures, les modes de vie et de pensées des Préhistoriques : invention, usage et évolution de l'outillage, formes de l'expression et de la communication, gestes, croyances et rituels que pouvait exprimer l'art ou les sépultures. Les formes et les structures de la vie sociale des premières sociétés humaines - sociétés nomades de chasseurs-cueilleurs - ont elles aussi été interrogées ; de nouvelles approches ont permis de repenser les relations entre hommes et femmes au Paléolithique, et de réévaluer le rôle de la femme dans la préhistoire.
De l'homme - et de la femme - pr�historiquesLes préhistoriens ont tenté de reconstituer les cultures, les modes de vie et de pensées des Préhistoriques : invention, usage et évolution de l'outillage, formes de l'expression et de la communication, gestes, croyances et rituels que pouvait exprimer l'art ou les sépultures. Les formes et les structures de la vie sociale des premières sociétés humaines - sociétés nomades de chasseurs-cueilleurs - ont elles aussi été interrogées ; de nouvelles approches ont permis de repenser les relations entre hommes et femmes au Paléolithique, et de réévaluer le rôle de la femme dans la préhistoire.
De l'homme - et de la femme - préhistoriques: "La théorie de l'évolution conduit à penser l'origine de l'Homme, non comme création, moment ponctuel miraculeux où il serait triomphalement apparu sur la terre, mais comme filiation, qui enracine notre espèce dans l'ensemble du règne animal, dans les embranchements et les buissonnements multiples de l'histoire du vivant."
UN TERRORISME QUI BLOQUE LA R?FLEXIONOn a agressé le pouvoir étatique, exactement comme on a attaqué la dictature de Saddam Hussein, c'est-à-dire sans se demander par quoi on le remplacerait ou comment. On a agenouillé les États, mais, ce faisant, on a créé le vide. On connaît la suite implacable : la nature déteste le vide. La table était mise pour le déferlement des ambitions incontrôlables, les luttes intestines, les tractations entre les caïds locaux et les avant-gardes des intérêts pétroliers et gaziers. Cela est si courant et si aisément observable qu'on s'étonne de... l'étonnement! Dans le contexte créé par l'affaiblissement des pouvoirs publics, les groupes terroristes ne pouvaient que naître et prospérer. Que le terrorisme se répande dans un monde minutieusement vidé du pouvoir politique, comment s'en étonner?

20.10.03

MCJP Programme : exposition: Hommes et Robots intervient dans un contexte de fort développement des technologies robotiques et de débats sur les implications scientifiques, philosophiques et sociales qu'elles engendrent. Le robot est devenu au Japon un véritable phénomène culturel. Très présents dès l'après-guerre dans les mangas, des personnages comme Tetsuwan Atomu (Astro Boy) ou encore le chat-robot Doraemon, ont contribué à familiariser les Japonais à ces étranges machines, devenues aujourd'hui d'incontournables compagnons domestiques.
automates-intelligents-html@kiosqueist.comIl montre en effet que les héritages génétiques, qui fournissent la base de l'organisation cérébrale à la naissance, sont relayés en permanence, au cours du développement, par divers médiateurs internes au corps, comme par l'interaction avec le milieu. C'est celle-ci que l'on peut étudier sous le terme de culture, étant entendu qu'il s'agit d'interaction avec l'activité des autres individus au sein de l'espèce comme avec le reste du monde. L'ensemble peut être qualifié, nous l'avons dit, de développement épigénétique(4). Les interactions entre les gènes (lesquels diffèrent d'ailleurs notablement d'un individu à l'autre au sein d'une même espèce) et le milieu rencontré par tel individu sont si nombreuses et si complexes qu'il est impossible d'en faire un inventaire précis. C'est de cela précisément que découle, non seulement chez l'homme mais aussi chez l'animal, la spécificité de chaque personnalité individuelle.
automates-intelligents-html@kiosqueist.com On estime généralement que la décision est le résultat d'une compétition darwinienne, au sein du cerveau, entre représentations (ou objets neuronaux, pour reprendre le terme de Changeux) exprimant aussi bien tel ou tel aspect perçu du monde extérieur que telle ou telle conduite mémorisée susceptible de répondre aux problèmes suscités ici et maintenant par l'interaction avec ce même monde.
automates-intelligents-html@kiosqueist.com L'émotion et l'action de base restent les mêmes, de la mouche au loup, mais elles s'adaptent beaucoup plus finement aux exigences d'une situation bien précise. Le décideur économique qui joue à la Bourse ou G.W. Bush Jr. qui décide d'envahir l'Irak s'appuient sur des scénarios encore plus nombreux, sur des données encore plus diversifiées, mais au fond des choses, ils ne peuvent prétendre prendre des décisions rationnelles au sens où l'entend une acception idéaliste du concept de raison. Ils agissent par émotion.
automates-intelligents-html@kiosqueist.com: Lorsqu'il s'agit des hommes, le décideur peut s'appuyer, s'il en a les moyens, sur l'information collective mémorisée au sein de la société. Ces informations guident éventuellement son action, mais ne participent pas au coeur du processus de la décision, même lorsque celle-ci se veut rationelle...L'attention portée aux émotions, comme source de la cognition, plutôt qu'à d'éventuels processus computationnels abstraits se déroulant dans le cerveau, est devenue le thème à la mode des analyses portant sur les liens entre le corps, le cerveau et l'esprit.

