19.12.13

 En quoi l’histoire nous aide-t-elle à circonscrire la révolution technologique ? 
Dans ArticlesDébatsEducation et formationMédiasculturehistoirepdlt, par , le 18/11/13, 10 commentaires, 926 lectures, Impression.

Le monde du numérique, monde où l’on passe son temps à se demander à quoi ressemblera demain, où l’on postule facilement des révolutions et des nouveautés radicales, eh bien ce monde numérique a lui aussi recours à l’histoire. C’est même, j’ai l’impression, une tendance de plus en plus courante. Avec deux usages principaux :

Recourir à l’histoire pour montrer à quel point ce que nous vivons est historique. C’est me semble-t-il, le recours le plus ancien, et le plus courant. Il consiste à faire comprendre l’importance de la révolution numérique en utilisant l’analogie de révolutions technologiques précédentes. A commencer évidemment par l’imprimerie. Ce que nous vivons est donc aussi important que l’invention de l’imprimerie (le discours sur la manière dont une technologie modifie, le rapport au savoir, sa diffusion, comment elle change la manière de communiquer, les rapports sociaux, comment elle reconfigure les rapports de pouvoir, comment elle provoque un schisme religieux, etc.). C’est un usage de l’histoire qui a pour lui d’être frappant. Sauf qu’on s’aperçoit que l’on peut multiplier les analogies. Par exemple, on peut dir! e : le numérique, c’est comme la deuxième Révolution industrielle (et d’invoquer de la même manière comment des technologies, à commencer par l’électricité, sont entrées dans nos vies, de manière parfois très intime, en modifiant le rapport au savoir, sa diffusion, comment elle a changé la manière de communiquer, les rapports sociaux, comment elle a reconfiguré les rapports de pouvoir, etc.). Mais on peut même aller au-delà, être encore plus précis, et dire : mais le numérique, c’est comme l’arrivée des chemins de fer aux Etats-Unis, ou encore de l’automobile partout dans le monde. Et même, pourrait-on dire, regardez comme ces révolutions technologiques (celle de la voiture) ont modifié non seulement nos pratiques les plus quotidiennes, mais nos paysages et nos villes, alors que le nu! mérique ne modifie pas nos villes ou alors très ! marginalement.

D’où un autre usage de l’histoire, qui lui, monte en puissance, un usage qu’on pourrait qualifier de “relativiste”. Il consiste à avoir recours à l’histoire pour minimiser la dite “révolution numérique” en expliquant qu’après tout, tout ça a déjà eu lieu sous d’autres formes. Par exemple, on explique que l’impression que nous avons d’être submergés par l’information, nous ne sommes pas les premiers êtres humains à la ressentir, que lorsque la poste, en France, s’est mise à transporter les correspondances privées, nos ancêtres ont ressenti un peu la même chose (et on trouve trace des plaintes, au 18e siècle, de gens s’affligeant de tout ce courrier qui arrive chaque matin, auquel il faut répondre vite, sous peine d’être incivile et largué&! hellip;). Ou alors, à ceux qui craignent la disparition de la vie privée sous le coup des réseaux sociaux et des technologies en général, on explique que la vie privée est une invention récente, une invention de la société bourgeoise, avec ses espaces privatifs et sa pudeur, qu’avant dans les villages du Moyen Age tout le monde vivait sous le regard de tout le monde, ou alors les châteaux où l’on accueillait l’invité d’un soir dans son lit, la notion de vie privée était différente et que l’on s’en portait pas plus mal. Cet usage de l’histoire a pour vertu de rassurer. Il crée des continuités, montre que l’humanité a déjà connu ça, qu’elle n’en a pas été profondément modifiée.

Qu’en conclure ? Ce que l’on sait déjà : quand on procède par grosses analogies, on fait dire à l’histoire à peu près ce qu’on veut. Mais il y a une autre conclusion : le recours à l’histoire est en lui-même un signe. En ce qui concerne les questions numériques, c’est le signe d’une difficulté à qualifier ce qui se passe, à circonscrire l’intensité des changements qui nous affectent. C’est peut-être bon signe que l’on recoure à l’histoire, même de manière caricaturale, le signe que l’on doute que l’on ne soit pas certain que le progrès est une ligne droite portant mécaniquement l’humanité à l’amélioration d’elle-même.

12.11.13

On se retrouve  avec plusieurs scénarios, qui ne sont pas forcément incompatibles, concernant l'apparition de la vie : celui de la soupe primitive dans les océans ; celui des météorites ensemençant la Terre ; celui des sources hydrothermales dans les abysses où la pyrite de fer permet l'assemblage de molécules organiques complexes ; celui de mares de boues où l'argile, organisée en minces feuillets, facilite la production d'ARN et de petits peptides à l'abri de l'eau. Et donc celui des hydrogels d'argile, qui auraient rempli, dans les océans, cette même fonction.

11.11.13

http://www.radio-canada.ca/util/postier/suggerer-go.asp?nID=1157259
(cliquez sur l'adresse ci-dessus ou copiez-la dans votre navigateur)

10.11.13

Perspective monde. 
http://perspective.usherbrooke.ca/

9.11.13

Comme la baisse des océans et de la demande pour leurs produits augmente, la marine et aquaculture en eau douce peut ressembler à une solution tentante. Après tout, puisque nous élever du bétail sur les terres de la nourriture, pourquoi ne pas les poissons d'élevage en mer? La pisciculture se développe plus rapidement que toute autre forme de production alimentaire, et aujourd'hui, la majorité des poissons vendus dans le commerce dans le monde et la moitié des fruits de mer importations américaines proviennent de l'aquaculture. 

Près de 40 pour cent des pays indépendants d'aujourd'hui ont connu au moins une rébellion ethno-politique depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est important de noter que ces pays ne sont pas plus ethniquement diversifiées que celles en paix. Il n'est donc pas la diversité en soi, mais l'inégalité politique, qui engendre des conflits.

7.11.13

. La bataille du pouvoir sur l’internet – Schneier on Security
“Nous sommes au milieu d’une bataille épique de pouvoir dans le cyberespace. D’un côté les pouvoirs traditionnels, organisés, institutionnels comme les gouvernements et les grandes corporations multinationales. De l’autre, les pouvoirs distribués, périphériques et agiles : mouvements populaires, groupes dissidents, pirates et criminels. Initialement, Internet rendit les seconds plus puissants. Il leur fournit un endroit pour se coordonner et communiquer de manière efficace, et sembla les rendre imbattables. Mais désormais, les institutions les plus traditionnelles remportent toutes les victoires, de grandes victoires.” Bruce Schneier.

