6.12.09

Le sens de Copenhague - LeMonde.fr

De quoi s'agit-il, en réalité ? De la mise en scène de la contradiction qui s'est forgée au long de la révolution industrielle entre une logique économique et la contrainte écologique. Le développement des forces productives a conduit à un niveau jamais atteint de la richesse matérielle collective et de la productivité du travail, mais au prix d'une destruction massive de l'environnement naturel. D'abord insensible, elle commence maintenant à perturber le fonctionnement de la biosphère, menaçant de rompre l'équilibre toujours fragile des tensions qui caractérise les sociétés humaines.

6.11.09

[@RT Flash] Lettre 533 du 6 au 19 novembre 2009 (num�ro double) - @ Tregouet

Un récent rapport de l’INED rappelle que plus de 20.000 centenaires vivent aujourd’hui en France, chiffre qui devrait tripler d’ici 2050. Il y en avait 3.700 en 1990 et 200 en 1950. En outre, ce rapport confirme que, contrairement à ce que nous prédisent régulièrement certains prophètes de l’apocalypse, l’espérance de vie continue de progresser au même rythme en France, plus de trois mois par an.

Dans une autre étude de l’INED « Une démographie sans limite ?« qui a fait grand bruit et suscite un débat passionné au sein de la communauté scientifique, deux chercheurs ont imaginé les conséquences planétaires d’une marche vers 150 ans d’espérance de vie. Avec 2,1 enfants par femme, une telle évolution permettrait de doubler l’effectif final de la population mondiale avant sa stabilisation.

Mais le prix à payer serait évidemment un vieillissement démographique inouï : il n’y aurait plus que 14 % de jeunes de moins de 20 ans et 27 % d’adultes de 20 à 59 ans alors que 59 % de la population aurait 60 ans ou plus. Cependant, rien ne prouve que la fécondité soit elle-même destinée à se figer à 2,1 enfants par femme.

Si la tendance à l’enfant unique se généralisait, non seulement la population serait vouée à disparaître en quelques siècles, mais entre-temps sa structure par âge vieillirait de manière encore plus spectaculaire : avec 150 ans d’espérance de vie, les moins de 20 ans ne seraient plus dans ce cas que 2 %, les 20-59 ans 7 % et les 60 ans ou plus 91 %. Dans une telle hypothèse, tout à fait plausible, 74 % de l’humanité serait centenaire !

On voit donc que la mutation démographique que va connaître l’humanité au cours de ce siècle va entraîner des conséquences sociales, économiques et culturelles incalculables et provoquer l’avènement d’une nouvelle civilisation radicalement différente de celle que l’homme a connue jusqu’à présent. La grande question n’est plus de savoir si une telle évolution est possible mais si elle est souhaitable et comment l’espèce humaine pourra, dans un délai de transition aussi cours à l’échelle historique, s’y adapter.

[@RT Flash] Lettre 533 du 6 au 19 novembre 2009 (num�ro double) - @ Tregouet

L’accroissement de l’espérance de vie a-t-elle une limite ? Dans les pays développés, celle-ci augmente en moyenne de trois mois chaque année depuis cent soixante ans. Mais, si l’on en croit une analyse publiée dans le Journal of population aging, l’avenir n’est pas écrit.

Cet article qui recense les multiples facteurs influençant la longévité humaine, n’exclut pas que dans des pays comme les États-Unis où l’obésité est une véritable épidémie, l’espérance de vie puisse diminuer dans les prochaines décennies.

En 1840, les Suédoises arrivaient en tête avec une longévité moyenne de 45 ans. Cette place est tenue aujourd’hui par les Japonaises avec une espérance de vie proche de 85 ans. En deux siècles, selon le démographe James Riley, la longévité humaine globale a beaucoup plus que doublé pour les hommes (elle est passée en moyenne de 25 ans à 65 ans) et presque triplé pour les femmes (de 25 à 70 ans).

Rien ne dit que cette tendance va se prolonger indéfiniment. La question est pourtant importante. En effet, le vieillissement des populations conditionne toutes les politiques publiques, aussi bien le calcul de l’âge de la retraite que l’organisation du système de santé, voire l’aménagement des réseaux de transports afin de prolonger l’autonomie des personnes âgées. Les experts ont appris à se montrer prudents.

Dans les années 1920, Louis Dublin, l’un des meilleurs statisticiens de l’époque, estimait que l’espérance de vie maximum des Américains ne pourrait pas jamais dépasser 64 ans. Ce plafond physiologique a explosé. En mai 2009, le Gerontology Research Group recensait dans le monde pas moins de 200 000 supercentenaires, des personnes ayant dépassé 110 ans.

Avant les années 1950, l’accroissement de l’espérance de vie est généralement attribué à la réduction de la mortalité infantile. Après, il s’explique par l’augmentation du niveau de vie ainsi que toute une série de progrès en matière de salubrité, de nutrition, d’éducation, d’hygiène et de médecine. Le principal risque lié au mode de vie au cours du XXe siècle a d’abord été le tabac. « Les autres risques dans les pays riches sont une mauvaise alimentation, le manque d’exercice physique et la consommation excessive d’alcool », relèvent Sarah Harper et Kenneth Howse.

