12.9.08

Peut-être que le développement de thèmes comme la Singularité peut-il apparaitre comme le signe de l’éclatement de nos sociétés modernes sous la pression de l’explosion informationnelle ? Dans un monde où les points de vue possibles se multiplient et où chacun crée ses propres repères en fonction de sa trajectoire personnelle, il n’y plus de place pour les grands thèmes universalistes, qu’ils s’expriment dans des religions comme les monothéismes ou le bouddhisme, ou dans l’humanisme rationaliste des Lumières. Du coup, une multitude de micro-religiosités se développent, dont le New Age à son époque, mais peut être aussi le transhumanisme et le singularitarianisme.

Cela implique un retour aux formes de sacralité primitives, où chaque groupe, chaque guilde possède ses propres rites, ses propres mythes, ses propres “mystères” : cultes des forgerons, des chasseurs, des hommes et des femmes, des agriculteurs… Dans nos sociétés, des institutions comme le compagnonnage ou la franc-maçonnerie (qui à l’origine était constituée de véritables maçons, de bâtisseurs de cathédrales) sont des survivances de ces systèmes de valeurs propres à une corporation.
il se pourrait que la convergence et l’accélération accélérante multiplient, dans un futur proche, le nombre de “maximums technologiques” ce qui possède bien sûr un petit air de Singularité, mais avec des conséquences radicalement différentes. On en viendrait en fait à un point où la technologie cesserait de revêtir l’importance qu’elle possède aujourd’hui : “A l’âge futur du maximum technologique, explique Schroeder, la technologie cesse de diriger le changement social. Les règles sont inversées : le changement devient entièrement affaire de valeurs, nous met en face de ce que nous voulons, et l’idéologie, la religion, l’esthétique et la culture dominent le paysage des mutations à venir”. En d’autres termes, conclut-il, ” le facteur dominant de transformation dans le futur ne sera pas la technologie, ce sera la politique”.