4.1.13

Cette évolution démographique, médicale et sanitaire mondiale, européenne et nationale doit nous interroger et nous devons en mesurer toute l’ampleur et toutes les conséquences humaines, sociales et économiques. Il est en effet clair que le monde est en train de vivre un véritable basculement démographique et qu’un des enjeux de société majeur de ce siècle va être de parvenir non seulement à maintenir ce rythme historique de progression globale de l’espérance de vie totale mais également à faire en sorte que l’espérance de vie en bonne santé augmente au moins aussi rapidement et si possible plus vite que l’espérance de vie totale.

Or, les dernières données disponibles révélées par ces remarquables travaux montrent que cette espérance de vie en bonne santé, après avoir très longtemps augmenté au moins aussi vite que l’espérance de vie totale, semble stagner et même régresser dans les pays les plus développés, ce qui doit nous alerter et nous conduire à une réflexion approfondie sur les finalités et les moyens de nos politiques de santé et d'accompagnement du grand âge.

Il serait en effet inutile de continuer à déployer des efforts considérables pour augmenter encore l’espérance de vie totale dans nos pays développés si cette augmentation devait s’accompagner d’une progression durable du nombre d’années de vie en mauvaise santé et en perte d’autonomie.

En France, l’espérance de vie à la naissance atteint 84,3 ans pour les femmes et 77,5 ans pour les hommes et l’espérance de vie en bonne santé est de 69 ans pour les femmes et 65,5 ans pour les hommes. 

Il y a quelques semaines, la célèbre revue scientifique « Lancet » a publié une vaste et passionnante étude concernant l’évolution de la mortalité, de l’espérance de vie dans le monde, et intitulée "Une analyse globale de l'évolution de la mortalité par âge et par sexe dans le monde" (Voir article etarticle).

L’écart moyen entre les pays les plus pauvres et les plus développés, il est aujourd’hui de 21 ans (77 ans d’espérance de vie pour les premiers, contre 56 ans pour les pays émergents), contre plus de trente ans au sortir de la seconde guerre mondiale, ce qui contredit également les discours sur le creusement inéluctable des inégalités entre pays riches et pays en voie de développement.

Au cours des seules soixante dernières années, on estime que l’espérance de vie moyenne de la population mondiale est passée de 46 ans et demi à 67 ans et demi, soit une augmentation totale de 21 ans sur cette période ou encore une progression moyenne annuelle de quatre mois !

Économie numérique : Robots, le retour

Nous vivons une troisième révolution industrielle

Dominique Lacroix : Michel Volle, vous êtes historien de l'économie, statisticien et spécialiste des systèmes d'information d'entreprise.  Comment interprétez-vous la crise  actuelle ?

Michel Volle : Contrairement à des commentaires fréquents, c'est plus qu'une crise économique. Nous vivons une troisième révolution industrielle. Elle comporte la transition douloureuse d'un système technique à un autre.
Bertrand Gille, Histoire des techniquesJe me réfère sur ce point aux travaux de Bertrand Gille et à son Histoire des techniques. Toute la société est profondément bouleversée et les rapports géopolitiques sont en cours de redéfinition.

Au 18e siècle une première révolution industrielle s'est produite, fondée sur les progrès de la métallurgie et l'invention de la machine à vapeur. 

À la fin du 19e siècle, sont apparues deux formes nouvelles d'énergie, l'électricité et le pétrole et le cortège d'inventions qui en ont découlé : moteur électrique, lampe électrique, moteur à essence etc.

 La troisième révolution s'est produite vers 1975 avec l'informatisation.

Les systèmes techniques par Bertrand Gille

Les systèmes techniques, vus par Bertrand Gille

L'informatique et les réseaux transforment tellement la vie économique qu'il est utile d'employer un néologisme pour désigner le nouveau paradigme. C'est « l'iconomie ».