1.11.09

De nombreux évènements prévus par le « Global Trends 2025 » se sont en fait déjà déroulés. Le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine - désignés collectivement par l’acronyme BRIC - jouent déjà un rôle beaucoup plus actif dans les affaires économiques mondiales, alors que le rapport prévoyait que cela ne serait le cas que dans une décennie ou deux. Dans le même temps, la position mondiale dominante auparavant monopolisée par les Etats-Unis avec l’aide des grandes puissances industrielles occidentales - le Groupe des 7 (G-7) - s’est déjà affaiblie à un rythme remarquable. Les pays qui autrefois demandaient conseil aux États-Unis sur les grandes questions internationales ignorent maintenant les recommandations de Washington et développent au contraire leurs propres réseaux politiques autonomes. Les États-Unis sont de moins en moins enclins à déployer leurs forces armées à l’étranger alors que les puissances rivales augmentent leurs propres capacités militaires et que les acteurs non étatiques recourent aux tactiques « asymétriques » pour contrecarrer l’avantage de la puissance de feu conventionnelle dont disposent les États-Unis.

23.10.09

Les défis du développement durable, de la crise économique, de la société de la connaissance nous obligent à prendre en compte une multitude de facteurs. Cette pensée cartographiée complexe que j’appelle « pensée-2 » doit être mémorisable entre les différentes innovations des laboratoires. En place de cathédrale, j’utilise la carte d’une l’île (Cf. biblioprospectic.fing.org) . A force de me promener dans cette île, elle s’est installée dans ma mémoire à long terme. J’ai pu placer dans ce décor ce qui est déterminant sur le plan technologique et scientifique pour les années à venir. Utiliser cet outil de mémorisation m’a permis de découvrir des liens nouveaux.
Une fois muni d’une carte commune pour y déposer nos idées, nous pouvons collaborer à plusieurs. Le courant de l’open source démontre par l’exemple qu’on peut contrairement à ce qu’on dit collaborer à plus de douze. Le peer to peer, les réseaux sur internet offrent des modes de coopération qui dépassent la centaine. L’open source est un modèle résiliant, qui s’adapte. Il ne vise pas l’efficacité mais l’adaptabilité. Ce qui se passe dans le domaine des logiciels libres est en train de s’adapter à bien d’autres aspects de la connaissance : la biologie, les sciences cognitives, l’économie, les échanges monétaires

ProspecTIC - Prospectic-2008

Aujourd hui, l'homme peut non seulement agir sur lui-même et sur son environnement, mais il a aussi acquis le pouvoir de détruire sa niche écologique, voire l'humanité toute entière.

De nombreuses innovations vont se fondre dans notre quotidien ou notre corps.
Des domaines tels que les NBIC (nanotechnologies, biotechnologie, information et cognition) ouvrent grand l'univers des possibles, mais en suscitant de nombreuses interrogations. On voit apparaître des matériaux qui changent leurs propriétés en fonction de l'environnement, des nano-usines, des interfaces directes entre le cerveau et les ordinateurs, des robots qui mangent pour acquérir de l'énergie, l'observation en temps réel du cerveau humain...
Nous sommes désarmés face à notre incapacité collective à faire des choix d'une ampleur historique et à les appliquer. Comment mobiliser l'intelligence collective des hommes faceà ces défis majeurs ? Il est devenu primordial de poser le débat

9.10.09

Agir ou ne pas agir : les risques
Selon Martin Parry du Collège Imperial de Londres : “il est maintenant trop tard pour tergiverser. Il faut développer une stratégie en trois points :

1) réduire les émissions le plus vite possible ;
2) s’adapter à une vie avec 3 degrés supplémentaires ;
3) utiliser la géo-ingénierie pour faciliter la transition entre la période de réduction et celle d’adaptation.”
D’après Petr Chylek du laboratoire de Los Alamos : “La géo-ingénierie devrait se consacrer à un but unique : éviter la fonte des glaces du Groenland. Cela diviserait les coûts d’une telle entreprise par un facteur situé entre 10 et 100″.

Pour Kerry Emmanuel du Massachusetts Institute of Technology (MIT): “La solution de la géo-ingénierie est peut-être moins que désirable, mais la probabilité d’obtenir un accord global pour la réduction des émissions de CO² est aujourd’hui très faible.”

John Matham du Centre national américain sur la recherche atmosphérique y croit fort : “Il est vital d’utiliser la géo-ingénierie pendant qu’on effectue des recherches sur des formes d’énergie propres”. La technologie des “gouttelettes d’eau” (voir prochain article) étudiée par son groupe pourrait, selon lui, maintenir constante la température pendant 50 ans et permettre de sauvegarder la couverture arctique durant cette période.
Et si la planète était encore plus menacée qu’on ne le pense ? Et si les mesures actuelles envisagées contre le réchauffement climatique (réduction des émissions, taxe carbone, green design…), n’étaient qu’emplâtres sur une jambe de bois ? Le fait est qu’il y a souvent une distance entre le discours volontiers alarmiste (et probablement avec raison) des penseurs écologistes et la relative modération des solutions proposées.
Face à l’urgence de résoudre le problème climatique, une solution “taboue” commence à avoir de nouveau droit de cité : la géo-ingénierie.

Pour résoudre la crise écologique, modifions plus encore le système écologique !
Qu’envisagent donc les adeptes de cette discipline? La modification voulue et systématique du système écologique terrestre, tout simplement. On comprend que cela fasse grincer des dents ! Car une erreur sur une entreprise de cette ampleur pourrait bien nous être fatale à tous. Imaginez les débats et les peurs liées aux OGM, au nucléaire, à la nanotechnologie, à la modification du vivant… mélangez-les et multipliez par 10 : vous aurez peut-être une légère approximation de l’inquiétude que suscite le débat qui s’amorce autour de la géo-ingénierie.

