23.4.04

Lettre #287 du 24 au 30 Avril 2004Il fut un temps où la création d'un bébé mammifère ne pouvait se réaliser sans deux éléments essentiels, l'ovule et le spermatozoïde. Cette époque est maintenant derrière nous puisque des chercheurs japonais ont réussi à obtenir la naissance d'une souris sans ces ingrédients ni clonage. La souris Kaguya, dont le matériel génétique est exclusivement d'origine femelle, est présentée par une équipe de l'université d'agriculture de Tokyo comme le premier mammifère sain et fertile, arrivé à l'âge adulte, obtenu par parthénogenèse, un mécanisme de reproduction asexué.
[@RT Flash] Lettre #287 du 24 au 30 Avril 2004: Le grand bassin parisien recèle en profondeur des formations géologiques favorables au stockage du CO2, a estimé vendredi l'institut de recherche public BRGM, plaidant pour la création d'un site expérimental en France d'ici trois ans...Le stockage à grande profondeur du gaz carbonique (CO2) émis par les industries intéresse de plus en plus la communauté internationale, comme une des solutions pour combattre le réchauffement climatique. Le BRGM, qui participe à une dizaine de programmes de recherche internationaux sur le sujet, souhaite à présent expérimenter "grandeur nature" un site en France, dans le grand bassin parisien. On y trouve des couches géologiques susceptibles de "piéger" le CO2 (qui passe de l'état gazeux à un état dense à 800 m de profondeur): les carbonates du Dogger (1.400 à 2.200 m de profondeur) et les grés du Trias (1.500 à 3.000 m). A terme, "plusieurs centaines d'années d'émissions françaises de CO2" pourraient être piégées en profondeur... Les industries françaises (centrales thermiques, raffineries, aciéries, cimenteries...) émettent chaque année 160 millions de tonnes de CO2 (40% du total des émissions françaises). Ce CO2 "industriel" est suffisamment dense pour être capté en sortie d'usine, séparé et compressé pour être injecté dans le sous-sol en profondeur.
Lettre #287 du 24 au 30 Avril 2004: La demande mondiale pour toutes les formes d'énergie devrait augmenter de 54% au cours des 20 ans à venir, la consommation de pétrole augmentant à elle seule de 40 millions de barils par jour, estime l'Energy Information Administration (EIA) américaine. Les pays en développement, en particulier la Chine et l'Inde, enregistreront la plus forte croissance de l'utilisation d'énergie étant donné la vigueur de leurs économies, lit-on dans les prévisions à l'horizon 2025 de l'EIA. L'utilisation de l'énergie dans les pays en développement devrait s'envoler de 91% au cours des 20 ans à venir, contre 33% dans les pays industrialisés. "D'une manière générale, les pays du monde industrialisé peuvent être caractérisés comme des consommateurs d'énergie matures avec une croissance comparativement lente de leur population", estime l'EIA, service d'analyses du département américaine de l'Energie. Ces pays abandonnent également progressivement des industries très consommatrices en énergie au profit du secteur des services. La demande mondiale de pétrole devrait passer de 81 millions de barils par jour (bpj) cette à année à 121 millions en 2025. Les Etats-Unis, la Chine et les autres pays asiatiques en développement absorberont près de 60% de cette production supplémentaire, précise l'EIA. "Au cours des dernières décennies, le pétrole a été la principale source de consommation d'énergie primaire dans le monde et elle devrait le rester", note aussi l'agence. Pour satisfaire cette demande, la capacité mondiale de production de pétrole devra augmenter de 44 millions de bpj par rapport aux niveaux actuels, poursuit l'EIA. L'Opep devrait être le principal fournisseur du pétrole supplémentaire. La production de l'organisation devrait plus que doubler à 56 millions de bpj en 2025 contre 27 millions cette année. En dehors de l'Opep, la production supplémentaire proviendra de puits offshore en mer Caspienne, en Amérique latine et en Afrique de l'Ouest. Les prix moyens annuels du pétrole devraient baisser l'année prochaine à 25 dollars le baril en dollars 2002 ajustés de l'inflation avant de remonter lentement à 27 dollars en 2025, ce qui représenterait 51 dollars en dollars nominaux. La demande mondiale d'électricité doublera quasiment d'ici 2025. Elle augmentera de 3,5% par an dans les pays développés, principalement par l'achat de nouveaux appareils ménagers et d'équipements de climatisation. Les émissions de dioxyde de carbone passeront de 23,9 milliards de tonnes en 2001 à 27,7 milliards en 2010 et 37,1 milliards en 2025. Le monde développé représentera 61% de cette augmentation en raison de son utilisation des énergies fossiles.
Lettre #287 du 24 au 30 Avril 2004 Sur le long terme, la connaissance fondamentale et théorique de notre univers est absolument nécessaire pour permettre des sauts technologiques majeurs qui deviennent eux-mêmes de nouveaux et puissants moteurs de productivité, de croissance économique et d'emploi.
Lettre #287 du 24 au 30 Avril 2004 La physique quantique est donc bien davantage qu'une théorie étrange et très abstraite qui décrit et régit le monde des particules et sera demain au coeur de tous nos appareils et systèmes électroniques et informatiques.

