27.4.12

Il y a une vingtaine d'années, une étude danoise dirigée par le Professeur Neils Skakkebaek avait fait grand bruit en montrant que le nombre de spermatozoïdes chez les hommes avait diminué de moitié en 50 ans, sans qu'on puisse clairement en identifier les causes. Cette étude a été confirmée par plusieurs autres qui montrent une baisse générale et constante de la fertilité masculine en Europe depuis la seconde guerre mondiale. Selon le Professeur Jouannet, chef du service de biologie de la reproduction à l’hôpital Cochin à Paris, la concentration spermatique en France aurait diminué de 2 % par an entre 1970 et 1995.

26.4.12

Richard Jones auteur de “Soft Machines : nanotechnology and life” se pose la question de savoir s’il y a un darwinisme de la technologie, si elle s’impose par elle-même grâce à la seule concurrence du marché. Or, “toutes les technologies du monde moderne sont en grande partie le résultat de l’exercice du pouvoir étatique plutôt que de la libre entreprise”. Que ce soit l’invention des engrais agricoles, comme l’industrie informatique, largement soutenue par les dépenses militaires. Le libre marché fonctionne bien pour l’innovation évolutive, mais pas pour les investissements à long terme. L’innovation plus radicale qui mène à de nouvelles technologies d’usage général a besoin d’un flux de revenu protégé. Et il y a un risque de nous reposer sur des innovations incrémentales, ce! lui de ne pas être capable de répondre aux chocs de demain.

Pour MacCauley, il existe dans notre cerveau un certain nombre de “modules” déjà câblés nous permettant, par exemple, de reconnaître les visages, d’apprendre le langage, d’avoir une “théorie de l’esprit”, d’être capable d’éviter les dangers… Il emploie pour décrire ces fonctions le terme de “naturellement mature”. Autrement dit, elles font partie du développement cognitif “normal” et ne nécessitent pas d’efforts particuliers d’apprentissage. Ce sont aussi des systèmes rapides, ils s’apparentent à ce que l’économiste comportemental Daniel Kahneman nomme le système 1, soit les fonctions mentales qui nous permettent de décider rapideme! nt. C’est l’ensemble de ces systèmes qui nous rendent réceptifs à la pensée magique et religieuse, explique McCauley. Lorsqu’ils se combinent entre eux, ils sont capables de créer des “faux positifs” susceptibles de nous amener à croire à des phénomènes “contre-intuitifs”. Un exemple en est l’anthropomorphisme, qui consiste à attribuer une “théorie de l’esprit” à des objets qui en sont dépourvus. Dans le cadre d’un système rapide, l’anthropomorphisme a certainement une valeur adaptative réelle. Il valait mieux, pour l’homme préhistorique, soupçonner une intention (c’est-à-dire un prédateur) derrière un mouvement de branchages qu’ignorer cette intention lorsqu’elle existait. 
 
Une autre conséquence est “l’apophénie” qui consiste à repérer des modèles significatifs là où il n’y en a pas : par exemple, apercevoir la Sainte Vierge sur sa tartine de confiture de fraise.
 
Tout ceci crée un réseau de comportements et de pratiques (rituels, espaces et objets sacrés, etc.) qui fondent de que McCauley appelle la “religion populaire,” un socle mental “par défaut” que nous avons tendance à développer naturellement. Ainsi, pas besoin, comme le pensent certains scientifiques, d’imaginer une “zone du cerveau” consacrée à la religion. Celle-ci est une conséquence du développement cognitif normal de l’individu.
 
Mais McCauley insiste sur la notion de “religion populaire”, bien différente de la religion dogmatique et doctrinale qu’on peut revendiquer consciemment. S’il faut comparer la science à quelque chose, ajoute-t-il, ce n’est pas à la religion, mais plutôt à la théologie. Science et théologie appartiennent en effet au “système lent” de Kahneman : ce sont les produits des fonctions les plus élevées, les plus rationnelles de notre cerveau.

24.4.12

Considéré d'un point de vue historique, sur la période 1820-2000, le PIB mondial sera passé de 700 milliards de dollars (valeur 1990) à 36 000 milliards de dollars, soit une multiplication par 48. Quant au PIB moyen par terrien, il a été multiplié par plus de huit au cours de la même période, passant de 700 dollars (constants) en 1820 à 5 900 dollars en 2000. Depuis deux cents ans, grâce à la révolution industrielle et à l'extraordinaire accélération du progrès technologique et de la productivité, les hommes ont donc produit plus de richesses matérielles et surtout immatérielles qu’entre l’apparition de l’espèce humaine et le début du XIXe siècle !