2.10.09

Un nez électronique pour détecter les gaz dangereux
Un nez électronique pour détecter des vapeurs d’ammoniac, d’acide nitrique, de dioxyde de soufre... C’est ce que vient de mettre au point une équipe de chercheurs américains de l’Université de l’Illinois. Cette formidable machine agit en moins de deux minutes et peut ainsi alerter en cas d’émanations immédiatement dangereuses pour la santé, voire pour la vie. Selon l’étude publiée par la revue Nature Chemistry, ce nez permet « de différencier 19 produits industriels toxiques ».

Son fonctionnement paraît relativement simple : il utilise 36 pigments différents dont la couleur change en fonction de leur environnement chimique. Ces pigments chimiosensibles sont répartis sur une structure nanoporeuse de la taille d’un timbre-poste. La présence du gaz toxique est indiquée par le changement du motif coloré par les différents pigments. Le changement du motif des couleurs est une empreinte moléculaire unique pour chaque gaz toxique.

Pour analyser les différences de motifs, l’image des pigments colorés doit être enregistrée avant et après exposition aux produits chimiques. Ce nez artificiel est « simple, rapide et peu coûteux », explique l’université qui précise qu’il n’est pas affecté par les changements d’humidité.

Figaro

28.9.09

The Economist écrit ainsi sans s'émouvoir que "dans les prochaines quarante années, le nombre total d'autos dans le monde devrait quadrupler pour atteindre 3 milliards de véhicules".

25.9.09

Comme je vous l’ai dit à plusieurs reprises dans cette Lettre, dorénavant les connaissances globales doublent tous les 10 ans. Ceci signifie que l’Humanité a acquis, depuis mon édito de 1999, autant de connaissances nouvelles que celles qui avaient été acquises par l’Homme depuis la nuit des temps.

22.9.09

Où va le monde ? Avec la fin de la guerre froide, la crise financière, l'affaiblissement du leadership américain, cette question est plus légitime que jamais. Le XXe siècle est bel et bien derrière nous, mais les contours du XXIe siècle sont encore flous et incertains. La nouvelle édition de l'Atlas du Monde diplomatique essaie de fournir des pistes de compréhension du monde qui se dessine avec la fin de la présidence Bush et l'élection de M. Barack Obama, avec l'ascension des pays du BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine), avec la menace du changement climatique et les défis énergétiques, avec la poursuite des crises régionales, notamment dans le Grand Moyen-Orient, de l'Afghanistan à la Palestine, de l'Iran à la Somalie.

Cette nouvelle édition a été complètement actualisée et enrichie; notamment par un chapitre consacré à l'Asie, car, désormais, c'est sur ce continent que se joue en grande partie l'avenir. L'affirmation des deux géants que sont l'Inde et la Chine devrait, durablement, affecter les relations internationales et, dans une certaine mesure, mettre un terme à un monde qui fut, deux siècles durant, dominé par l'Occident.

18.9.09

En France, la Caisse des Dépots vient de sortir un rapport très intéressant intitulé « Technologies de l’autonomie » http://e-alsace.net/documents/fck/file/documents_pdf/EtudesCDC.pdf. Cette étude rappelle que la population française âgée de 75 ans et plus sera multipliée par 2,5 entre 2000 et 2040 pour atteindre 10 millions de personnes. En supposant une stabilité de la durée de vie moyenne en dépendance, 1200000 personnes seraient dépendantes en 2040.

15.9.09

Ce moment américain n'est synonyme ni de paix, ni de nouvel ordre du monde. Avec la caution des Nations unies, comme en Somalie, ou sans elle, comme au Kosovo, les Etats-Unis multiplient les interventions militaires, parfois au nom du droit d'ingérence humanitaire. Dans le même temps émerge un nouvel ennemi global, l'islam radical, considéré comme aussi dangereux que le nazisme ou le communisme.

Quant à la mondialisation économique, la « mondialisation heureuse », elle commence à donner les premiers signes de craquement, ainsi qu'en témoignent les crises asiatique et russe de la seconde moitié des années 1990.

L'avènement de M. George W. Bush à la présidence des Etats-Unis et les attentats contre New York et Washington du 11 septembre 2001 favorisent l'avènement d'une politique impériale américaine, politique qui, paradoxalement, va accélérer un déclin des Etats-Unis.

27.8.09

Depuis la guerre froide, le pétrole s'est fait or, le mur s'est effondré à Berlin, la bombe a proliféré, le chômage s'est pointé au Nord, le Sud n'a cessé de se peupler, la Chine s'est réveillée, le Japon a émergé, l'Europe est née, l'Autorité palestienne a été inventée, Rabin a été assassiné, l'islamisme a explosé, talibanisé, les bakcans ont repris feux, l'Otan, l'Onu, l'Opep, ONG et, les dernières notes de cette symphonie du nouveau monde sont la globalisation, la « guerre au terrorisme », le Nouvel orient. Samuel Huntington en a même tiré une partition !
Une chose est certaine, les relations internationales ne peuvent plus souffrir de la rationalité limitée. Mais le ver est dans le fruit: experts auto-proclammés, hommes politiques populistes et médias à sensations colportent des idées reçues sur les relations internationales, souvent avec bonne foi. Et depuis le « 11 septembre 2001 » nous sommes tentés de leur prêter attention.

15.7.09

IBM - Une plan�te plus intelligente - Aper�u - Canada

IBM - Une planete plus intelligente - Apercu - Canada: Le monde est de plus en plus instrumenté. D'ici à 2010, il y aura sur terre un milliard de transistors par humain, chacun coûtant un dix-millionième de cent.
Le monde est interconnecté. Avec un billion d'articles en réseau — voitures, routes, oléoducs, électroménagers, produits pharmaceutiques et bétail — la quantité d'informations créées par toutes ces interactions croît de façon exponentielle.
Tous ces articles deviennent intelligents. Des algorithmes et de puissants systèmes peuvent analyser ces montagnes de données et les transformer en décisions et mesures réelles capables de rendre le monde meilleur. Plus intelligent.