22.4.04

ONU?: La seule solution, c'est assurément un intérim confié à l'ONU et rapidement suivi d'un scrutin résolument irakien. Mais ni l'intérim ni les élections ne seront crédibles et acceptées par les Irakiens si l'hégémonie étatsunienne s'entête à « américaniser » les profits et à internationaliser les coûts.

21.4.04

Chine: Les autorités communistes, qui ont eu longtemps une attitude de répression à l'égard des religions, tout en faisant campagne en faveur du matérialisme scientifique, ont aujourd'hui une attitude beaucoup plus nuancée. Même si le parti communiste prône toujours l'athéisme, la Constitution de 1982 reconnaît la liberté religieuse et son article 88 en garantit l'exercice. Les cultes sont gérés par le Bureau des Religions du Conseil d'État. Pour peu qu'il puisse contrôler la hiérarchie confessionnelle, le pouvoir se montre même relativement favorable à la religion dans les campagnes, qui remplit un rôle non négligeable d'encadrement social.
Chine: Chaque année plus 400 000 ingénieurs et techniciens sortent des universités chinoises - Pékin, Fudan (Shangaï), Hangzhou, Hefei (Anhui), etc. - autant qu’outre-Atlantique. Les business school poussent comme des champignons. Mais cela ne concerne en réalité que les jeunes élites. Les filières MBA, les départements de gestion, d’économie, de sciences et technologies, ont la part belle. De plus en plus d’étudiants étrangers viennent se former dans les universités chinoises, dont des Américains et des Japonais. Pour le reste, l’État semble s’être désengagé.
Chine: Avec une population totale de 1,295 milliard d'habitants en 2002, soit plus de 20 % de la population mondiale, la Chine reste un géant, un pays-continent dont l'échelle est hors de proportion avec celle des pays occidentaux. Pourtant, cette croissance amorce un ralentissement. C'est le signe que la transition démographique, caractérisée par l'abaissement du taux de mortalité puis par celle du taux de natalité, est en train de s'achever. Cette transition ne résout cependant pas le problème démographique de la Chine, dans la mesure où elle s'accompagne de déséquilibres importants qui affectent la pyramide des âges.
En effet, la politique de limitation de la natalité, mise en œuvre trop tardivement et de manière trop rigoureuse, crée un déséquilibre entre la classe d'âge des moins de 15 ans, qui ne représentait plus qu'un quart de la population en 1997, et les générations nées dans les années 1950 et 1960, aujourd'hui les plus nombreuses, de sorte que l'on peut craindre, dans les trente ans à venir, un vieillissement sensible de la population qui pèsera sur les générations contemporaines de la politique de l'enfant unique.
Chine: "L’hyper croissance menace également l’environnement et crée ainsi son lot de « réfugiés écologiques ». Seize des vingt villes les plus polluées de la planète sont chinoises. Les déchets rejetés par l’industrie (1 milliard de tonnes par an) contaminent les nappes phréatiques. 80 millions d’hectares sont menacés de désertification à cause de l’utilisation intensive des sols et de la déforestation. La Chine est le second pays producteur de gaz à effet de serre après les États-Unis. Résultat : la Chine affiche le plus haut taux de maladies respiratoires au monde et un taux de mortalité cinq fois supérieur à celui de l’Occident.
Chine : Troisième importateur et quatrième puissance industrielle de la planète, la Chine a enregistré en 2003 son meilleur taux de croissance depuis 1996, soit 9,1 %. Depuis le lancement de la réforme économique, à la fin des années 1970, par Deng Xiaoping, la Chine a enregistré en permanence un taux annuel de croissance de cet ordre, taux qui se maintient à 8 % en 1997-1998 malgré les effets de la crise asiatique et qui cette année, semble n’avoir pas trop souffert de l’épidémie de Sras....Cette croissance galopante est soutenue par des secteurs de pointe, comme l'informatique, la robotique ou les biotechnologies, et profite largement à d'autres secteurs. Elle a été favorisée par un changement structurel en profondeur, qui concerne aussi bien le système des prix (désormais totalement libéralisé à l'exception d'une quarantaine de produits, dont le pétrole et les céréales) que le système fiscal (dont la rationalisation permet une allocation plus efficace des revenus) ou encore le marché du travail (où la pratique du contrat de travail dans les entreprises publiques s'est majoritairement substituée à l'ancienne pratique de l'emploi à vie qui favorisait l'improductivité).