“Les risques de mettre nos connaissances dans les mains des machines”. L’utilisation des pilotes automatiques dans les avions érode les compétences des pilotes et émousse leurs réflexes. S’ils ont incontestablement contribué à l’amélioration de la sécurité des vols, ils tendent à déqualifier l’équipage. A mesure que les ordinateurs effectuent des tâches toujours plus complexes, qu’ils effectuent un travail d’analyse et de prise de décision, le logiciel réduit notre horizon et notre attention. “L’automatisation ne se contente pas de suppléer l’activité humaine, elle la chang! e”. L’automatisation nous transforme en observateurs, inhibant le développement de nos compétences. Dans de nombreuses entreprises, nous prenons des décisions à partir de systèmes qui nous aident, au risque de moins comprendre les risques. L’exemple le plus marquant qu’utilise Carr provient de la petite ile d’Igloolik en Nunavut. Chez les jeunes Inuits, l’adoption de la technologie GPS a été très forte ces dernières années, mais les accidents de chasse graves se sont multipliés. “La connaissance demande la pratique. (…)Chaque fois que nous entrons en collision avec le réel, nous approfondissons notre compréhension du monde et devenons plus pleinement une part de celui-ci. (…) L’automatisation informatique nous permet d’obtenir ce que nous voulons plus facilement, mais nous éloigne du nécess! aire travail d’apprentissage.”

Actuellement, il y a chaque année, aux Etats-Unis, 5,5 millions de collisions entre véhicules, dont 32 000 mortels – l’Organisation mondiale de la santé estime que dans le monde plus de 1,2 million de personnes meurent sur les routes chaque année. Selon les estimations, 93% de ces accidents sont causés par des erreurs humaines. Si nous retirons le facteur humain, alors le taux d’accident mortel devrait descendre à ce qu’il est aujourd’hui pour l’avion ou le train !

“L’un des plus grands mystères du monde qui nous entoure, c’est la manière dont les enfants grandissent, la manière dont ils apprennent à découvrir le monde, leur corps, les autres…”, estime le roboticien Pierre-Yves Oudeyer (@pyoudeyer), directeur de recherche à l’Inria et responsable de l’équipe Flowers, sur la scène de Lift France 2013. Or, le développement cognitif d’un enfant prend place à plusieurs échelles : à l’échelle des cellules, des organes (comme le cerveau), du corps et de son environnement physique, mais aussi au niveau de l’individu et de son environnement! social ainsi qu’au niveau de toute une population. Et tout cela entretient des relations complexes. “Dans le génome, on ne trouve pas un plan pour construire un organisme. Les organismes qui ont le même génome ne donnent pas forcément lieu au même organisme. Nous reposons sur un système complexe. L’individu se construit en interaction avec son environnement, ce qui signifie qu’il faut une approche systémique pour le comprendre.”

31.10.13

Le temps est-il enfin venu de comprendre le fonctionnement de notre cerveau ? En tout cas, pour la première fois, les grandes puissances semblent vouloir donner au sujet l’attention qu’il mérite. Deux projets concurrents se sont donné pour but de comprendre l’intégralité des mécanismes du cerveau : à la clé, l’espoir d’une révolution scientifique sans précédent. Le premier, chronologiquement, est d’origine européenne, il s’agit du Human Brain Project (HBP), qui a reçu de la part des communautés européennes une dotation d’un milliard d’euros sur 10 ans. Le second est américain, et se nomme tout simplement BRAIN, pour Brain Research through Advancing Innovative Neurotechnologies.

14.10.13

 La guerre est d’abord un moyen de régler par les armes un conflit que la diplomatie échoue à résoudre. En ce sens, le rôle du gouvernant est d’adapter les moyens militaires aux fins politiques. Le gouvernant doit donc identifier le type de guerre auquel il a affaire s’il veut user des bons moyens. À l’âge planétaire, Aron estime qu’il existe trois types de guerre : les guerres interétatiques « classiques » ; les guerres irrégulières opposant des armées nationales à des groupes armés (guérillas, insurgés, etc.) ; la guerre nucléaire, qui n’a pas eu lieu mais prend la forme de la dissuasion.

Aron publie ainsi deux ouvrages d’analyse sur la situation mondiale : Le Grand Schisme (1948) et Les Guerres en chaîne (1951). Dès 1948, il est l’un des premiers observateurs à mettre au jour la spécificité de la guerre froide, en forgeant une formule devenue célèbre : « Paix impossible, guerre improbable. » Aron explique en effet qu’entre les deux grands vainqueurs de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis et l’URSS, la paix est impossible car l’opposition idéologique entre le libéralisme américain et le communisme soviétique est radicale. Cependant, la guerre est improbable car les deux « grands » possèdent à présent l’arme atomique, laquelle a démontré son pouvoir de destruction à Hiroshima et Nagasaki en 1945. La bombe atomique a complètement modifié le paysage stratégique dans la mesure où il est désormais possible d’anéantir l’ensemble de la planète en appuyant simplement sur un bouton. Le monde entre alors dans le cycle de la dissuasion nucléaire et « l’équilibre de la terreur » théorisé par le stratège américain de la Rand Corporation, Albert Wohlstetter.

La consommation des ménages et les comportements alimentaires des Français évoluent considérablement sous l’effet conjugué de leurs valeurs et aspirations, de leurs revenus, de leur activité professionnelle, de leur mode de vie… et de la structure de l’offre alimentaire (lieux de consommation, types de produits…). Ainsi assiste-t-on au développement de produits préparés, de l’alimentation hors domicile, de la déstructuration des repas…

12.10.13

Matt Novak se plonge dans un livre de 1982 qui pointait vers 17 emplois que la technologie devait rendre obsolète au XXIe siècle... mais les caissières sont toujours et les agriculteurs peinent à trouver suffisamment de main d'oeuvre pour ramasser les récoltes... En fait, on surestime souvent la capacité des machines à prendre totalement des emplois. En fait, la plus grande perturbation qu'introduisent les machines est dans la diminution du montant auquel on paye les gens qui travaillent.

