5.10.08

Au début des années 1950, John Gallagher et Ronald Robinson ont révolutionné les études sur l’empire et l’impérialisme d’une façon qui résonne encore aujourd’hui. [1] Ils critiquaient la périodisation, alors dominante, de l’histoire impériale britannique en phases « impérialiste » et « anti-impérialiste », des phases oscillant entre moments d’expansion territoriale, de contraction et de libéralisation. Ils proposaient une interprétation insistant sur la continuité fondamentale des modes formels et informels d’expansion impériale. Quoique l’expansion formelle (territorialisée) et informelle renvoient à des modes d’exercice du pouvoir et de contrôle différents, il ne s’agit pas de réalités distinctes. Selon les auteurs, il faudrait plutôt y voir « des fonctions politiques variables appartenant à un schéma d’extension du commerce extérieur, de l’investissement, des migrations et de la culture », cela, dans un « cadre global d’expansion » [2].