26.6.09

Dominique Pestre : La double nature des technologies | InternetActu.net

Cette première tension entre technologie et société se prolonge par l’opposition entre la logique de marché et celle de démocratie. En effet, explique l’historien, innovation et nouveaux produits technologiques sont d’abord proposés par le marché… mais il faut attendre qu’ils se soient profondément et massivement répandus dans la société pour en voir et en comprendre les effets positifs et négatifs, pour en comprendre le sens et ce qu’ils transforment. Il y a un délai dans la façon même dont se diffuse l’innovation. On se rend compte par exemple des effets possibles des ondes électromagnétiques, une fois que les produits qui les utilisent se sont démultipliés dans la société et en ont démultiplié les effets.

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La technologie déstabilise la vie des gens, change les normes, transforme les équilibres de la société. Il est donc tout à fait normal que la société réagisse à ces transformations. La biotechnologie par exemple, dans la façon dont elle propose de transformer le corps en intervenant sur ce qui constitue la définition même de l’homme (le clonage, les limites de la vie…), déclenche naturellement des débats.

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Pour comprendre la relation entre technologie et société, nous explique l’historien des sciences Dominique Pestre, directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales, il faut comprendre l’ambiguïté, la tension, les contradictions qui sont constitutives de cette relation. “Il y a une contradiction entre la logique de l’innovation, le changement technoscientifique qu’elle induit et les formes de vies et valeurs sociales qu’elles portent”.

[@RT Flash] Lettre 520 du 26 juin au 2 juillet 2009 - @ Tregouet

Mais, comme toujours, c’est le prix qui constituera le plus puissant facteur d’attractivité pour le consommateur : une étude révèle qu’une majorité serait prête à acheter une voiture qui n’émet pas de CO2 si elle ne coûte pas plus de 15.000 euros. On voit donc le défi que s’est fixé le Japon : fabriquer en 2020 un véhicule électrique d’une autonomie de 500 km coûtant moins de 15 000 euros et pouvant se recharger en quelques minutes.

Pour parvenir à relever un tel défi, le Japon a su non seulement unir sa recherche publique et industrielle mais mobiliser toutes les ressources de sa recherche fondamentale. Souhaitons que l’Europe sache allier de manière aussi efficace pragmatisme et vision à long terme si nous voulons rester dans la course mondiale du véhicule propre qui constitue un des enjeux techno-industriel majeur de ce siècle.