A chaque fois qu’on retire de l’argent, l’automate de la banque doit décider si ce retrait est autorisé, s’il est “normal”. Il doit décider si c’est vraiment nous qui retirons de l’argent. Notre carte, notre code bancaire ne sont que des talismans pour en appeler à un complexe cerveau électronique résidant quelque part dans un datacenter climatisé. C’est lui le véritable gérant du guichet et c’est lui qui doit approuver ma transaction pour qu’elle soit autorisée. En fait, notre carte et notre code ne sont pas si importants que cela pour ce cerveau électronique. “Ce qu’il consulte avant tout c’est une vaste base de données d’enregistrements qui inclue ma localisation présumée, mes transactions récentes, le type de transaction que je demande, le temps qui s’est &eacut! e;coulé depuis ma précédente transaction, le montant que je demande, la date de cette transaction et quelques dizaines d’autres mesures dont je n’ai pas conscience. Il soupèse chacun de ces facteurs et décide si je suis vraiment celui que je prétends être. Il les soupèse et décide de me donner ou pas mon argent.” En fait, ces enregistrements, aussi factuels et minimaux soient-ils, par leur accumulation, dessinent une base de données de comportements, basée sur l’analyse de ces enregistrements. L’activité est une alternative à l’identité.

Le problème est que quand l’algorithme refuse la transaction, la machine ne nous dit jamais pourquoi. “Cela signifie que nous sommes constamment engagés dans une sorte de danse avec l’algorithme, une danse où je ne peux entendre la musique et où la seule réaction que je reçois est quand je marche sur les pieds de mon partenaire.” Nous ne connaissons ni les règles des algorithmes ni quand elles sont modifiées… Notre seul repère consiste à observer par essai/erreur, afin d’apprendre ce qui ne lui convient pas. Nous apprenons en dansant !

Car à mesure que nos sociétés s’informatisent, nous serons de plus en plus soumis à la possibilité du bug. Pour une raison simple : le bug est inévitable. Il est inévitable, car, jusqu’à maintenant, il est consubstantiel à l’informatique.

D’ailleurs, l’origine même du mot plonge dans la préhistoire de l’informatique. La légende veut que le terme de « bug » (insecte en anglais) remonte à 1947. La grande informaticienne Grace Hoper découvre dans l’un des premiers ordinateurs électromécaniques qui ne fonctionnait plus très bien, une mite qui a fait griller le système. C’est cette histoire qui popularise l’usage du terme en informatique. En fait, il semblerait que le mot bug pour désigner le défaut de fonctionnement d’une machine date de plus loin encore, Edison l’aurait employé.

Aujourd’hui, le bug n’est plus un insecte, mais une erreur de programmation qui va entraîner le mauvais fonctionnement du programme ou de la machine. Comment est-ce possible ? Comment est-ce encore possible aujourd’hui alors que nos machines sont si puissantes ? Parce que les logiciels sont les constructions les plus complexes jamais réalisées par l’homme et qu’à mesure que cette puissance augmente, la complexité augmente (on dit souvent qu’il est mathématiquement plus simple de concevoir le Viaduc de Millau qu’un système d’exploitation). Parce que ces logiciels sont constitués de millions de lignes de code qui interagissent les unes avec les autres, et qu’il est impossible d’assurer que le logiciel fonctionnera dans toutes les conditions de ces interactions. Pourquoi est-ce impossible ? Parce qu’il n’existe pas de machine assez puissante, ni asse! z de temps, pour tester un logiciel dans toutes les possibilités de son usage, et parce que pour l’instant, la « preuve formelle », c’est-à-dire la preuve mathématique qu’un logiciel va bien fonctionner, est un objet de recherche (alors que pour un pont, on connaît les lois physiques et mathématiques qui permettent d’assurer a priori qu’il va tenir).

Alors bien sûr, tous les logiciels ne sont pas égaux devant le bug. Si on le tolère aisément dans nos téléphones portables (et quand on y pense, c’est une expérience très courante que le bug dans nos téléphones ou nos ordinateurs), on le tolère beaucoup moins dans l’industrie aéronautique, où l’on investit des millions d’euros et de dollar pour en limiter au minimum la possibilité.

1.10.13

GUTENBERG 2.0. "Un moment Gutenberg". Voilà ce que nous sommes en train de vivre, selon Viktor Mayer-Schönberger, spécialiste d’internet à l’université d’Oxford. Au 15siècle, avec l’invention de l’imprimerie, la quantité d’informations disponibles en Europe avait doublé en cinquante ans. Aujourd’hui, avec les nouvelles technologies, c’est tous les trois ans qu’elle est multipliée par deux. Chacun de nous aurait accès à 320 fois plus de données que n’en contenait en son temps la bibliothèque d’Alexandrie !

Tout va plus vite. Pas seulement le traitement des connaissances, mais aussi leur émergence. Dans chaque domaine, ou presque. Toujours plus d’énergie au sein des accélérateurs de particules, et voici capturé le boson de Higgs, attendu depuis plus d’un demi-siècle ; toujours plus de précision dans les instruments d’observation du ciel, et le nombre d’exoplanètes détectées explose. L’infiniment grand de l’Univers comme l’infiniment petit de la matière, se découvrant telles des poupées russes, révèlent une nouvelle physique. Les techniques de décryptage de l’ADN chahutent l’inventaire du vivant. Les thérapies cellulaires, géniques, protéiques, font irruption en médecine...

30.9.13

La globalisation

Ce concept promeut l’idée d’une constante évolution vers une intégration globale, ou une synthétisation des économies, des cultures, des technologies et des gouvernances. Cette globalisation a un impact sur la consommation des consommateurs et sur ce que les entreprises produisent. Quelques anecdotes et faits peuvent illustrer ce phénomène :

- Le bouddhisme est la religion qui connaît la plus grande croissance aux États-Unis.

- Il y a aujourd’hui plus de restaurants de curry en Angleterre qu’en Inde.

- Le PIB de la Chine dépassera probablement celui des États-Unis d’ici la moitié du siècle.

- Des pôles d’excellence ou culturels émergent partout dans le monde (Bollywood, des centres de la mode à Shanghai, en Inde, au Japon…).

