Dans l'économie moderne, les inventeurs et producteurs produisent des connaissances diverses qu'ils utilisent pour réaliser les biens et services qu'ils mettent sur le marché. Mais en même temps, du fait de la numérisation croissante des échanges d'informations scientifiques et techniques, ces connaissances circulent bien au delà des besoins de ceux qui les ont initialement produites. En circulant, elles s'enrichissent par symbioses et mutations, créant précisément le coeur de ce que l'auteur nomme le capital cognitif. Celui-ci, qui est de plus en plus mondialisé, représente les vraies valeurs porteuses d'avenir à partir desquelles s'élaborent les nouveaux produits et services, les nouveaux comportements créatifs et finalement le monde de demain dans son ensemble.
Ce capital cognitif n'a plus que de lointaines ressemblances avec le vieux capital traditionnel, celui constitué par les ressources naturelles et les investissements agricoles et industriels classiques. Les entrepreneurs et les pays qui s'enrichissent actuellement sont ceux qui ont compris cette évolution et qui tentent d'attirer et de valoriser à leur profit le capital cognitif, brevets et savoir-faire, hommes et cellules productives au mieux susceptibles de les créer. Mais il ne s'agit encore que de précurseurs. La grande majorité des gouvernants, des chefs d'entreprises, des économistes, des syndicalistes et des travailleurs restent focalisés sur les anciennes formes de capital, beaucoup plus rigides et peu adaptatives. Ils continuent à se battre pour conserver ce capital traditionnel et les profits et salaires en résultant, en négligeant les perspectives autrement plus riches qu'offrirait la valorisation du capital cognitif. Ils devraient en fait faire les deux.