2.7.05

Alertes en Cor�e: la Corée du Sud est passée du sous-développement à une industrialisation très avancée. Actuellement, grâce aussi aux luttes sociales conduites depuis le rétablissement de la démocratie en 1987, notre niveau de vie est semblable à celui de la moyenne des Etats de l’Union européenne. Les salaires ont beaucoup augmenté. Nous étions un pays de main-d’œuvre bon marché. Ce n’est plus le cas. Conséquence : nous subissons de plein fouet les effets de la mondialisation. Nos grands industriels, les chaebol comme Samsung, Hyundai, Daewoo ou LG, qui ont été le fer de lance de notre essor économique, délocalisent massivement. D’autant plus volontiers qu’ils installent leurs usines tout près, chez nos voisins chinois ! »
cartes du monde:Historiquement, chaque civilisation a élaboré sa propre image du monde, une vision d’abord religieuse ou savante. Mais progressivement, c’est la carte dessinée par les Occidentaux, à partir du XVe siècle, qui finit par s’imposer. La carte savante fusionne avec la carte itinéraire et la carte géopolitique pour donner naissance à une carte physique scientifique, sur laquelle vient se superposer, au début du XXe siècle, la carte politique des Etats-nations et de leurs colonies : les puissances européennes sont les seules à penser leur domination à l’échelle de la planète.
La cartographie d’aujourd’hui est extrêmement diversifiée, car les usages de l’image du monde se sont multipliés et démocratisés. En témoignent des modes d’expression cartographiques nouveaux ou renouant avec de plus anciens, et la multiplication des atlas thématiques. En témoigne aussi la représentation des profondeurs et de l’atmosphère de la Terre, terra incognita d’aujourd’hui. En cartographiant la Terre entière, l’homme a toujours cherché à se rassurer, à maîtriser un monde menaçant. Pour comprendre et agir, il lui faut aussi aujourd’hui cartographier un monde menacé.

1.7.05

Lettre 343 du 1 au 7 juillet 2005 : Une équipe américaine a réussi à isoler des cellules souches à partir d’échantillons de la peau. Celle-ci pourrait donc constituer une réserve quasi inépuisable de cellules permettant de réparer les 3 principaux tissus constitutifs de l’organisme : les os, les muscles et le tissu adipeux. Il s’agit d’une découverte "enthousiasmante".
Des expériences restent encore à mener pour vérifier que les tissus issus de ces cellules restent fonctionnels à long terme. Si c’est le cas, des expériences devraient être rapidement menées sur les animaux. Les scientifiques pensent que ces cellules pourraient servir au traitement des fractures, des lésions musculaires et à la reconstitution de tissus adipeux. Des cellules souches présentant le même intérêt thérapeutique avaient déjà été isolées dans la moelle osseuse et dans le cordon ombilical mais sont plus difficiles à obtenir.
[@RT Flash] Lettre 343 du 1 au 7 juillet 2005 - @ Tr�gou�t: Selon Anna Smajdor, chargée des questions éthiques au sein du Imperial College, une célèbre université londonienne, cette découverte « ouvre la voie à de nouveaux défis », et par exemple « la fertilité des femmes ne serait plus limitée par la ménopause », souligne Anna Smajdor. « De même, un homme pourrait seul être à l’origine d’un enfant à partir de son sperme et d’un oeuf qu’il aurait produit lui même, via cette technique », a-t-elle commenté, estimant que cela posait « de nouvelles questions sur la façon dont nous définissons la parenté ».
Lettre 343 du 1 au 7 juillet 2005 : Une étude publiée le 20 juin 2005, par les chercheurs britanniques Behrouz Aflatoonian et Harry Moore, de l’université de Sheffield, dans le centre de l’Angleterre, montre qu’il est possible d’envisager la production de spermatozoïdes et d’ovules « artificiels ». « Nous sommes à encore 10 ans d’une mise en pratique clinicienne, nous avons encore beaucoup de travail à faire et nous devons prouver que cette technique est sans risque ».

27.6.05

IBM envisage de cr�er 14.000 postes en Inde - Actualit�s - ZDNet.fr: Le groupe américain veut développer ses activités en Inde où il prévoit d'y créer quelque 14.000 postes, selon le New York Times. Le quotidien cite un document confidentiel interne, daté d'avril, qui lui a été transmis par l'union des syndicats américains du secteur high-tech, Washtech.

«IBM mise implacablement sur la délocalisation pour réduire ses coûts en exportant des postes qualifiés vers l'étranger», a déclaré Marcus Courtney, president de Washtech. «Les gagnants sont les sociétés les plus riches au monde, et les perdants sont les travailleurs américains.»