- De nombreux produits typiquement asiatiques culturellement parlant inondent le monde occidental (les sushis, le yoga, le feng shui, le tai-chi).

Lorsqu’on parle globalisation, on parle immédiatement de son corollaire : les pays émergents.

Les opportunités liées à la croissance des pays émergents :

- Environ 1 milliard de nouveaux consommateurs sont prévus d’ici 2015 sur les marchés émergents.

- Aujourd’hui, la Chine et l’Inde forment à elles seules un demi-million d’ingénieurs tous les ans, alors que les États-Unis n’en forment que 70 000.

- Dans les pays développés, la population d’âge actif devrait régresser de 740 millions à 690 millions entre 2000 et 2025. Dans les pays en développement, au contraire, elle devrait passer de 3 à 4 milliards de personnes.

- En 2000, il y avait 119 États démocratiques sur un total de 192 pays, contre 22 États démocratiques sur 154 pays en 1950. En 1948, seules 41 organisations non gouvernementales avaient le statut d’organisations consultatives aux Nations Unies ; aujourd’hui, elles sont 2 091.

- Croissance de la population mondiale

Le plus grand changement surviendra au niveau démographique, avec une croissance rapide et continue de la population mondiale. Selon les Nations Unies, elle devrait passer de 6,8 milliards à 9 milliards d’habitants d’ici 2050. Cette croissance ne sera pas uniforme à travers le globe. Toujours selon les prévisions des Nations Unies, 98% de la hausse des populations proviendra des pays émergents.

- Une urbanisation galopante

La montée de l’urbanisation est le second facteur démographique clé. Plus de la moitié de la population mondiale est déjà urbaine. Les gens continuent d’affluer dans les villes, à la recherche d’un meilleur mode de vie. Les Nations Unies prévoient un taux d’urbanisation de 60% en Chine et de 40% en Inde d’ici 2050. En 1975, ce taux n’était qu’à 20% pour ces deux pays.

- Une population vieillissante

Le vieillissement est la troisième évolution cruciale de la démographie. Les populations vieillissent tant dans le monde développé que dans certains pays émergents tels que la Chine et la Russie. Selon les Nations Unies, plus d’un quart de la population des pays du G7 atteindra l’âge de la retraite en 2030.

Les grandes tendances mondiales en ce début de XXIe siècle

 4 grandes familles qui regroupent, pour chacune d’entre elles, plusieurs sous-domaines dont certains peuvent d’ailleurs être rattachés à plusieurs familles :

- L’environnement.

- La démographie.

- Les ressources naturelles et énergétiques.

- La globalisation.

Les différents sous-domaines concernés sont :

- Les technologies du transport.

- Les énergies.

- L’information et les communications (TIC).

- L’agroalimentaire.

- Les hautes technologies.

- Les marchés émergents.

- La santé.

 "Une tendance est la résultante de toutes les forces qui nous muent à l’instant présent et qui transformeront probablement notre futur. Ces forces impactent notre futur géopolitique, social, culturel, économique et technologique. Elles nous procurent une vision puissante vers le futur."

23.9.13

Les mécanismes traditionnels de la motivation au travail. Pendant des décennies, on a géré la motivation par un échange entre le travail accompli et les récompenses. Frederick Taylor l’avait très bien expliqué : pour motiver un ouvrier à adopter une méthode de travail plus efficace, il suffisait, pensait-il, de lui promettre un « petit » avantage financier. Ce qui suppose une motivation fondée sur les récompenses externes, c’est-à-dire sur un échange entre le travail accompli et un avantage matériel. Mais gérer des récompenses externes devient de plus en plus difficile dans le monde du travail actuel pour toutes sortes de raisons. Ainsi, mesurer objectivement le mérite individuel n’est pas possible chaque fois que le travail se fait en équipe. Et l’évaluation est subjective pour les métiers de service, alors qu’ils constituent actuellement la majorité des emplois dans les pays développés. Or le recours à des évaluations subjectives est toujours contestable. On en connaît bien les imperfections : l’accord entre les notateurs est faible, la prudence les pousse à utiliser des notes moyennes, les notes sont stables d’une année à l’autre et souvent régies par des contraintes négociées… Même si la récompense financière reste centrale, si la majorité des travailleurs accordent une grande importance aux salaires, primes et autres avantages, sa base n’est plus toujours opérationnelle. À cela s’ajoute une évolution profonde des conditions de travail qui contribue à faire perdre le sentiment d’être compétent et de jouer un rôle bien identifié et valorisant dans l’activité économique. Dans le travail en équipe, il devient en effet, plus difficile d’identifier la valeur de sa contribution ; la hiérarchie connaît mal le détail des compétences de ses subordonnés ; le travail fait moins appel aux connaissances individuelles et plus aux ressources informatiques, moins aux habiletés manuelles développées par l’apprentissage et plus au fonctionnement cognitif. « L’orgueil » de son métier et de son savoir-faire, fondé sur une réalisation identifiable par soi et par les autres, se fait ainsi de plus en plus rare.

La technique « d’utilisation de la science » a été théorisée par John Hill, un grand communicant américain. Les industriels de la cigarette l’ont appelé au secours en 1953, au moment où sont publiés les premiers travaux scientifiques sur le lien entre cigarette et cancer. Suite à une réunion de crise [1], John Hill rédige un petit mémo, dans lequel il dit en substance : « La science est un outil très puissant, dans lequel les gens ont confiance. On ne peut pas l’attaquer frontalement. Il faut procéder autrement. En fait, il faut faire de la science, l’orienter, la mettre à notre main ». John Hill propose notamment la création d’un organe commun aux géants de la cigarette, pour financer la recherche académique, menée au sein de laboratoires universitaires par exemple. Des centaines de millions de dollars seront injectés dans la recherche via cet organe. Pour financer des études qui concluent à l’absence de danger du tabac, mais pas seulement. Ils ont par exemple beaucoup financé la recherche en génétique fonctionnelle, qui décortique les mécanismes moléculaires dans le déclenchement des maladies.

16.9.13

Le débat autour de l’avènement de l’Homo numericus a été bien balisé depuis deux décennies. Il n’oppose pas uniquement les technophiles (un nouveau bond pour l’humanité !) et les technophobes (une régression culturelle, une tyrannie technologique !) mais aussi les technomodérés, (comme toujours dans l’histoire, il y a autant d’avantages que d’inconvénients !), les technoneutres (la technique ne fait rien par elle-même, c’est son usage qui compte !), sans parler des techno-agnostiques qui réservent leur jugement.