9.7.09

Les innovations ouvertes sont-elles compatibles avec les syst�mes d’information ? | InternetActu.net

Il y a 10 millions de chercheurs dans le monde qui publient 15 000 articles scientifiques par jour. Ils ont déposé 1 million de brevets en 2008 (pour 7 millions de brevets actifs dans le monde), rappelle-t-il pour nous donner la mesure du rythme de l’innovation. D’un autre côté, nos sociétés se transforment rapidement : outre le changement climatique, nous avons aussi des besoins nouveaux, des connaissances nouvelles…

Les vagues d’innovation ont été nombreuses dans l’histoire (le siècle de Périclès, le temps de cathédrales, la Renaissance, la révolution industrielle et l’époque actuelle du net pour n’en citer que quelques-unes). Chaque vague commence par une révolution technologique et scientifique. La Renaissance par exemple est certainement le premier moment d’innovation ouverte en Europe. Un temps qui invente l’humanisme, les brevets, le capital-risque et le design… Quatre éléments qui sont aussi caractéristiques de l’innovation. “L’homme devient la mesure de toutes choses”. La formule de Protagoras est certainement emblématique de l’humanisme de la Renaissance, même si elle lui est plus ancienne. La révolution du net remet également l’homme au coeur du processus, et l’on constate que le design émerge à nouveau comme méthode pour organiser cette nouvelle vague d’innovation.

26.6.09

Dominique Pestre : La double nature des technologies | InternetActu.net

Cette première tension entre technologie et société se prolonge par l’opposition entre la logique de marché et celle de démocratie. En effet, explique l’historien, innovation et nouveaux produits technologiques sont d’abord proposés par le marché… mais il faut attendre qu’ils se soient profondément et massivement répandus dans la société pour en voir et en comprendre les effets positifs et négatifs, pour en comprendre le sens et ce qu’ils transforment. Il y a un délai dans la façon même dont se diffuse l’innovation. On se rend compte par exemple des effets possibles des ondes électromagnétiques, une fois que les produits qui les utilisent se sont démultipliés dans la société et en ont démultiplié les effets.

Dominique Pestre : La double nature des technologies | InternetActu.net

La technologie déstabilise la vie des gens, change les normes, transforme les équilibres de la société. Il est donc tout à fait normal que la société réagisse à ces transformations. La biotechnologie par exemple, dans la façon dont elle propose de transformer le corps en intervenant sur ce qui constitue la définition même de l’homme (le clonage, les limites de la vie…), déclenche naturellement des débats.

Dominique Pestre : La double nature des technologies | InternetActu.net

Pour comprendre la relation entre technologie et société, nous explique l’historien des sciences Dominique Pestre, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, il faut comprendre l’ambiguïté, la tension, les contradictions qui sont constitutives de cette relation. “Il y a une contradiction entre la logique de l’innovation, le changement technoscientifique qu’elle induit et les formes de vies et valeurs sociales qu’elles portent”.

[@RT Flash] Lettre 520 du 26 juin au 2 juillet 2009 - @ Tregouet

Mais, comme toujours, c’est le prix qui constituera le plus puissant facteur d’attractivité pour le consommateur : une étude révèle qu’une majorité serait prête à acheter une voiture qui n’émet pas de CO2 si elle ne coûte pas plus de 15.000 euros. On voit donc le défi que s’est fixé le Japon : fabriquer en 2020 un véhicule électrique d’une autonomie de 500 km coûtant moins de 15 000 euros et pouvant se recharger en quelques minutes.

Pour parvenir à relever un tel défi, le Japon a su non seulement unir sa recherche publique et industrielle mais mobiliser toutes les ressources de sa recherche fondamentale. Souhaitons que l’Europe sache allier de manière aussi efficace pragmatisme et vision à long terme si nous voulons rester dans la course mondiale du véhicule propre qui constitue un des enjeux techno-industriel majeur de ce siècle.

30.5.09

“S’il n’y a pas “convergence” mais plutôt “croisement” des sciences, il peut y avoir une convergence des efforts (en particulier financiers) afin d’utiliser toutes ces sciences et technologies au service d’une application : la convergence applicative.

Elle n’est plus un résultat de notre compréhension du monde tel qu’il est. La convergence applicative est plutôt le résultat d’un choix. Un choix de société, un choix politique… Nous faisons le choix de faire converger nos efforts sur le développement et l’utilisation des technologies vers des applications qui nous semblent importantes. La convergence n’est pas une question scientifique, mais une question politique : que voulons-nous comme monde ?

Ainsi, le rapport de la NSF veut “améliorer la performance humaine“, alors que le Conseil National de Recherche du Canada s’intéresse plutôt à utiliser ces technologies pour “répondre aux problèmes de santé et d’alimentation dans le monde“. Quant à la Commission Européenne, elle souhaite mettre toutes ces technologies qui se croisent au service de la “société de la connaissance“.

Il ne s’agit pas de choix de pays, mais plutôt de choix d’organismes (et parfois du choix d’auteurs qui ont habilement publié leurs idées via ces organismes). Mais la vraie question est : s’il n’y a pas de convergence des sciences, mais des choix de société face aux nouveaux possibles ouverts par les différentes technologies qui émergent, alors qui fait ces choix ? Doivent-ils être faits uniquement par des experts ?

