7.2.14

 Deux chercheurs ont étudié l’impact qu’auront les nouvelles technologies sur l’emploi. Ils ont estimé, en intégrant différents critères, comme le salaire et le niveau de formation, la probabilité d’automatisation pour 702 professions différentes sur le marché du travail américain. Le résultat est saisissant puisque, selon ces chercheurs, l’automatisation matérielle et informatique, combinée à la robotique intelligente, va toucher 47 % de l’ensemble des emplois américains d’ici 20 ans !
Pendant ce temps, le marché mondial de la robotique, estimé à environ 25 milliards d’euros en 2013, dont 85 % correspondent à la robotique industrielle et 15 % à la robotique de services, devrait connaître un formidable essor et atteindre au moins 100 milliards d’euros en 2020.
Cette évolution pose évidemment une question fondamentale : la généralisation des robots entraînera-t-elle finalement une destruction nette d’emplois ou provoquera-t-elle au contraire la création de nouveaux emplois qui viendront avantageusement se substituer aux anciens ? Ce débat est loin d’être tranché et fait l’objet de vifs affrontements entre économistes, notamment outre-Atlantique. Certains chercheurs, comme Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee du MIT sont persuadés que cette montée en puissance de l’automatisation et  de la robotique vont entraîner, in fine, une destruction massive d’emplois, une évolution déjà perceptible selon eux, si on observe la progression du nombre de sans-emploi, qui a dépassé les 200 millions dans le monde en 2013, ou la destruction nette d’emplois aux États-Unis : plus de 7 millions d’emplois perdus en cinq ans !

3.2.14

Jared Diamond, biologiste et géographe à l’université de Californie, c’est d’abord l’auteur de deux gros livres, aussi encensés que critiqués. De l’inégalité parmi les sociétés, traduit en 2000 (Gallimard), prétendait tout simplement expliquer le pourquoi de la success story eurasienne. En d’autres mots, il décrivait comment ce continent européen et asiatique, favorisé par son climat et les nombreuses espèces domesticables qu’il abritait, avait au cours de l’histoire longue pris de l’avance sur les autres, et opéré une sortie considérable hors de son aire natale. Les armes, les métaux, mais par-dessus tout les épidémies, apportées par les Occidentaux, avaient assuré le succès de cette expansion mondiale. Effondrement, traduit en 2006 (Gallimard), c’était le contraire : on y apprenait comment les Mayas, les habitants de l’île de Pâques, les Indiens pueblos du Nouveau-Mexique, les Vikings du Groenland, avaient méthodiquement scié la branche de leur propre civilisation en faisant de mauvais choix agricoles, alimentaires ou autres. C’était l’histoire d’autant d’échecs, contenant en germe la menace d’une plus grande catastrophe, mondiale et encore à venir, liée à l’indécrottable propension de l’espèce humaine à détruire son environnement.