13.9.13

  •  Prospective : l’avenir passe par la fiction 
    Dans ArticlesTechnologiescultureinternet des objetsprospective, par , le 12/09/13, Aucun commentaire, 109 lectures, I! mpression.

    L’Institut pour le futur (IFTF, @iftf) n’en est pas à sa première tentative expérimentale dans le domaine de la prospective. Voilà quelque temps il avait ainsi participé à la création du jeuSuperstruct. Cette fois, l’Institut a décidé de recourir à la littérature. Dans le cadre de son projet sur l’Age de la matière connectée, afin de mieux explorer ce thème de recherche, il a commandé six nouvelles d’anticipation à des auteurs réputés (Bruce Sterling (Wikipédia@bruces), Rudy Rucker(Wikipédia@rudytheelder), Cory Doctorow (Wikipédia@doctorow), Madeline Ashby(@madelineashby), Warren Ellis (fameux scénariste de comics, Wikipédia@warrenellis) et Ramez Naam (Wikipédia@ramez).


    Faire appel à des auteurs de science-fiction pour effectuer un travail de prospective est-ce vraiment sérieux ? En fait, comme l’explique David Pescovitz (collaborateur de l’Institut et connu pour être l’un des rédacteurs du site Boing Boing), dans l’introduction de l’ouvrage, rien ne l’est davantage : “Si quelqu’un vous dit qu’il peut prédire l’avenir, vous ne devez pas le croire. Surtout s’il vient de Californie. Voyez-vous, une des lois fondamentales des études de prospective est qu’il n’existe pas de faits sur l’avenir. Seulement des fictions. Notre travail à l’Institut pour le futur consiste à explorer les fictions de demain – informées par les réalités d’aujourd’hui &nda! sh; afin de prendre de meilleures décisions dans le présent.” Pescovitz affirme donc le rôle majeur de l’imagination dans la recherche prospective.

    S’interrogeant ainsi sur les fameux “signaux” recherchés par les prospectivistes, il note que “reconnaître les patterns et synthétiser les signaux en une histoire traitant du futur de manière à la fois plausible et consistante est un étrange mélange de science, d’art et de magie. C’est définitivement une activité humaine”.

3.9.13

L'amour un besoin vital 
Attachement, Reconnaissance, Estime de soi, 
Amitié, Empathie, Résilience...

Pourquoi les bébés pleurent-ils lorsqu'on les laisse seuls ? Pourquoi les passions amoureuses et l'aspiration de vivre en couple sont-elles si centrales dans les préoccupations humaines ? Pourquoi certains milliardaires deviennent-ils philanthropes ?

Et tous ces sentiments ne sont pas une exclusivité humaine ! Séduction, parades, bécotages, tendresse, protection ou même jalousie et tristesse se trouvent aussi chez les animaux.

L'être humain est un animal social, disait Aristote. Et l'on sait aujourd'hui que le besoin d'amour sous toutes ses formes est l'un des motifs profonds indispensables à sa vie et à son équilibre : qu'il soit sexuel ou conjugal, parental, fait d'amitié, d'attachement, d'empathie ou même simplement de reconnaissance. Le besoin d'amour gouverne les vies humaines et se trouve à la source du lien social.

 

Comment les Européens ont gagné des centimètres entre 1870 et 1980

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/infographies/20130903.OBS5298/comment-les-europeens-ont-gagnes-des-centimetres-entre-1870-et-1980.html

31.8.13

A toute époque, le progrès technique a pour effet d’augmenter la productivité du travail humain. La productivité accroît la quantité de valeur ajoutée. Mais la façon dont celle-ci est partagée dépend du rapport de force dans la société. Dans la vision fordiste, les intérêts des salariés et des entrepreneurs sont convergents. Henry Ford le dit très bien : « Si vous voulez vendre vos bagnoles, payez vos ouvriers ». Progrès économique et progrès social vont alors de pair. Lorsque c’est le pouvoir de la finance qui domine, le dividende se nourrit de la ponction qu’il effectue sur les autres revenus. La logique ? Réduire l’Etat, les salaires, le nombre de salariés, les protections sociales. L’augmentation de la productivité a été compensée par cette logique de la rémunération des actionnaires. 

16.8.13

Depuis la révolution industrielle les déasjustements sontchroniques et, aujourd’hui, nous vivons nos vies en sachant que nous allons traverser plusieurs ruptures de systèmes techniques : entre le moment où nous naissons et celui ou nous mourrons, tout a changé.

Or, plus les systèmes techniques se développent, plus il faut procéder à des réajustements ; ce rôle a été joué historiquement par la puissance publique en menant à la fois des politiques industrielles tout aussi bien que despolitiques sociales

Les évolutions du système technique qui provoquent des désajustements ont une fréquence de plus en plus importante : dans le processus d’hominisation, le chopper a été le système technique qui a duré plus d’un million d’années, aujourd’hui, c’est plusieurs innovations par jour qui font que l’on est dans un rythme d’enfer.

Nous sommes des animaux dont l’évolution est conditionné et surdéterminé par une autre évolution – avec laquelle nous devons de co-évoluer – qui est l’évolution des systèmes techniques qui constituent notre milieu.

 Bertrand Gille dans son Histoire des Techniques : à chaque fois que le système technique évolue, il se retrouve en désajustement par rapport aux autres systèmes (juridiques, commerciaux, politiques, etc.). L’enjeu est dès lors de procéder à un réajustement.

28.7.13

Promesse de prospérité débouchant sur des politiques de dumping : ce double discours paradoxal repose sur le dogme de la concurrence entre systèmes productifs. Si l’idée d’une « concurrence libre et parfaite » a guidé de multiples lois antitrust et antidumping (11), sa transposition à des territoires pose certains problèmes. Tout d’abord, il n’existe aucune autorité crédible de régulation de la concurrence entre nations. Ni l’Organisation mondiale du commerce (OMC), ni le Bureau international du travail (BIT) ne semblent en mesure d’encadrer les différents dumpings. Ainsi, la Chine peut cumuler librement dumping social (bas salaires), environnemental (« havres de pollution » pour les industries), monétaire (sous-évaluation délibérée du yuan), réglementaire (laxisme des normes) et fiscal (faiblesse de l’Etat-providence et multiplication des zones exonérées de taxes). La loi du marché, appliquée aux territoires, s’avère fondamentalement faussée.