A la NSF, on trouve deux influences a priori de milieux très opposés : les militaires et les contre-cultures, parce que les intérêts de ces deux extrêmes “convergent” pour faire un homme transformé (le super soldat ou bien l’homme immortel), même s’ils sont très différents de ce que pense la grande majorité des citoyens.

Il devient donc urgent de permettre au plus grand nombre de comprendre les enjeux des nouvelles technologies, de faire en sorte qu’ils comprennent que ce n’est pas un enjeu technique, mais plutôt des choix de sociétés et que pour cela, il n’est pas nécessaire d’en comprendre tous les fondements techniques, mais de comprendre seulement “l’architecture” des sciences et technologies pour comprendre ce qu’elles rendent possible et surtout, comprendre que si elles permettent (presque) tout, alors nous devons de façon urgente participer au débat pour choisir dans quelle société nous voulons vivre demain.”

Se lib�rer de la mati�re ... - Google Recherche de Livres

On distinguait autrefois les civilisations d'après la nature du matériau qui prévalait : âge de pierre, âge du bronze, âge du fer. En ce début de XXIe siècle, on parle d'un " âge de l'information " ou d'une " société de la connaissance ". Certains, en effet, proclament déjà " la fin de l'âge des matériaux ". La notion de dématérialisation, apparue vers 1990 comme une tendance des techniques modernes et un impératif d'écologie industrielle, désigne une diminution de la matière dans les biens de consommation. Aujourd'hui, les nanotechnologies renforcent l'espoir de s'affranchir de la matière par les pouvoirs de l'esprit. Ne s'agit-il pas plutôt en l'occurrence d'une forme de contrat avec de nouveaux matériaux, ingénieux et partenaires ? Loin de nous acheminer vers une civilisation de plus en plus spirituelle, nous sommes entrés de fait dans " l'âge des matériaux ".

14.5.09

Pensée par la bibliothèque du Congrès américain (Library of Congress) et réalisée par l’Unesco avec une trentaine de partenaires, la bibliothèque numérique mondiale a ouvert ses portes sur le Web. Près de 1200 documents, sous forme de textes, photos et vidéos, sont d’ores et déjà accessibles gratuitement sur le site de la BNM. Des trésors accompagnés d’informations annexes que l’organisation des Nations unies pour l’Education et la Culture met à disposition du plus grand nombre (sept langues supportés).

La BNM aura connu un lancement moins chaotique qu’Europeana, la bibliothèque numérique européenne. Techniquement, le site fait belle impression. Dès la page d’accueil, une frise chronologique interactive permet de filtrer les documents répartis par continent.Chaque consultation d’objet s’accompagne de nombreux liens vers des rubriques connexes. Si la visualisation de vidéos est assez classique, la navigation dans les photos s’avère ludique et interactive - et ressemble à la technologie Photosynth de Microsoft. La bibliothèque numérique mondiale espère réunir, d’ici à la fin de l’année, les oeuvres d’une soixantaine de pays.

R&T

26.3.09

Or, c’est bien cette abondance nouvelle de photographies numériques qui apparaît comme une menace : “Tout le monde devient producteur d’images, tout le monde peut faire connaître sa vision de la réalité”, commente Patrick Sabatier dans Libération. “L’information, denrée jadis rare, donc chère, dont les médias avaient le monopole, se banalise, se démocratise, se privatise. Les journalistes se demandent si les prophètes de malheur qui prédisent la fin des médias n’auraient pas raison [2].”

23.3.09

De quoi la Palestine est-elle le nom ? - Les blogs du Diplo

De quoi la Palestine est-elle le nom ? - Les blogs du Diplo:Celles-ci sont marquées par la domination occidentale sur le monde et sa contestation de plus en plus forte. Une période de deux siècles marquée par la conquête européenne du monde est en train de s’achever.

La scène internationale a été bouleversée par la disparition de l’URSS qui mit un terme à toute idée d’inscrire la lutte autour de la Palestine et d’Israël dans le champ de la guerre froide – de toute façon, même si, depuis 1967, le « camp socialiste » a appuyé les Arabes et les Etats-Unis Israël, le conflit a toujours été à l’étroit dans la grille Est-Ouest. La période de l’après-1990 fut aussi marquée par l’affirmation des Etats-Unis comme unique super-puissance. Francis Fukuyama parle même de « la fin de l’histoire » et la victoire sans retour du modèle libéral démocratique. Vingt ans plus tard, avec l’enlisement américain en Irak (et en Afghanistan) et la crise économique et financière, la dynamique mondiale est marquée par l’essoufflement de la domination occidentale.
L’ancien ordre international est contesté tant par l’affirmation sur la scène mondiale de la Chine, du Brésil, de l’Inde et de nombreux pays naguère dominés qu’à travers les luttes altermondialistes et celles de nombre de mouvements contestataires. Cette « insurrection » contre l’ordre ancien ne concerne pas seulement le domaine de la politique ou de l’économie, mais aussi ceux de la culture, de l’histoire. C’est tout un récit de l’histoire du monde qui est remis en cause, un récit dans lequel l’Europe et les Etats-Unis occupaient jusque-là une place prépondérante tandis que les pays du tiers-monde étaient relégués dans une sorte d’antichambre. Parallèlement, se renforce l’idée d’un « choc des civilisations », d’une « menace islamique ».

