9.10.09

Agir ou ne pas agir : les risques
Selon Martin Parry du Collège Imperial de Londres : “il est maintenant trop tard pour tergiverser. Il faut développer une stratégie en trois points :

1) réduire les émissions le plus vite possible ;
2) s’adapter à une vie avec 3 degrés supplémentaires ;
3) utiliser la géo-ingénierie pour faciliter la transition entre la période de réduction et celle d’adaptation.”
D’après Petr Chylek du laboratoire de Los Alamos : “La géo-ingénierie devrait se consacrer à un but unique : éviter la fonte des glaces du Groenland. Cela diviserait les coûts d’une telle entreprise par un facteur situé entre 10 et 100″.

Pour Kerry Emmanuel du Massachusetts Institute of Technology (MIT): “La solution de la géo-ingénierie est peut-être moins que désirable, mais la probabilité d’obtenir un accord global pour la réduction des émissions de CO² est aujourd’hui très faible.”

John Matham du Centre national américain sur la recherche atmosphérique y croit fort : “Il est vital d’utiliser la géo-ingénierie pendant qu’on effectue des recherches sur des formes d’énergie propres”. La technologie des “gouttelettes d’eau” (voir prochain article) étudiée par son groupe pourrait, selon lui, maintenir constante la température pendant 50 ans et permettre de sauvegarder la couverture arctique durant cette période.
Et si la planète était encore plus menacée qu’on ne le pense ? Et si les mesures actuelles envisagées contre le réchauffement climatique (réduction des émissions, taxe carbone, green design…), n’étaient qu’emplâtres sur une jambe de bois ? Le fait est qu’il y a souvent une distance entre le discours volontiers alarmiste (et probablement avec raison) des penseurs écologistes et la relative modération des solutions proposées.
Face à l’urgence de résoudre le problème climatique, une solution “taboue” commence à avoir de nouveau droit de cité : la géo-ingénierie.

Pour résoudre la crise écologique, modifions plus encore le système écologique !
Qu’envisagent donc les adeptes de cette discipline? La modification voulue et systématique du système écologique terrestre, tout simplement. On comprend que cela fasse grincer des dents ! Car une erreur sur une entreprise de cette ampleur pourrait bien nous être fatale à tous. Imaginez les débats et les peurs liées aux OGM, au nucléaire, à la nanotechnologie, à la modification du vivant… mélangez-les et multipliez par 10 : vous aurez peut-être une légère approximation de l’inquiétude que suscite le débat qui s’amorce autour de la géo-ingénierie.