21.7.13

 que signifie l'expression «état de droit.» Comme Thomas Paine l'a écrit dans son pamphlet Common Sense (1776), «En Amérique, la loi est reine. Car dans une monarchie absolue, c'est le Roi qui est la loi, donc dans les pays libres, la loi doit être reine ; et il ne doit pas y en avoir d'autre.»

«L'état de droit» signifie que les actes de toute personne, y compris les plus hauts responsables publics, sont soumis à la loi. La Constitution dispose que même le «Président, le Vice-Président, et tous les fonctionnaires des États-Unis» peuvent être démis de leurs fonctions pour avoir violé la loi. C'est là l'essence de la phrase, «un gouvernement des Lois et non pas des hommes.» En d'autres mots, l'«état de droit» signifie que les responsables publics dont la conduite est illégale courent le risque de voir leur comportement révélé au grand jour, leurs ordres non suivis et leurs pouvoirs officiels annulés.

Si un citoyen reçoit d'un fonctionnaire l'ordre de participer à une action illégale, alors «l'état de droit» ne signifie pas que ce citoyen devrait obéir à cet ordre sans poser de questions. Au contraire, «l'état de droit» signifie qu'accepter les actes illégaux de son supérieur, même sur ordre, pourrait être soi-même illégal.

Dans l'histoire des États-Unis, ce principe a trouvé son expression probablement la plus aboutie dans les arguments du juge à la Cour suprême Robert H. Jackson au procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis qui a eu lieu de novembre 1945 à octobre 1946. Il est bien connu que les défenseurs nazis affirmaient qu'ils ne faisaient que «suivre les ordres,» et qu'ils n'avaient aucun droit légal ou moral de remettre en question les ordres qu'ils recevaient ni de refuser de les exécuter. Repoussant ces arguments avec mépris, le juge Jackson a déclaré que la civilisation moderne «ne peut pas tolérer un domaine d'irresponsabilité juridique aussi vaste.»

Le quatrième principe du procès de Nuremberg dit, «le fait qu'une personne ait agi en exécutant les ordres de son gouvernement ou d'un supérieur ne le dispense pas de sa responsabilité. […] si un choix moral lui était effectivement possible.»

Cable 

http://www.submarinecablemap.com/

Appelons colonisation, même si le terme a pris une consonance négative, le fait pour des ressortissants d'un groupe de pays donnés de s'établir durablement dans d'autres pays afin de les exploiter et d'y vivre. En ce qui concerne l'avenir de l'humanité en dehors de la Terre, notamment sur la Lune, Mars ou éventuellement un satellite de cette dernière planète, le terme peut être utilisé, en souhaitant seulement que, si cette colonisation se produisait effectivement un jour, elle soit aussi respectueuse que possible des environnements ainsi occupés. 

Concernant des implantations humaines plus ou moins durables sur la Lune, les projets ne manquent pas. Notre satellite est proche, il recèle certainement des matières premières éventuellement exploitables. Il pourrait servir par ailleurs de bases pour des explorations plus lointaines. A ce jour, la firme privée Bigelow Aerospace et la Nasa auraient convenu d'étudier la mise en place à frais commun d'une base lunaire, éventuellement comportant des modules "gonflables" (voirarticle de Cosmiclog).

Concernant Mars, aucune des grandes agences publiques, américaine, européenne, russe ou chinoise, n'envisage rien de tel pour le moment. Arguant de restrictions budgétaires, elles se limiteront sans doute à mettre en place soit de nouveaux robots explorateurs, soit des stations d'observation en orbite. Il faut rappeler en effet que les conditions sont très différentes. La distance implique des voyages aller et retour de plus de 6 mois, des conditions de télécommunications bien plus difficiles et, en ce qui concerne des missions humaines, le risque d'exposition à des radiations cosmiques pour lesquelles il n'existe guère encore de parade pratique. 

Projection algorithmique individuelle

Le questionnement nécessaire passe tout d'abord par une prise de conscience absolue et exhaustive de notre projection algorithmique personnelle. Cette entité désigne l'ensemble fluctuant des informations que nous transférons volontairement ou non vers les mémoires et archives des systèmes numériques à la suite de toutes nos interactions algorithmiques. 

Lorsqu'un opérateur humain H décide d'utiliser un algorithme A exécuté sur un système de calcul S, une information est échangée entre H et S et une fraction de cette information est archivée sur S. Nous appelons projection algorithmique de H sur S selon A, l'ensemble fini de mots binaires PS(H/A) archivés sur S, résultant de l'exécution de A sur S décidée par H.

Nos communications numériques (mail, sms, tweets, messages postés sur des forums ou groupes de discussions) en font partie, mais également toutes les métadonnées associées (heure, durée, lieu d'émission d'un message par exemple).
Nos transactions : virements, achats ou ventes en ligne, enchères, échanges numériques, viennent compléter les précédentes sans relever pour autant du même type d'algorithmes. 

Nos recherches en ligne via des moteurs ou annuaires fournissent elles aussi données et métadonnées porteuses de sens. L'information associée dépasse alors souvent la seule description factuelle de l’événement numérique ; elle en dit plus ! 
Un calcul déductif, croisant ces différentes sources, fournit de nouvelles informations engendrées par l'association ou la corrélation de données collectées séparément. 

L'entité informationnelle constituant notre projection est souvent sous-estimée, quand elle n'est pas simplement ignorée de l'utilisateur des systèmes informatiques. Pourtant, cette empreinte numérique personnelle, constitue une ressource informationnelle de première importance et devient la cible de nombreux systèmes de collecte et d'analyse automatisés. Les enjeux corrélatifs de nos projections algorithmiques ne relèvent pas seulement des secteurs du marketing ou du e-commerce, mais concernent tout autant les sphères de la sécurité, de la détection de menaces ou de l'acquisition automatique de renseignements. L'identité numérique, qui fait l'objet de nombreuses études, s'intègre parfaitement, en tant que composante, à l'ensemble plus large formé des projections algorithmiques. 