13.3.09

[@RT Flash] Lettre 508 du 13 au 19 mars 2009 - @ Tregouet

Sommes-nous seuls dans l’univers ? C’est à cette question primordiale, qui fascine l’humanité depuis des siècles, que Kepler, le télescope spatial de la Nasa, doit répondre en recherchant pendant plus de trois ans des planètes « jumelles » de la Terre, sur une large portion de la Voie lactée, située entre les étoiles Deneb et Vega. L’engin, d’un peu plus d’une tonne et doté d’un objectif de 95 centimètres de diamètre, a été placé sur une orbite solaire d’un an et sept jours, par une fusée Delta II lancée depuis la base militaire de Cap Canaveral, en Floride. « Nous espérons trouver au moins 100 planètes telluriques (ou rocheuses, NDLR), dont beaucoup de la taille de la Terre, » confie William Borucki, le responsable scientifique de la mission, dans une interview au magazine Ciel & Espace de ce mois-ci.
Grâce aux fantastiques progrès de l’imagerie fonctionnelle il devient à présent possible de cartographier de plus en plus précisément les aires cérébrales qui sous-tendent les fonctions cognitives. On peut également comprendre le cheminement et le mode de traitement de l’information dans le cerveau, en visualisant l’ordre d’activation des régions cérébrales dans le traitement d’une information et en montrant les faisceaux de connexions qui permettent la transmission de l’activation entre les différentes régions cérébrales.

Enfin, on commence à élucider le « code neural », c’est-à-dire à comprendre comment l’information codée dans le cerveau. Ce codage, comme le code génétique pour l’ADN, doit reposer sur une organisation très structurée dans l’espace des assemblées de neurones. Cette organisation est en même temps d’une prodigieuse souplesse pour permettre l’adaptation à l’environnement et l’apprentissage, au cours du développement et ce tout au long de la vie.

On le voit, nous sommes loin de la conception du cerveau de Selon Ramon y Cajal, père fondateur des neurosciences modernes et Prix Nobel de médecine en 1906, pour qui le cerveau adulte était un organe immuable, constitué de neurones voués à une mort inéluctable car incapables de se diviser pour se multiplier. Puis, dans les années 1980, c’est la révolution ! On découvre que le cerveau adulte a la capacité de réorganiser son réseau de neurones pour tracer un chemin privilégié de circulation de l’information. Cette plasticité, que l’on croyait réservée aux jeunes cerveaux immatures, opère dans les synapses.

[@RT Flash] Lettre 508 du 13 au 19 mars 2009 - @ Tregouet

Mieux comprendre notre cerveau constitue l’un des défis majeurs du XXIème siècle. Les enjeux médicaux et sociaux sont en effet considérables, surtout dans le contexte démographique de nos sociétés vieillissantes : outre les bénéfices que l’on peut en attendre dans le domaine de la santé et des neurosciences (progrès en neurochirurgie, neurologie et psychiatrie...), la compréhension du cerveau permet de mieux connaître la façon dont les individus interagissent entre eux ou avec leur environnement.

27.2.09

[@RT Flash] Lettre 506 du 27 f�vrier au 5 mars 2009 - @ Tregouet

Le Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE) propose des solutions innovantes pour mettre en place une "économie verte", dans son rapport annuel présenté à Nairobi lors de la réunion de son conseil d’administration. Dans le bâtiment, le PNUE appelle à s’inspirer du "bio-mimétisme", qui consiste à copier la nature. Le rapport cite l’exemple du système de climatisation naturelle du centre commercial Eastgate de Harare au Zimbabwe conçu sur le modèle d’une termitière. Le bâtiment consomme environ 90 % moins d’énergie qu’une structure comparable, souligne le PNUE.

Le rapport pointe les progrès accomplis sur les "matériaux de substitution" qui permettraient de produire du ciment à des températures inférieures au niveau actuellement requis de 1.000 degrés. Il plaide également en faveur de la "dématérialisation" des services, qui consiste à réduire la paperasserie grâce à l’électronique, et "l’économie circulaire" pour mettre à profit des synergies entre différents centres de production industriels et faire en sorte que les déchets des uns servent de matériaux de base aux autres. Plus de 2 milliards de tonnes de déchets sont produits dans le monde et, au rythme actuel, la Chine à elle seule en produira 500 millions de tonnes d’ici 2030, et l’Inde 250 millions, souligne le document.

Autre sujet de préoccupation, l’eau : d’ici 2030, près de 4 milliards de personnes pourraient vivre dans des zones affectées par de graves pénuries d’eau, principalement en Asie du sud-est et en Chine, assure le rapport, insistant sur la nécessité de préserver cette ressource. Il cite à cet égard l’exemple d’une industrie papetière finlandaise qui a réussi à faire 90 % d’économie sur sa consommation d’eau en installant un système de recyclage et de traitement biologique des eaux usées. Le rapport annuel relaye également les préoccupations des scientifiques concernant les grandes quantités de gaz à effet de serre, comme le méthane, que la fonte accélérée des glaces de l’Arctique et du permafrost va relâcher dans l’atmosphère, accentuant le réchauffement climatique.

L’ONU rappelle que ce sont les populations pauvres dans les zones rurales qui dépendent le plus du bon état des écosystèmes : 90 % d’entre elles tirent une partie de leurs moyens de subsistance des forêts. D’ici 2050, avec 9 milliards d’habitants prévus sur la planète, la disponibilité des terres cultivables sera de 0,1 hectare par personne, ce qui nécessitera pour nourrir la population mondiale une augmentation de la productivité agricole "impossible à atteindre avec des moyens conventionnels", prévient par ailleurs le PNUE, sans avancer de solutions.