19.4.04

Evolution du contexte international Ce système international de conflit structurel profond et dangereux prend fin en 1990 avec la chute du mur de Berlin. Toutefois, même avant cette date, la politique internationale a commencé à changer, et de plus en plus d'intervenants y participent en plus des États. Les multinationales, les groupes de pression transnationaux et les organisations non gouvernementales ont leurs objectifs propres, collaborant avec les gouvernements ou les ignorant tour à tour, et essayant même parfois de les manipuler pour réaliser ces objectifs... Les personnes, les organismes, les corporations et les médias commencent à organiser et à élargir des réseaux mondiaux d'information, de communication ainsi que de coopération économique et politique; c'est ce qu'on appelle la mondialisation. Ce processus est une véritable révolution, car il abolit partiellement l'espace et le temps. L'une des nombreuses conséquences du processus est l'affaiblissement du rôle de l'État, tant à l'intérieur des pays que sur la scène internationale. Les répercussions de la mondialisation se font sentir sur tous les États, quoique de façon inégale.
Contexte international Il y a une ou deux générations, la scène politique internationale était clairement définie. Les principaux acteurs étaient les pays, y compris leurs gouvernements et leurs diplomates. Les grands pays qui s'appuyaient sur une économie solide et des forces armées redoutables étaient puissants; les petits pays et les pays politiquement instables ou économiquement faibles n'étaient pas en mesure de jouer un rôle marquant dans les affaires mondiales. Et puis, il y avait les moyennes puissances, des pays comme l'Allemagne de l'Ouest et le Japon (qui avaient perdu la Deuxième Guerre mondiale mais ont pu se refaire une place en tant que puissances de moyen calibre) ainsi que le Canada. Ces pays n'étaient pas considérés comme des puissances ou des superpuissances mondiales, mais ils pouvaient faire figure de chefs des « ligues mineures ». Le conflit Est-Ouest divisait le monde en deux blocs antagonistes. Même les anciennes colonies d'Asie et d'Afrique, qui sont devenues indépendantes pendant la période de décolonisation amorcée à la fin des années 40, ont été attirées dans le conflit Est-Ouest.