19.10.03

automates-intelligents-html@kiosqueist.com Alain Berthoz insiste sur l'inanité des théories et des ouvrages illustrant la possibilité et la façon de prendre des décisions soi-disant rationnelles. Ceci qu'il s'agisse de la vie quotidienne comme de la vie économique ou de la vie politique. Il n'existe nulle part dans le cerveau (ni dans l'organisme collectif, sous la forme d'un état-major décisionnel) un "esprit dans la machine", selon les termes de Pinker et de Dennett, siégeant au sommet du système et prenant à partir d'un tableau de bord et de logiciels d'aide à la décision les meilleures options possibles. Les décisions, petites ou grandes sont des réactions à des états émotionnels (peur, besoin sexuel ou de prédation…) qui, selon le terme de Damasio, visent eux-mêmes à conserver ou restaurer l'intégrité, l'homéostasie de l'organisme. Elles ne s'expriment pas sous forme de choix intellectuels mûrement délibérés mais d'actions engagées dans l'urgence.
automates-intelligents-html@kiosqueist.com Il existe une grande continuité évolutive, de l'amibe à l'homme, dans les mécanismes décisionnels, notamment de type dit intelligent, permettant l'adaptation. Il ne s'agit pas évidemment d'une continuité en ligne directe, mais plutôt de convergences de solutions, prenant des formes particulièrement sophistiquées dans certaines lignées animales, notamment celles résultant des processus dits d'hominisation. L'espèce de créationnisme naïf prétendant que tout ce qui concerne le cerveau et l'esprit humain serait apparu d'un coup et comme par miracle avec les dernières versions de l'homo sapiens n'est plus recevable.
automates-intelligents-html@kiosqueist.com: Le cerveau ne produit pas de la rationnalité, mais des émotions génératrices de paris plus ou moins hasardeux, ceci dans la filière de développement de processus hérités du monde biologique, à peine plus sophistiqués au sein des sociétés humaines.
automates-intelligents-html@kiosqueist.comA ces travaux manquait une étude détaillée du fonctionnement du système nerveux au service de la lutte pour la survie, non seulement quand l'animal ou l'homme est confronté à de grands choix stratégiques, mais dans les évènements quotidiens résultant de l'interaction de l'organisme avec son milieu. Dans chacun de ces évènements, des "décisions" sont prises par l'organisme grâce à des mécanismes hérités de millions d'années de sélection darwinienne. Ces mécanismes résultent du fonctionnement d'organes sensoriels et moteurs mais aussi des correspondants nerveux de ces organes au sein des zones cérébrales. L'ensemble découle, dans chaque espèce, sinon dans chaque individu, d'une stricte programmation génétique. Mais celle-ci se manifeste avec une certaine souplesse du fait des expériences individuelles (on dira culturelles) ayant permis d'adapter plus finement les mécanismes de base aux exigences d'organismes confrontés à des milieux déterminés.

Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio Damasio: Les cultures ne peuvent pas changer la nature humaine, sauf à tenter d'en modifier les bases génétiques. Elles ne peuvent se développer qu'en s'appuyant sur elle, pas en la niant.
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio Damasio Le génome commande (via d'innombrables relais se déroulant au fur et à mesure du développement du phénotype) ce que l'on pourrait appeler les prédispositions basiques de l'espèce humaine, dans tous les domaines. Il en découlera par exemple la prédisposition à la marche et au langage. Mais ces prédispositions s'exprimeront différemment selon les cultures. Ainsi certaines cultures auront presque entièrement remplacé la marche par l'usage du cheval et, aujourd'hui, celui de l'automobile ! De même seront apparues des milliers de langues différentes. La nature humaine constitue donc le socle universel sur lequel se superpose la grande diversité des cultures humaines.
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio DamasioL'espèce humaine en général, les individus en particuliers sont les produits d'une évolution épigénétique sur le mode hasard/sélection non finalisé dont le chercheur, au cas par cas, s'efforcera de faire apparaître les sources et les imbrications.
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio Damasio On emploie généralement le terme d'épigénétique pour dénommer l'évolution qui résulte d'une interaction continuelle entre les déterminants génétiques de l'individu et les apports sociétaux ou culturels émergents au sein du groupe. Il va de soi que l'épigénétique doit tenir compte, non seulement des mutations survenant au sein des génomes, mais de celles affectant, sur le mode darwinien classique, mais avec des rythmes beaucoup plus rapides, les langages, les organisations et les contenus cognitifs (parmi lesquels les méméticiens placent aujourd'hui les mèmes). Il n'y a plus guère de gens de nos jours, sauf des conservateurs enragés, qui considèrent que les sociétés expriment des universaux stables à travers le temps, communs à tous les hommes
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio Damasio La vie en société permet ainsi de "spécifier" les bases de la vie affective et spirituelle, en apportant des modèles de comportement qui sont imités par les individus, si du moins ils correspondent au terrain génétique et aux besoins de survie propres à ces individus.
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio Damasio Chez les animaux et à plus forte raison chez l'homme, la vie en société module très profondément les héritages génétiques.
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio DamasioPour qu'un trait de caractère ou un comportement associé se transmette d'une génération à l'autre sans évolution sensible, au travers de cultures différentes, il faut par définition qu'il soit commandé par un acquis génétique. De même que le génome de l'homme assure la transmission d'une génération à l'autre des caractères physiques définissant l'humain (par exemple l'absence de pelage sur le corps) de même il assure la transmission des comportements psychologiques de base caractérisant l'espèce humaine.
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio Damasio: La sociobiologie, qu'il ne faut pas confondre avec les outrances dépassées du "tout-génétique", consiste à rechercher les héritages de l'évolution biologique telle qu'elle a permis la survie des animaux et des hommes depuis des millions, sinon des centaines de millions d'années. Ces héritages déterminent encore les comportements humains, antérieurement aux acquis de l'éducation et de la culture et dans un certain nombre de cas en conflit avec eux.
Automates Intelligents : Biblionet - Spinoza avait raison - Antonio Damasio Ce que Steven Pinker entend par nature humaine c'est en fait le patrimoine génétique de l'humanité, dont il veut montrer qu'il détermine encore l'essentiel des comportements humains, individuels et sociaux. Il s'oppose pour ce faire aux tenants de la toute puissance de la culture. Pour ces derniers, la culture et plus particulièrement la façon dont elle s'incarne dans la politique, n'a pas à tenir compte des gènes. Elle doit considérer les humains comme des pâtes malléables dont les défenseurs soit des valeurs morales traditionnelles, soit d'une conception révolutionnaire de la société, peuvent librement disposer. "Donner moi un jeune enfant et en 7 ans, nous en faisons ce que nous voulons qu'il soit", disaient les Jésuites cités par Pinker. Le messianisme communiste ne raisonnait pas autrement.
automates-intelligents-html@kiosqueist.comEn quelques années se sont multipliés les travaux permettant de situer ce que l'on pourrait appeler la machine humaine au point milieu d'une double évolution. La première de ces évolutions a demandé au moins 600 millions d'années et a vu émerger les comportements intelligents puis conscients dans les multiples filières de développement des espèces animales, dont l'espèce humaine fait évidemment partie. La seconde évolution s'amorce tout juste en ce moment. C'est celle des systèmes artificiels se développant sur le terrain offert par les sociétés humaines modernes et susceptibles de faire apparaître des formes de vie, d'intelligence et de conscience qui tiendront de l'homme mais qui revêtiront peut-être des aspects tout à fait inattendus.
automates-intelligents-html@kiosqueist.comIl y a par contre dans mon ouvrage une thèse que personne n'a relevée, ce qui m'a beaucoup étonné, car c'est une idée me semble-t-il profondément nouvelle. J'ai prétendu que nous sommes deux. Nous dialoguons avec notre double. La décision est un jeu à deux. J'ai donné quelques pistes pour dire ce que j'entends par ce double. Le double est ce que les neurologues ont appelé depuis longtemps le schéma corporel, ce que les psychologues ont identifié lorsque l'enfant se regarde dans le miroir, les neurologues en distinguant entre le Je et le Moi. Il y a là un grand mystère. Je fais cette hypothèse que la décision n'est pas seulement le fruit du fonctionnement d'un organisme unique, mais d'un organe, le cerveau, qui comprend en lui-même un modèle de la personne agissante, c'est-à-dire le corps et son cerveau. La décision, même quand elle paraît inconsciente, est le résultat d'un curieux dialogue entre ces deux types de mécanismes : un corps, un cerveau physique et ce qu'avec les roboticiens nous appelons aujourd'hui des modèles internes.
automates-intelligents-html@kiosqueist.comLa mémoire du passé n'est pas faite pour se souvenir du passé, elle est faite pour prévenir le futur. La mémoire est un instrument de prédiction. Le second mécanisme est celui de l'anticipation. Le cerveau est une machine à anticiper, à prédire le futur. Ce n'est pas une machine à traiter des informations et à les transformer en actions.
automates-intelligents-html@kiosqueist.com: "Il en résulte qu'on ne peut dire qu'un décideur, même aujourd'hui, fasse des choix procédant d'une étude rationnelle. Il fait des choix qui lui sont imposés par un environnement ou par des informations émotionnelles figurant dans sa mémoire... "