22.2.09

La tyrannie de l’horloge

Au début, ce nouveau rapport au temps, cette nouvelle régularité de la vie fut imposée aux pauvres récalcitrants par les maitres possesseurs d’horloges. L’esclave de l’usine réagissait en vivant son temps libre (disponible) avec une irrégularité chaotique qui caractérisait les taudis abrutis d’alcool de l’industrialisme du début du 19e siècle. Les hommes fuyaient vers le monde sans temps de la boisson ou de l’inspiration méthodiste. Mais, peu à peu, l’idée de régularité se diffusa de haut en bas jusqu’aux ouvriers. La religion et la moralité du 19e siècle jouèrent leur rôle en proclamant qu’il était péché de "perdre son temps". L’introduction de montres et horloges produites en masse dans les années 1850 permit la diffusion d’une conscience du temps jusqu’à ceux qui jusque la réagissaient surtout aux stimuli du "knocker-up"(réveilleur) ou du coup de sifflet de l’usine. A l’église comme à l’école, dans les bureaux et les ateliers, la ponctualité fut érigée en la plus grande des vertus.

La tyrannie de l’horloge

Comme le remarque Lewis Mumford [1], l’horloge est la machine clé de l’âge de la machine tout autant pour son influence sur la technologie que sur les habitudes humaines. Techniquement, l’horloge a été la première machine réellement automatique qui ait pris une quelconque importance dans la vie des humains. Avant son invention, les machines usuelles étaient de telle nature que leur fonctionnement dépendait d’une force extérieur et peu fiable : les muscles humains ou animaux, l’eau ou le vent. Il est vrai que les grecs avaient inventé un certain nombre de machines automatiques primitives, mais elles étaient utilisées, comme la machine à vapeur de Héron, pour obtenir des effets "surnaturels" dans les temples ou pour amuser les tyrans des cités du levant. mais l’horloge fut la première machine automatique à atteindre une importance publique et une fonction sociale. La fabrication des horloges devint l’industrie à partir de laquelle les hommes apprirent les éléments de la fabrication des machines et acquirent les compétences techniques qui devaient produire la machinerie complexe de la révolution industrielle.

La tyrannie de l’horloge

Ces premières horloges, actionnées par des poids, n’étaient pas particulièrement précises, et ce n’est pas avant le 16e siècle qu’une grande fiabilité fut obtenue. En Angleterre par exemple, on dit que l’horloge de Hampton court, fabriquée en 1540, était la première horloge de précision dans le pays. Et la précision même des horloges du 16e siècle est elle relative, puisqu’elles ne donnaient que les heures. L’idée de mesurer le temps en minutes et secondes avait été émise par les mathématiciens du 14e siècle, mais cela n’exista pas jusqu’à l’invention du pendule en 1657 dont la précision était suffisante pour permettre d’ajouter l’aiguille des minutes. Et la trotteuse ne vit pas le jour avant le 18e siècle.
Il y a une tradition selon laquelle l’horloge serait apparue au 11e siècle comme mécanisme pour faire sonner les cloches à intervalles réguliers dans les monastères qui, avec la vie réglée qu’ils imposaient à leurs occupants, étaient l’approximation sociale du moyen âge la plus proche des usines d’aujourd’hui. Toutefois, la première horloge authentique est apparue au 13e siècle et ce n’est pas avant le 14e siècle que les horloges devinrent des ornements ordinaires sur les bâtiments publics des villes germaniques.

30.1.09

Actuellement, la moitié des habitants de la Terre, soit trois milliards, vivent dans les régions tropicales et subtropicales et leur nombre devrait doubler d’ici la fin du siècle. Ces régions vont du sud des Etats-Unis au sud du Brésil et recouvrent une partie de la Chine, de l’Australie, le nord de l’Argentine et de l’Inde ainsi que la totalité du continent africain. Un grand nombre des personnes concernées vivent dans des pays en développement avec moins de deux dollars par jour et dépendent largement de l’agriculture pour leur subsistance, relèvent les chercheurs.La population de cette ceinture équatoriale qui s’étend de 35 degrés de latitude nord à 35 degrés de latitude sud compte parmi la plus pauvre de la planète et s’accroît plus rapidement que partout ailleurs.

16.1.09

La seconde r�volution Wi-Fi | InternetActu.net

Si désormais, tout ordinateur que vous achetez dispose du protocole sans fil intégré, “dans un avenir proche, les imprimantes, les téléphones, les appareils photos, les lecteurs multimédias, les cadres photos, les consoles de jeu, les téléviseurs, les lecteurs de DVD et les haut-parleurs auront tous le Wi-Fi. En 2012, selon I-Stat, 1 milliard d’appareils seront livrés avec le Wi-Fi, les ordinateurs portables ne représentants plus qu’un tiers du total.”

10.1.09

En réalité, la tentative d’améliorer notre capacité mentale date de la nuit des temps : drogues, exercices mentaux de type yoga, psychothérapies en tout genre, de la psychanalyse à la PNL (programmation neurolinguistique), le hacking du cerveau n’a pas attendu les NBIC pour exister. Une différence pourtant s’impose aujourd’hui. Les méthodes variées utilisées par le passé reposaient toutes sur une une base idéologique, une croyance sur la nature de l’esprit auquel l’adepte se conformait : le yogi cherchait à atteindre la libération du cycle des naissances, l’usager de drogues adoptait un matérialisme extrême (ou, au contraire, vénérait les esprits des plantes), les partisans de la psychanalyse se déchiraient sur la nature de l’inconscient entre freudiens, jungiens, adleriens ou lacaniens… Ce qui caractérise le hacker mental d’aujourd’hui, c’est l’absence d’une vision intégrée et unique de l’esprit. Ce qui domine, c’est l’attitude du “truc et astuce” : on prend ce qui marche, quelque soit le niveau d’action de la méthode, chimique, psychologique ou même culturelle : on prend les bonnes molécules, on fait des exercices, on s’investit dans des activités culturelles comme la musique, on pratique la méditation non par conviction, mais parce que ses bienfaits sur les neurones se confirment de jour en jour (du moins parait-il)…
Ce rapport technologique au cerveau, on peut le décliner d’au moins trois façons.