Mieux encore, le formalisme des projections permet de décomposer l'identité numériques en sous-ensembles associés aux algorithmes utilisés par l'opérateur. Cette décomposition peut alors être exploitée par un système automatisé d'analyse sémantique qui cherchera à structurer les données brutes ouvertes avant de les exploiter.

Notre espérance de vie augmente de trois mois chaque année ; la convergence NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique, Cognitique) provoque ce « recul de la mort ».

La question des mafias s'intègre dans un ensemble plus vaste : celui de la mondialisation et de la libéralisation de la sphère financière. C'est en effet dans un gigantesque partenariat avec les pouvoirs politiques et les multinationales de la finance et des affaires que le crime organisé se joue de la légalité des Etats.

Une fraction de ses gigantesques profits aboutit sur les comptes d'établissements domiciliés dans les paradis fiscaux, créés pour favoriser l'anonymat des opérations d'une clientèle « honnête » avide de discrétion. Là, tandis que dans leurs pays respectifs chefs d'Etat et ministres rivalisent pour imposer à leurs peuples des mesures d'austérité, se mêlent argent sale et capitaux « propres » des multinationales et des « évadés fiscaux ». Avec, de temps à autre, des déclarations tonitruantes pour donner l'impression de lutter contre un phénomène que les gouvernements, s'ils en avaient véritablement l'intention, pourraient mettre hors d'état de nuire.

En effet, ces havres du secret bancaire ne nichent pas que dans des lieux « exotiques », tels que Singapour, le Liberia ou le Panamá : à côté de ceux situés au Liechtenstein, à Monaco ou en Suisse, l'Union européenne possède les siens, depuis l'Autriche et le Luxembourg jusqu'aux centres offshore de la Couronne britannique, dans les îles Vierges, Caïmans, Jersey et Guernesey. Sans parler des trois Etats américains qui abritent plus de sept cent mille sociétés offshore : le Delaware, le Wyoming et le Nevada.

Cosa Nostra, « French connection », triades chinoises, yakuzas japonais... Les formes mafieuses de production et la criminalité organisée remontent certes à des temps parfois très anciens. Mais d'autres apparaissent, plus contemporaines, comme les groupes délictueux nés de la dislocation de l'ancien empire soviétique ou des Balkans. Partout dans le monde, par ailleurs, la crise de l'Etat-providence et la libéralisation à outrance ont favorisé le développement des trafics les plus variés. De la drogue aux armes et aux matières radioactives, des métaux aux oeuvres d'art, de la prostitution à la contrebande et à la contrefaçon (même de médicaments), les organisations criminelles, des plus rustiques aux plus sophistiquées, n'ont jamais connu un essor aussi généralisé.

La légalité, l'ordre public et les populations sont durement affectés ; des secteurs entiers de l'économie, des villes, des provinces et des régions tombent sous le joug des nouveaux maîtres de la guerre ou du monde glauque de l'« argent sale » et des narcotrafiquants.

14.7.13

Internet forme sans aucun doute l'innovation la plus importante de la fin du XXe siècle. Aujourd’hui, plus de 2,5 milliards d’êtres humains y sont connectés. Demain, internet nous reliera également à des dizaines de milliards d’objets, de capteurs, de robots, qui dialogueront entre eux et prendront progressivement en charge des pans entiers de la gestion de notre vie quotidienne.

La dynamique d’internet influence l’ensemble de notre économie, offrant de réelles opportunités de croissance mais obligeant des secteurs entiers à s’adapter.

Plus largement, internet bouleverse les organisations, les modes de production, le travail, le rapport au savoir et à la connaissance, l’expression démocratique, les liens sociaux et le rôle de la puissance publique.Nous ne sommes qu’à l’aube des transformations numériques de nos sociétés.

. Internet : prospective 2030 (Note d’analyse 02 – Juin 2013) | Centre d’analyse stratégique
“Une étude confiée à des enseignants chercheurs de Télécom ParisTech et à des membres de la Fondation internet nouvelle génération (FING) par le Commissariat général à la stratégie et à la prospective tente d’identifier les tendances, les incertitudes et les tensions liées à l’évolution d’internet à l’horizon 2030.” http://www.strategie.gouv.fr/content/etude-dynamique-internet-2030

“La puissance du Big Data, c’est de reposer sur les informations de comportement des gens plutôt que de reposer sur de l’information sur leurs convictions”, estime Pentland. Les Big Data ne reposent pas tant sur ce que vous publiez sur Facebook ou ce que vous cherchez dans Google, que sur les données de localisation de votre téléphone ou celles de dépenses de votre carte de crédit.“Elles reposent surtout sur des miettes de données que vous laissez derrière vous quand vous vous déplacez dans le monde. Ces chapelures de données racontent l’histoire de votre vie. Elles disent ce que vous avez choisi de faire. (…) Les Big Data reposent surtout sur le comportement réel, et, en analysant ce type de données, les scientifiques peuvent dire une énorme quantité de choses sur vous. Ils peuvent dire si vous êtes le genre de per! sonne qui va rembourser un prêt. Ils peuvent dire si vous êtes susceptible d’avoir un diabète. (…) Ils peuvent le dire parce que le genre de personnes que vous êtes est largement déterminé par le contexte social.” En comparant les données des uns aux autres, ont peut en déduire votre propre comportement. “Ce qui importe réellement est de savoir comment les gens sont reliés entre eux par les machines et comment, ensemble, ils créent un marché financier, un gouvernement, une société, et d’autres structures sociales.”

3.7.13

Quand les mouvements altermondialistes réclament une lutte efficace contre les paradis fiscaux, on leur répond que c’est très difficile, que ce sera très long, qu’il faut tenir compte de la concurrence internationale, mais quand Cameron a besoin de recettes fiscales supplémentaires, il lui faut quelques jours pour imposer aux îles Caïmans (et autres paradis sous souveraineté britannique) de transmettre toutes les informations sur les comptes détenus par les citoyens de huit pays de l’Union europ! éenne. Quoi qu’on en dise, on a les impuissances qu’on se choisit.” Est-ce à dire que l’impuissance est une stratégie politique ? Comment sommes-nous pieds et points liés par la fatalité ? Faut-il que la vie soit devenue à ce point indigne pour qu’on n’ait plus peur de la perdre ? Voir également la réaction de Paul Jorion :http://www.pauljorion.com/blog/?p=55620

Les auteurs en tirent un enseignement: si la globalisation, via la concurrence fiscale, empêche les Etats de prélever plus de ressources sur le capital pour réduire les inégalités, alors la contestation des oligarchies et de la globalisation s’accentuera.