Lors des deux révolutions précédentes, fondées sur la mécanisation et la maîtrise de l'énergie, les pays qui n'ont pas voulu ou su s'adapter ont été incapables de se défendre contre les canons anglais. Ils ont été pillés, occupés, humiliés. C'est le cas de la Chine. Avant le 18e, elle avait été la plus grande puissance, un empire et une civilisation riche et inventive. Aujourd'hui, elle est en train de retrouver son rang. D'après Angus Maddison, en 1820, la Chine produisait 33% du PIB mondial et en 1950, elle n'en produisait plus que 4%.

2.1.13

Puritaine, l'Amérique ? Le cliché a la vie dure, mais la réalité montre que le cycle de la révolution conservatrice, commencé il y a quarante ans durant les années Reagan, semble toucher à sa fin. Avec la montée de l'athéisme et l'extension du mariage gay, la légalisation de plus en plus répandue du cannabis en est la frappante illustration.

En 2013, l'Asie devrait clairement distancer l'Occident en tant qu'"usine à étudiants". Les nouvelles puissances économiques du G20 non membres de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) - laChine, l'Inde, l'Indonésie en premier lieu, puis l'Afrique du Sud, l'Arabie saoudite, l'Argentine, le Brésil, la Corée du Sud et la Russie - devraient former 78 millions d'étudiants, contre 71 millions pour les vieux lions d'Occident (appartenant au G20 et à l'OCDE) 

C'est une révolution copernicienne : les Chinois sont devenus des consommateurs voraces, assidus, exigeants, et largement portés sur les achats en ligne. En quelques années à peine, la Chine est devenue le premier marché pour l'automobile, les téléphones portables, les ordinateurs, ou encore... les ventes aux enchères dans le domaine des beaux-arts.

 

Les Chinois sont cette année les premiers acheteurs au monde de produits deluxe, soit 27 % du total, selon McKinsey -

http://www.lemonde.fr/    treize-basculements-du-monde-


Parmi ces bouleversements, quelques événements se détachent. D'abord une transition énergétique imprévue : en Amérique du Nord, la possibilité d'exploiterd'immenses réserves de gaz et de pétrole enfermées dans la roche change radicalement la donne géopolitique mondiale. Autre virage majeur, la fin de la malédiction africaine. Le continent des clichés - guerres, famines, dictatures - est devenu l'une des zones les plus dynamiques au monde du point de vue de la croissance.

Enfin, les avancées de la biotechnologie couplées aux capacités de calcul vertigineuses des ordinateurs actuels pourraient changer la médecine en profondeur. Le séquençage intégral du gène de chaque être humain est désormais à la portée de tous. Ce qui présage du meilleur (des soins sur mesure) comme du pire (l'eugénisme).

Bourgeoisie chinoise, soft power coréen, mariage gay, économie, sexualité, loisirs,culture, environnement... Les virages que nous avons sélectionnés ne sont pas exhaustifs. Tous n'auront pas les mêmes conséquences. Tous n'en sont pas au même point de bascule. Mais tous, sans exception, sont à l'oeuvre pour longtemps.

Premier basculement : L'Amérique n'aura bientôt plus besoin du pétrole saoudien 

Second basculement : Le génome humain à 1 000 dollars 

Troisième basculement : La culture sur des rondelles, c'est fini (

Quatrième basculement : La Chine, hypermarché du monde 

Cinquième basculement : L'irrésistible essor des étudiants émergents

Sixième basculement : Le réchauffement révolutionne l'agriculture

Septième basculement : Séoul la cool menace la suprématie de Tokyo

Huitième basculement : Le journal papier en sursis

Neuvième basculement : L'Afrique, nouvel eldorado des investisseurs

Dixième basculement : La révolution smartphone ou le réseau du plus fort 

Onzième basculement : Une vague libertaire transforme les Etats-Unis

Douzième basculement : Une grande moitié du monde devient gay friendly 

Treizième basculement : L'élan du féminisme porno