La plus évidente, spectaculaire, “high-tech” : Le cerveau, de plus en plus, devient objet de technologie. Autrement dit, on multiplie les interfaces, les produits chimiques destinés à modifier son fonctionnement. On l’augmente, on l’améliore, on le rend toujours plus perfectible. C’est le rêve du cyborg, qui en devient kitch à force d’être futuriste.

La seconde manière d’envisager le sujet est plus subtile, plus philosophique : elle souligne que l’esprit n’est jamais absent de la technologie. C’est-à-dire que comprendre le fonctionnement de notre cerveau peut nous aider à trouver des technologies qui permettront de dépasser ses limites.
“Le changement pour le changement est coûteux et perturbateur. D’un point de vue purement commercial, la transformation n’est pas une stratégie, comme le remarquait John Kotter, le grand gourou de l’étude du leadership et du changement de la Harvard Business School, dans ses livres. Un organisme se transforme, car il doit ou va mourir. Mais est-ce que cela se transforme pour autant en stratégie de croissance ? Peut-être - m! ais les stratégies extrêmes peuvent aussi tuer les entreprises comme l’expliquait le théoricien de l’innovation Michael Raynor. (…) Transformer n’est pas une stratégie de conception, elle est le résultat d’une stratégie inspirée par la survie (…).”
Comme les particuliers, les organisations changent continuellement, en réaction à l’évolution de leurs marchés et à l’arrivée et au départ des ! personnes clés qui les composent. Dans une grande entreprise, ces changements sont lents et semblent inaperçus. Mais parfois, une entreprise doit changer plus rapidement que cette évolution progressive ne le permet : elle a besoin d’une rupture avec le passé, d’une accélération du rythme de changement, d’une transformation.”
“La transformation capture les principaux changements déjà en cours et peut nous aider à nous guider à l’avenir. Elle implique que notre vie sera de plus en plus en organisée autour de plates-formes numériques et de réseaux qui vont remplacer les grandes organisations que nous connaissons.” Notre quotidien sera de plus en plus constitué d’échanges réalisés au sein d’écosystèmes, de “réseaux mondiaux de relations de confiance” comme iTunes, Facebook ou Zipcar… Pour l’éditorialiste, la notion de transformation prend mieux en compte ces changements que la notion d’innovation car elle implique justement une transformation de nos systèmes d’éducation, de soin, de transport, de représentation politique… “La transformation met l’accent sur les gens, la conception de réseaux et de systèmes pour assouvir leurs désirs et leurs besoins. Elle s’appuie sur l’humanisation de la technologie plutôt que d’imposer la technologie à l’homme. Elle aborde les incertitudes avec une méthodologie qui ouvre des possibilités pour de nouvelles situations.”

8.1.09

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents 82 (version html) - 30 d�cembre 2008

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents 82 (version html) - 30 d�cembre 2008: "Cependant, sachant que les lois scientifiques �voluent en permanence, sous la pression de nouveaux faits d'observations, il faudra donc les modifier, ce qui transformera les certitudes d'hier en probl�mes pour demain. Par ailleurs, les lois ne se modifient g�n�ralement pas l'une apr�s l'autre, en douceur. Elles �voluent d'un bloc. Les philosophes des sciences savent depuis longtemps que les lois permettant d'�laborer des mod�les du monde s'organisent en grands paradigmes qui se succ�dent dans le temps. Si, �l'int�rieur d'un mod�le donn�du monde, les erreurs de pr�vision ou les ph�nom�nes inexplicables s'accumulent, il faut en conclure non seulement que certaines lois sont fausses mais aussi que c'est l'ensemble des lois, autrement dit le paradigme auquel elles se rattachent qui doit �tre chang�. Cependant, changer de paradigme ne se d�cide pas a priori. Cela se constate a posteriori. Un soir le monde scientifique se couche angoiss�par un paradigme qui fait eau de toute part et le lendemain il s'�veille avec un nouveau paradigme dans lequel les difficult�s de la veille paraissent au contraire susceptibles d'�tre r�solues."

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents 82 (version html) - 30 d�cembre 2008

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents 82 (version html) - 30 d�cembre 2008: "Face aux conflits entre �conomies et imp�rialismes qui se pr�parent, certains experts scientifiques conseillant les responsables politiques assurent proposer des solutions. C'est actuellement le cas concernant les trois grandes crises qui se pr�parent en s'encha�nant : crise climatique et environnementale, crise d�mographique et �conomique, conflits politico-militaires. Les experts et les d�cideurs pensent avoir �labor�des mod�les math�matico-informatiques capables de simuler (repr�senter) les situations en cause. Par ailleurs, ils multiplient les r�seaux d'observatoires destin�s �alimenter ces mod�les en donn�es. Ceci les conduit �des pr�conisations se voulant �viter les risques les plus graves. Il ne reste plus qu'�s'entendre pour organiser ce que l'on pourrait appeler une gouvernance mondiale, �partir d'�lots r�gionaux capables d'appliquer ces pr�conisations, aussi efficacement que possible, chacun dans sa sph�re d'influence. C'est ainsi, dans le domaine de la lutte contre le r�chauffement climatique, que se sont mises en place les n�gociations internationales ayant abouti aux accords de Kyoto et �leurs suites actuelles."