Cette évolution démographique, médicale et sanitaire mondiale, européenne et nationale doit nous interroger et nous devons en mesurer toute l’ampleur et toutes les conséquences humaines, sociales et économiques. Il est en effet clair que le monde est en train de vivre un véritable basculement démographique et qu’un des enjeux de société majeur de ce siècle va être de parvenir non seulement à maintenir ce rythme historique de progression globale de l’espérance de vie totale mais également à faire en sorte que l’espérance de vie en bonne santé augmente au moins aussi rapidement et si possible plus vite que l’espérance de vie totale.
Or, les dernières données disponibles révélées par ces remarquables travaux montrent que cette espérance de vie en bonne santé, après avoir très longtemps augmenté au moins aussi vite que l’espérance de vie totale, semble stagner et même régresser dans les pays les plus développés, ce qui doit nous alerter et nous conduire à une réflexion approfondie sur les finalités et les moyens de nos politiques de santé et d'accompagnement du grand âge.
Il serait en effet inutile de continuer à déployer des efforts considérables pour augmenter encore l’espérance de vie totale dans nos pays développés si cette augmentation devait s’accompagner d’une progression durable du nombre d’années de vie en mauvaise santé et en perte d’autonomie.