Le terme empire s’applique à une multitude de choses : en mettant de côté son emploi dans des expressions comme « l’empire des médias », il qualifie néanmoins des structures politiques composites, aussi différentes que les empires antiques de Rome et de la dynastie Han, les empires coloniaux européens des 19e-20esiècles, voire l’empire américain (aujourd’hui en phase terminale ?) ou chinois (en ascension ?) – en bref, le terme englobe toutes ces« vastes unités politiques, expansionnistes ou conservant le souvenir d’un pouvoir étendu dans l’espace, qui maintiennent la distinction et la hiérarchie au fur et à mesure qu’elles incorporent de nouvelles populations ». Tandis que l’État-nation homogénéise ses populations, l’empire incorpore des populations dont « la différence se voit explicitée sous sa domination ».
Une grammaire impériale
Les auteurs observent que « les empires – qui maintenaient délibérément la diversité des peuples qu’ils conquéraient et intégraient – ont longtemps joué un rôle crucial dans l’histoire de l’humanité ». Ils ont été la réalité politique du monde de ces deux derniers millénaires. Leurs politiques et leurs imaginaires, les connexions qu’ils établirent entre eux (telle la migration de ressortissants de pays autrefois colonisés vers l’ex-métropole) ont façonné notre univers.
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