Pourquoi le futur n�a pas besoin de nous...: J’ai trouvé les idées qu’expose le dalaï-lama dans Sagesse ancienne, monde moderne [26] très utiles à cet égard. Comme cela est largement admis mais peu mis en pratique, le dalaï-lama fait valoir que le plus important pour nous est de conduire notre vie dans l’amour et la compassion pour autrui, et que nos sociétés doivent développer une notion plus forte de responsabilité universelle et d’interdépendance ;;"
Pourquoi le futur ...: Que les nouvelles boîtes de Pandore, génétique, nanotechnologies et robotique, soient entrouvertes, nul ne semble s’en inquiéter. On ne referme pas le couvercle sur des idées ; contrairement à l’uranium ou au plutonium, une idée n’a besoin ni d’être extraite, ni d’être enrichie, et on peut la dupliquer librement. Une fois lâchée, on ne l’arrête plus. Churchill, dans un compliment ambigu resté célèbre, observait que les Américains et leurs dirigeants « finissent toujours par agir honorablement, une fois qu’ils ont bien examiné chacune des autres solutions ».
Pourquoi le futur n�a pas besoin de nous...:Par la suite, aux côtés d’autres, Oppenheimer a travaillé sur le rapport Acheson-Lilienthal, lequel, pour reprendre les termes de Richard Rhodes dans son récent ouvrage Visions of Technology, « permettait d’empêcher une course aux armements atomiques clandestine, sans recourir à un gouvernement mondial armé » ; leur suggestion consistait en quelque sorte à ce que les Etats-nations renoncent aux armements nucléaire au profit d’une instance supranationale.
Cette proposition a débouché sur le plan Baruch, qui a été soumis aux Nations unies en juin 1946, mais ne fut jamais adopté (peut-être du fait que, comme le suggère Rhodes, Bernard Baruch avait « insisté pour alourdir le plan avec des mesures coercitives », le vouant dès lors à un échec inéluctable,
Pourquoi le futur n�a pas besoin de nous...: Allant de pair avec ce respect, vient une nécessaire humilité, humilité dont, avec notre présomption de début de XXIe siècle, nous manquons pour notre plus grand péril. Ancré dans un tel respect, le point de vue du bon sens voit souvent juste, et cela avant d’être scientifiquement établi. L’évidente fragilité et les insuffisances des systèmes créés par la main de l’homme devraient nous inciter à marquer une pause ; la fragilité des systèmes sur lesquels j’ai personnellement travaillé me rappelle, effectivement, ce devoir d’humilité.
Pourquoi le futur...: « C’est la première fois dans l’histoire de notre planète qu’une espèce, quelle qu’en soit la nature, devient un péril pour elle-même - et pour un très grand nombre d’autres - à travers ses propres actes délibérés. Cela pourrait bien être une progression classique, inhérente à de nombreux mondes : une planète, tout juste formée, tourne placidement autour de son étoile ; la vie apparaît doucement ; une procession kaléidoscopique de créatures évolue ; l’intelligence émerge, accroissant de manière significative la capacité de survie - en tout cas, jusqu’à un certain point ; et puis, la technologie est inventée. L’idée se fait jour qu’il existe certaines choses telles que les lois de la nature, qu’il est possible de vérifier ces lois par l’expérimentation, et que l’intelligence des ces lois permet aussi bien de créer la vie que de la supprimer, à des échelles sans précédent dans un cas comme dans l’autre. La science, reconnaissent-ils, confère des pouvoirs immenses. En un éclair, ils inventent des machines capables de changer la face du monde. Certaines civilisations voient plus loin, déterminent ce qu’il est bon de faire et ne pas faire, et traversent victorieusement le temps des périls. D’autres, moins chanceuses ou moins prudentes, périssent. »