Le rapport Intitulé « Global Wealth Report 2011 », publié par le Crédit Suisse, montre pour sa part que la richesse mondiale devrait augmenter de 50 % d'ici 2017, pour atteindre 250.000 milliards d’euros, grâce au développement de l'Asie, de l’Amérique Latine et d'une large partie de l’Afrique. Il est également remarquable de constater que depuis dix ans, le revenu moyen par habitant augmente bien plus vite dans pays pauvres que dans les pays riches. Le revenu moyen par habitant, dans les pays riches a en effet progressé de seulement 11 % entre 2000 et 2010, contre 40 % dans les pays émergents et 25 % en moyenne mondiale.

Autre évolution surprenante qui va à l'encontre des idées reçues et de bien des discours ambiants : la production agricole mondiale a été, heureusement pour l'humanité, bien plus rapide que l'augmentation de la population mondiale depuis quarante ans. Grâce aux remarquables progrès de la productivité agricole, l'augmentation des ressources alimentaires par habitant n'a cessé de s'accroître depuis un demi-siècle : la ration alimentaire moyenne dans le monde qui était d'environ 1 900 calories en 1960, est passée à plus de 2 500 calories en l'an 2000, soit une augmentation de 31,5 % en 40 ans.

Cette progression est d'autant plus impressionnante que dans le même temps, la population mondiale a été multipliée par plus de deux au cours de cette période, passant de 3 milliards à 6,1 milliards d'habitants et que la surface mondiale cultivée est restée, à cause de la pression démographique, de l'urbanisation et des changements climatiques, globalement constante dans le monde depuis 1960, selon les travaux de la FAO. Il semble donc que la "révolution verte" des années 50 et 60 et les progrès en matière d'agriculture et d'agronomie aient eu des résultats très bénéfiques pour l'ensemble de la population mondiale, contrairement à ce qu'affirment aujourd'hui certains discours politiques ou économiques.

Plusieurs études scientifiques internationales, dont celle, fameuse, réalisée en 2005 par John Wilmoth, de l’Université de Berkeley, en Californie, ont montré que, dans l'ensemble des pays développés, l’âge maximal de la mort n'a cessé d'augmenter depuis un siècle et demi. Dans l'ensemble de ces pays, les scientifiques ont ainsi pu constater une augmentation de la longévité maximale presque aussi importante au cours de ces trente dernières années que pendant les cent années précédentes. Ces travaux montrent de manière éclairante et rigoureuse que la durée maximale de la vie n'est pas, comme on l'a longtemps cru, une constante biologique ou génétique intangible et indépassable qui serait indépendante des facteurs économiques, environnementaux ou sociétaux. En réalité, et contrairement aux affirmations péremptoires et imprudentes de certains démographes célèbres du siècle dernier qui avaient fixé des limites infranchissables à la longévité humaine, celle-ci ne cesse d'évoluer dans le temps sans qu’on puisse aujourd'hui prévoir jusqu’où ira cet accroissement sans précédent de la longévité humaine maximale.

En 2010, l'espérance de vie à la naissance a encore progressé en France de quatre mois, tant pour les hommes que pour les femmes. Depuis quinze ans, toujours selon l’Insee, l'espérance de vie continue sa progression régulière au même rythme moyen de quatre mois par an. Rien n'indique pour l'instant un ralentissement ou un arrêt de cette progression continue de l'espérance de vie dans notre pays et celle-ci devrait se poursuivre, si l'on en croit l'INSEE, qui prévoit dans ses dernières études, qu'elle pourrait atteindre en 2050 91,5 ans pour les femmes et 86,3 ans pour les hommes !

On l'oublie souvent mais en 1900, à l'époque de nos grands parents pour ceux d'entre nous qui ont dépassé la cinquantaine, l'espérance de vie moyenne (hommes et femmes réunis) n'était encore que de 45 ans en France. Elle est à présent de plus de 80 ans ! Il est en outre intéressant de souligner, comme le montrent les études de l'Ined et de l'Insee, que la mortalité diminue dans toutes les tranches d'âge en France et que le nombre total de décès reste comparable à son niveau d'il y a dix ans alors que la proportion de personnes âgées n'a cessé d'augmenter dans le même temps.

Selon l'ONU et l'OMS, au cours des 50 dernières années, l'espérance de vie moyenne à la naissance a progressé de plus de 20 ans dans le monde, passant de 46 ans à 67,5 ans et fait encore plus remarquable, l'espérance de vie à la naissance dans les pays les plus pauvres de la planète est passée de 36 à 56 ans, progressant également de 20 ans ! Sous l'Antiquité, l'espérance de vie était d'environ 25 ans et à la veille de la révolution industrielle (fin du XVIIIe siècle) elle n'était encore que de 35 ans en France. Il a donc fallu 18 siècles pour gagner à peine 10 ans de vie.