L’historien Lewis Mumford (Wikipédia) décrit la naissance de la mégapole comme “la dernière étape dans le cycle classique de la civilisation”. Un avis que semble partager West : “La seule chose qui arrête les équations superlinéaires, c’est quand nous manquons de quelque chose dont nous avons besoin”. Pour éviter ce sombre avenir, nous devons recourir à l’innovation constante, comme ça a été le cas avec le moteur à vapeur ou l’internet. “Ces innovations majeures ont complètement changé la façon dont la société fonctionne. (..) C’est comme si nous étions au bord d’une falaise, sur le point de manquer de quelque chose. Puis on trouve une! nouvelle façon de créer de la richesse qui nous permet de continuer à grimper”. Les villes sont donc la seule solution au problème des villes.
Reste que notre mode de vie est devenu coûteux à entretenir : chaque nouvelle ressource que nous inventons à tendance à s’épuiser à un rythme toujours plus rapide. Ce qui signifie que le cycle d’innovations doit constamment s’accélérer, chaque percée fournissant un court répit. Le résultat est que les villes n’augmentent pas seulement le rythme de la vie, mais accélèrent le rythme auquel la vie change. “C’est comme être sur un tapis de course qui ne cesserait d’aller de plus en plus vite. (…) Nous avons utilisé la ville pour obtenir des révolutions tous les milliers d’années. Puis, il nous a fallu un siècle pour aller de la machine à vapeur au moteur à combustion. Maintenant, les grandes innovations se succèdent tous les 15! ans. Ce qui signifie que, pour la première fois, les gens vivent des révolutions multiples. Et tout cela vient des villes. Une fois que nous avons commencé à nous urbaniser, nous nous mettons sur ce tapis roulant. Nous avons troqué la stabilité contre la croissance. Et la croissance requiert le changement.”