6.6.13

Ainsi l’outil, la technique et la technologie, sont des interfacesnon seulement entre les l’homme et son milieu mais également entre les hommes eux-mêmes. Et, qui plus est, les objets techniques et aujourd’hui les systèmes technologiques,évoluent eux-mêmes ; de cette évolution dont j’ai rappelé précédemment qu’elle avait atteint un rythme d’enfer.

Depuis la révolution industrielle, la pression des évolutions technologiques se manifeste en imposant un rythme doté d’une fréquence qui ne cesse de s’accélérer  on parle alors l’innovation permanente.

Mais alors, si l’évolution de l’homme est indexée sur l’évolution des technologies, ne peut-on pas prévoir le futur et donc anticiper notre évolution ? Les organisations, privées ou publiques, ne peuvent-elles pas investir en connaissance de cause puisque il “suffit” de connaître l’évolution des techniques ?

Dit autrement : puisque nous sommes le fruit de la technique, ne pourrait-on pas connaître notre futur en connaissant le futur des technologies ?

Source http://www.christian-faure.net/2013/05/25/critique-des-demarches-agiles/#more-3303

Bertrand Gille dans son Histoire des Techniques : à chaque fois que le système technique évolue, il se retrouve en désajustement par rapport aux autres systèmes (juridiques, commerciaux, politiques, etc.). L’enjeu est dès lors de procéder à un réajustement.

 Accélération – Désajustement & Réajustement

Mais ces évolutions du système technique qui provoquent des désajustements ont une fréquence de plus en plus importante : dans le processus d’hominisation, le chopper a été le système technique qui a duré plus d’un million d’années, aujourd’hui, c’est plusieurs innovations par jour qui font que l’on est dans un rythme d’enfer.

Nous sommes des animaux dont l’évolution est conditionné et surdéterminé par une autre évolution – avec laquelle nous devons de co-évoluer – qui est l’évolution des systèmes techniques qui constituent notre milieu.

L’anthropologue Leroi-Gourhan a très bien montré que le propre de l’homme – ce qui s’exprime dans notre évolution – c’est un phénomène d’extériorisation de nos fonctions naturelles : le bâton qui prolonge le bras, le silex qui est une prothèse de nos ongles, et bien sûr l’extériorisation de la fonction de mémoire sur des supports de mémoire.

 A ce processus d’extériorisation répond en retour unprocessus  d’intériorisation : nous ré-intériorisons en permanence ce que nous avons extériorisé. C’est cette boucle qui est le moteur du processus d’hominisation.

Leroi-Gourhan a montré la corrélation entre l’évolution des outils, des techniques et l’évolution du corps et du cerveau humain, c’est à dire que la technique conditionne et sur-détermine le processus d’hominisation

L’innovation dans un monde ultra-connecté devient continue, écosystémique, agile, protéiforme et parfois militante. Des marchés entiers (ceux des “biens culturels”, pour commencer) se reconfigurent autour de nouvelles plates-formes qui favorisent à leur tour de nouveaux modèles économiques, de nouvelles formes de consommation. Des appareils qui tiennent dans la poche en contiennent plusieurs dizaines d’autres : téléphone, baladeur, livres, GPS, caméra, boussole, console de jeu, niveau à bulle, lampe de poche… 

2.6.13

Les fous ? On les a isolés, ligotés, électrocutés, estourbis, magnétisés, purgés, trépanés, lobotomisés au pic à glace, masturbés au spéculum, on les a gavés de moutarde, de LSD, de haschisch et d'opium, on les a ébouillantés, frigorifiés, hypnotisés, plongés dans le coma, on leur a fait des lavements au chloroforme. Et c’était pour leur bien.

Aujourd’hui on les fait parler, méditer, on les coache, et on les fait consommer. Du divan, des médicaments, des guérisseurs. Ce sont les « patients ». Ou les « clients ». Les « usagers ».

La maladie mentale n’est plus la grande muette depuis qu’au lendemain de la Révolution, on a pris la peine d’écouter les aliénés. Plus récemment, avec Internet, l'écho des patients n'a jamais pris autant d'ampleur.