http://reseaux.blog.lemonde.fr/2013/02/01/revolution-cognitive/
Thierry Gaudin : En 2012, la proportion d’internautes à l’échelle mondiale a dépassé les 30%. Au rythme actuel de progression, on peut penser que ce taux atteindra les 75% dans les 15 années qui viennent. Les conséquences de cette nouvelle communication sur l’éducation, la santé, les entreprises, la gouvernance et sur les relations humaines en général sont encore à venir.
Quatre orientations me paraissent pouvoir être dégagées.
La deuxième est que les pays en développement se sont très rapidement équipés en téléphones mobiles avec lesquels ils commencent à faire des opérations économiques, notamment du paiement. Cela touche même des populations non bancarisées. De nouveaux acteurs s’insèrent dans le système économique avec des pratiques nouvelles qui mettent en cause à la fois les institutions et les monnaies.La première est le progrès de la conscience des enjeux planétaires. Internet montre l’état des forêts, la fonte de la banquise, la croissance des mégalopoles, les images de la Terre en général. Cela diffuse une conscience globale de l’état de la nature et de l’environnement. On peut constater que les jeunes générations sont particulièrement sensibilisées à ces questions. Il faut donc s’attendre à ce qu’elles prennent une importance politique croissante.
La troisième est un enrichissement des pratiques linguistiques, plus ou moins informatisées, et des modes relationnels.
Malgré la fragmentation du monde, due à la montée des identités régionales – Catalogne, Flandre, Écosse etc. pour ne citer que l’Europe – on voit progresser des processus de fraternisation qui se configurent d’une manière beaucoup plus variée et sans doute plus intense qu’autrefois, en passant par-dessus les nationalités.
La quatrième est une profonde transformation des systèmes de santé et d’éducation. Il est clair que la faculté de s’informer à distance change radicalement le rapport aux savoirs. Une certaine connaissance des maladies par les patients modifie la relation avec les soignants. D’autre part, l’accès aux documents pédagogiques et aux informations scientifiques et techniques par les étudiants et le public en général modifie inévitablement les modalités de l’éducation
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