29.12.11
28.12.11
Alors que les Occidentaux ont entamé ce processus de décrédibilisation et que la Chine n’a pas encore atteint une puissance suffisamment significative pour représenter une réelle alternative, le monde est peut-être entré dans ce que le commentateur américain Ian Bremer a désigné sous le terme de « G-0 »[8] [8] « A G-Zero World, The New Economic Club Will Produce...
suite, une société internationale sans leader et privée de système fonctionnel de gouvernance. Cette vacance de la puissance n’est en rien le fait de la Chine mais elle est bien la conséquence d’une politique occidentale qui n’a cessé de fouler aux pieds les valeurs qu’elle entendait faire respecter par les autres nations[9] [9] Le commencement d’un monde…, op. cit. ; L’Occi-dent...
suite. L’émergence de la Chine dans un tel contexte est-elle une menace pour l’ordre international ou bien l’opportunité d’une approche nouvelle des relations internationales ?
Le concept de « menace chinoise » semble avoir perdu de son sens face à un constat simple : nul ne peut aujourd’hui se passer de la Chine. Elle est désormais le 1er créancier étranger des États-Unis devant le Japon avec près de 1 200 milliards de dollars de Bons du Trésor, elle est en passe de devenir le principal pourvoyeur d’aide au développement, elle est courtisée par les Européens qui tentent à tout prix de sauver leur monnaie et de sauver certains États membres de la faillite, elle absorbe à un rythme de croissance impressionnant les exportations américaines. Dans les faits, la Chine est devenue, au même titre que les États-Unis et l’Europe, productrice de gouvernance mondiale car ses décisions ont un impact mondial, ce qui n’est le cas ni de l’Inde, du Brésil ou de la Russie. Les dérives impériales accentuées des États-Unis, rejoints par les Européens avec l’intervention en Libye, ont progressivement entamé l’idée d’une « communauté de valeurs » qu’ils auraient incarnée. Avec la guerre de Libye et les dérives qui ont rapidement suivi l’adoption de la Résolution 1973 du Conseil de Sécurité, l’évidence du double standard et du mensonge érigé en règle de politique extérieure, au même titre que Washington lors de la guerre d’Irak, a décrédibilisé non pas réellement les valeurs universelles auxquelles ne cessent de se référer les Occidentaux, mais l’idée qu’ils en seraient les uniques représentants.