16.4.14

Ce film d’animation porte un regard pessimiste mais très réaliste sur l’avenir de notre planète

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15.4.14

Mutualisme, symbiose, association, coévolution, le monde vivant est fait de multiples formes d’association de ce genre où les organismes s’allient, coopèrent fusionnent, échafaudent des systèmes et des macro-organismes qui se soutiennent mutuellement (7).
En généralisant ce constat d’associations organiques entre individus vivants, on aboutit à une révolution paradigmatique dans les sciences du vivant. Au lieu de concevoir des organismes autonomes et en compétition, on perçoit plutôt des individus (bactéries, micro-organismes, végétaux, animaux, sociétés animales) comme des entités liées organiquement entre elles : chacun étant membre d’une unité plus large ou contenant en lui des unités plus petites. L’idée même d’individu autonome se dissout (6) : chacun est un peu à l’intérieur de l’autre.
Épigenèse, morphogenèse, auto-organisation, sciences de la complexité ou théorie de l’évo-dévo, tous ces modèles explicatifs visent à répondre à la grande énigme de la construction du vivant à l’ère postgénomique. Tous partagent l’idée que la vie n’est pas contenue dans un programme, mais découle d’une cascade de causalités qui s’enchaînent. Il existe cependant des schémas directeurs initiaux, des boucles de rétroactions, des niveaux d’organisation interdépendants, des sentiers d’évolution, des pôles d’attraction et des logiques de coévolution, qui convergent vers des formes stables et récurrentes.

Une construction en cascade

Si la construction d’un être vivant n’est pas programmée au départ dans un plan prédéterminé, préétabli dans le patrimoine génétique, comment expliquer que les éléphants engendrent toujours des éléphants, que les roses donnent des roses, et les humains des humains ?
S’il n’existe pas de plan préalable inscrit dans le génome, il y a tout de même une logique d’ensemble à l’œuvre… mais on ne sait pas laquelle. Actuellement, les chercheurs travaillent autour de plusieurs modèles évolutifs qui tentent de répondre à cette grande énigme de la genèse des formes vivantes.
Pour le biologiste et philosophe Henri Atlan, l’ère postgénomique dans laquelle nous sommes installés ouvre la voie aux théories de l’auto-organisation et de la complexité (4). Les théories de l’auto-organisation mettent l’accent sur l’émergence spontanée de formes stables à partir d’éléments désorganisés (à la manière des cristaux de neige qui forment par cristallisation des molécules d’eau). Les modèles d’auto-organisation, qui datent de trente ans déjà, ont du mal à tenir leurs promesses. Ils sont contestés par le biologiste Jean-Jacques Kupiec qui suggère une autre voie. Selon lui, la formation des individus est le produit d’un processus darwinien qui a lieu à l’intérieur même des organismes (5). Le schéma est le suivant : chaque organisme produit en fait une multiplicité de cellules dont seules survivent celles qui répondent à des formes viables. Ce schéma a été démontré à l’échelle des neurones et des synapses du cerveau. La formation du nerf optique qui relie l’œil au cerveau par exemple ne suit pas un trajet programmé par avance. Les fibres prolifèrent à partir de l’œil, se dirigent vers les aires cérébrales attirées par un phénomène d’attraction (dit « trophique »). Seule une partie de ces fibres (celles qui sont utilisées) va survivre, les autres vont dépérir et mourir. On appelle cela le darwinisme cérébral.
À partir de cellules souches toutes identiques et portant le même génome, certaines vont devenir des globules rouges, d’autres des neurones, des cellules musculaires, osseuses, cutanées, hépatiques, etc. Ce n’est donc pas un programme génétique qui détermine leur destin. L’environnement agit en activant les gênes comme on compose des airs différents en appuyant sur telle ou telle note d’un même clavier. Le génome n’est donc pas ce grimoire sur lequel est consigné le secret de la vie. Il ressemble plutôt à un alphabet de quelques milliers de lettres : mais comment ces lettres se combinent-elles pour former des mots (les molécules), des phrases (les cellules), des textes (les organismes) (3) ? C’est une autre histoire.
Dans un essaim d’abeilles, il existe des statuts différents : les mâles (appelés faux bourdons), les ouvrières, les reines. Tous naissent d’œufs parfaitement identiques ayant le même génome. Si l’œuf pondu par la reine n’est pas fécondé, la larve deviendra un mâle assez différent en taille et en comportement de l’abeille ordinaire (encadré ci-dessous). S’il est fécondé, l’abeille deviendra femelle, ouvrière ou reine, en fonction de la nourriture reçue. Si elle est nourrie de gelée royale, la larve se transformera en reine, si elle est nourrie de miel et de pollen, elle se développera en ouvrière. Ainsi donc, un même œuf, donc un même ADN, peut produire un faux bourdon, une reine ou une ouvrière, en fonction de son alimentation.

14.4.14

En prenant pour cible principale l’élite de la culture, le populisme de droite a protégé l’élite de l’argent. Il n’y est parvenu que parce que la suffisance de ceux qui savent est devenue plus insupportable que l’impudence des possédants.