Pourquoi le futur ...: Contraste violent, les technologies GNR du XXIe siècle se distinguent par des usages clairement commerciaux et sont quasi exclusivement développées par des entreprises du secteur privé. A l’ère de l’affairisme triomphant, la technologie - flanquée de la science, dans le rôle de la servante - est en train de produire toute une gamme d’inventions pour ainsi dire magiques, sources de bénéfices faramineux, sans commune mesure avec ce que nous avons connu jusqu’ici. Nous caressons avec agressivité les rêves de ces nouvelles technologies au sein d’un système désormais indiscuté, aux motivations financières et pressions concurrentielles multiples : celui d’un capitalisme planétaire.
Pourquoi le futur n�a pas besoin de nous...: Le rêve de la robotique est, premièrement, de parvenir à ce que des machines « intelligentes » fassent le travail à notre place, de sorte que, renouant avec l’Eden perdu, nous puissions vivre une vie d’oisiveté. Reste que dans sa version à lui, Darwin Among the Machines, George Dyson nous met en garde : « Dans le jeu de la vie et de l’évolution, trois joueurs sont assis à la table : l’être humain, la nature et les machines. Je me range clairement du côté de la nature. Mais la nature, j’en ai peur, est du côté des machines. » On l’a vu, Moravec le rejoint sur ce point, puisqu’il se déclare convaincu de nos minces chances de survie en cas de rencontre avec l’espèce supérieure des robots.
Pourquoi le futur ...: Il n’en demeure pas moins que, s’agissant de ces diverses technologies, une séquence de petits paliers - sensés, lorsqu’ils sont pris isolément - débouche sur une accumulation massive de pouvoir et, de ce fait, sur un danger redoutable.
Quelle différence avec le XXe siècle ? Certes, les technologies liées aux armes de destruction massive (WMD) - nucléaires, biologiques et chimiques (NBC) - étaient puissantes, et l’arsenal faisait peser sur nous une menace extrême. Cependant, la fabrication d’engins atomiques supposait, du moins pendant un temps, l’accès à des matériaux rares - et même inaccessibles -, autant qu’à des informations hautement confidentielles. Au surplus, les programmes d’armement biologiques et chimiques exigeaient souvent des activités à grande échelle.
Les technologies du XXIe siècle - génétique, nanotechnologies et robotique (GNR) - sont porteuses d’une puissance telle qu’elles ont la capacité d’engendrer des classes entières d’accidents et d’abus totalement inédits. Circonstance aggravante, pour la première fois, ces accidents et ces abus sont dans une large mesure à la porté d’individus isolés ou de groupes restreints. En effet, ces technologies ne supposent ni l’accès à des installations de grande envergure, ni à des matériaux rares ; la seule condition pour y avoir recours, c’est d’être en possession du savoir requis.
Pourquoi le futur n�a pas besoin de nous...: La cause d’un si grand nombre d’imprévus semble claire : les systèmes qui entrent en jeu sont complexes, supposent une interaction entre eux et ont besoin que les nombreuses parties concernées leur renvoient un feed-back. La moindre modification dans un tel système provoque une onde de choc dont les répercussions sont impossibles à prévoir. Cela est d’autant plus vrai que l’homme intervient dans le processus.
Pourquoi le futur...: De fait, ce que nous redoutons, c’est une dérive rapide du genre humain vers une telle dépendance à l’égard de celles-ci, dont, concrètement, il ne lui resterait plus d’autre choix que d’accepter en bloc leurs décisions. A mesure que la complexité de la société et des problèmes auxquels elle doit faire face iront croissants, et à mesure que les dispositifs deviendront plus “intelligents”, un nombre toujours plus grand de décisions leur seront confiées. La raison en est simple : on obtiendra de meilleurs résultats. On peut même imaginer qu’à terme, les prises de décisions nécessaires à la gestion du système atteindront un degré de complexité tel qu’elles échapperont aux capacités de l’intelligence humaine. Ce jour-là, les machines auront effectivement pris le contrôle. Les éteindre ? Il n’en sera pas question. Etant donné notre degré de dépendance, ce serait un acte suicidaire.
futur ...: Les technologies les plus puissantes du XXIe siècle : la robotique, le génie génétique et les nanotechnologies menacent d’extinction l’espèce humaine.

26.6.05

Gmail - Soci�t� drogu�e: Cette frénésie de la performance, du toujours plus, mieux et à moins cher encourage production et consommation de drogues. Ajoutez-y la promotion de l'alcool, du viagra, du ritalin, des antidépresseurs, des anxiolytiques, des stéroïdes, du botox, etc. et l'attrait de profits de plus en plus intéressants et nous arrivons à déceler des motivations de certaines compagnies qui n'ont plus rien à voir avec le bien public...Le rapport avec l'éducation ? Le budget mondial consacré aux drogues illégales dépasse celui de l'éducation. Celui consacré aux drogues légales presqu'autant. Avec quels résultats ? Toujours plus de drogues. Et ceci sans compter les budgets consacrés à la lutte contre les drogues et aux problèmes connexes associés : criminalité, accidents, pauvreté, maladie, marasme économique, etc...
Gmail -: Mais ce n'est pas tout, les miracles de la biochimie font en sorte qu'il est de plus en plus facile d'induire ou de contrer n'importe quel état mental ou physique : se calmer, se désangoisser, améliorer sa performance, dormir, se tenir éveillé, se détendre, se concentrer, s'amuser, même s'exciter, se faire pousser des muscles, se fertiliser, empêcher la conception ou rajeunir. Ce qui nous mène directement vers un vieux rêve de l'humain : s'affranchir des limites du corps. Mais s'affranchir des limites physiques par une solution chimique risque de nous mener directement vers un cul-de-sac, tout aussi physique.
Futuribles: Bernard Carayon, député du Tarn, auteur de plusieurs rapports très remarqués sur la nécessité pour la France de se doter de dispositifs « d’intelligence économique » souligne ici, une fois de plus, combien il est indispensable de développer, au sein de l’État, une véritable capacité d’anticipation et de prospective.
Après avoir rappelé les mutations qu’ont connues nos sociétés au cours des dernières décennies, il montre combien la dictature du court terme et le défaut d’anticipation ont retardé sinon écarté, en France, le traitement de grandes questions d’intérêt général.
Futuribles: Quelque 59 % des Français âgés de 18 à 34 ans ont voté NON ; 65 % des 35-49 ans également. Jamais le divorce n’a été aussi net entre les générations, entre les catégories sociales (81 % de NON chez les ouvriers), entre les territoires ruraux et urbains, les villes en expansion (Paris, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Rennes…) et celles menacées (Lille, Marseille). La fracture sociale est complète ; le divorce entre les « élites » et la population consommé ; le malaise total, en France comme dans beaucoup d’autres pays européens.