2.7.13

La population mondiale en 2050 et 2100

 

La Division de la population de l’ONU (Organisation des Nations unies) a révélé le 3 juin dernier ses nouvelles projections de population mondiale. Selon ces Perspectives de la population mondiale : révision de 2012, la planète pourrait compter 8,1 milliards d’habitants en 2025, et 9,6 milliards en 2050.

Sans surprise, l’essentiel de cette croissance se produirait dans les pays actuellement en développement, dont la population passerait de 5,9 milliards d’habitants en 2013 à 8,2 milliards en 2050. Les pays les moins développés pourraient connaître un doublement de leur population, qui passerait de 900 millions à 1,8 milliard d’habitants sur la période. Au total, la moitié de la croissance mondiale prévue d’ici 2050 aurait lieu en Afrique : la population de ce continent passerait de 1,1 milliard d’habitants en 2012 à 2,4 milliards en 2050 puis à 4,2 milliards en 2100.

À l’inverse, la population des pays développés se stabiliserait à environ 1,3 milliard d’habitants. L’Europe connaîtrait une baisse de 14% de sa population d’ici la fin du siècle, le taux de fécondité étant désormais trop bas pour assurer le renouvellement des générations dans la plupart des pays.

La population de l’Inde dépasserait celle de la Chine, soit 1,45 milliard d’habitants, vers 2028, et se stabiliserait à 1,5 milliard vers 2100. Le Nigeria serait plus peuplé que les États-Unis avant 2050, et pourrait devenir le deuxième pays le plus peuplé de la planète avant la fin du siècle.

Selon les projections de l’ONU, l’espérance de vie mondiale devrait continuer à augmenter, passant de 69 ans en 2005-2010 à 76 ans en 2045-2050, pour atteindre peut-être 82 ans d’ici 2095-2100.

Source http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=30521#.Ub6yBoW9KUc

1.7.13

Dossier: Aux origines du pouvoir

Nicolas Journet

« Les hommes nés sous le joug, puis nourris et élevés dans la servitude, sans regarder plus avant, se contentent de vivre comme ils sont nés et ne pensent point avoir d’autres biens ni d’autres droits que ceux qu’ils ont trouvés ; ils prennent pour leur état de nature l’état de leur naissance. » Ce qui n’était, chez Étienne de La Boétie, qu’une intuition est devenue, pour les archéologues du XXe siècle, une conviction : l’existence de riches et de pauvres, de gouvernants et de gouvernés n’est pas un fait de nature. Pendant des dizaines de milliers d’années, les sociétés humaines ont pratiqué l’égalité et refusé toute gouvernance autre que celles de l’âge et du sexe. Certains peuples, aujourd’hui encore, ont conservé cet état de choses. Pourquoi et comment la préhistoire puis l’histoire ont-elles permis qu’ailleurs émergent des personnages plus riches et puissants que les autres ? Pendant un demi-siècle, on a pensé que la roue du progrès, portant dans ses valises l’agriculture et la propriété, suffisait à justifier cela. Aujourd’hui, d’autres facteurs sont invoqués. Les uns mobilisent les contraintes de la démographie et de l’environnement. Les autres, les dynamiques propres des sociétés, où ont pu jouer l’intérêt économique et la dépendance, la force brute, les croyances et les idéologies. Ou bien tout cela à la fois… Pas loin de trente mille ans séparent les premiers signes d’inégalités parmi nos lointains ancêtres des cités-États du Proche-Orient. C’est en comparant les vestiges de cette histoire avec la large palette des sociétés plus ou moins égalitaires encore observables qu’archéologues et anthropologues peuvent espérer débrouiller cette question.

30.6.13

L’économie est faite pour optimiser – ce n’est pas un vilain mot !. Cela veut dire tirer le maximum de résultats, de choses positives, de satisfaction, à partir des moyens limités dont nous disposons. Mais elle doit intégrer ces stratégies d’optimisation (de production et de consommation) dans les limites des mécanismes de reproduction du système. Par exemple les rythmes de reproduction des matières premières, des ressources renouvelables : « Voilà, on peut piocher dans les réserves jusque ce niveau, mais pas plus ». Ou des rythmes de prélèvement des ressources non renouvelables compatibles avec des perspectives de relève, de remplacement de ces ressources. L’économie retrouve alors sa vraie vocation : une science d’optimisation sous contrainte. Sans limites, il n’y a pas d’économie, car cela veut dire que l’on peut faire n’importe quoi !

http://www.bastamag.net/article3064.html

Pouvons-nous maîtriser ces bifurcations de civilisation ?

Avons-nous maîtrisé les bifurcations précédentes ? Elles sont venues au fil de l’évolution, et nous les avons suivies. Nous ne les comprenons qu’après coup, et nous nous adaptons à une nouvelle normalité qui s’établit. Les gens les ont vécues comme la fin d’un monde, sans comprendre où allait le monde nouveau. Il faut prendre du recul pour voir qu’un autre monde est en train de naître. Nous vivons aujourd’hui une confusion entre crise et mutation. Nous mélangeons deux types de crises. L’évolution est faite de ruptures et de normalité. La crise dans la normalité, c’est lorsque dans le système établi apparaissent des dysfonctionnements qui nous éloignent de la norme. C’est la crise au sens propre du terme, conjoncturelle. Le problème est alors de revenir à la norme. Si le sous-emploi est conjoncturel, on va essayer de rétablir le plein-emploi dans les normes traditionnelles, avec les moyens traditionnels.

Les crises de mutation, c’est passer d’un système à un autre. Et c’est ce que nous vivons aujourd’hui. Ce n’est pas une crise économique, mais une crise du système néolibéral. C’est la logique même du système qui a provoqué la crise des subprimes en 2008. Notre vrai problème est aujourd’hui de réussir la mutation. Or nous avons chaussé les lunettes de la crise du court terme. Un exemple : rigueur ou relance ? Tous les gouvernements raisonnent dans une logique de court terme ! Le pouvoir financier impose sa vision du temps court. Cela fausse tout, nous raisonnons à partir d’une économie complètement tronquée.