17.1.14

L’évolution de la longévité de notre espèce humaine est une histoire fascinante et qui mérite d’être rappelée car elle fait souvent l’objet d’une connaissance approximative, parsemée d’idées reçues.
On estime qu'au début de l’ère chrétienne, l'espérance de vie à la naissance n’était encore que d’environ 25 ans et il a fallu attendre le début de la révolution industrielle, à la fin du XVIIIe siècle, pour que cette espérance de vie gagne une décennie et atteigne les 35 ans en Europe. Mais c’est au cours des deux derniers siècles que l’espérance de vie moyenne à la naissance va s’accroître à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité. En effet, cette espérance de vie à la naissance, qui n’était encore, au début du XXe siècle, que de 33 ans, au niveau mondial et de 45 ans en France, vient cette année de passer à plus de 70 ans pour la moyenne mondiale et à 82 ans dans notre Pays.
À cet égard, il est important de souligner que cette espérance de vie a progressé partout dans le monde, y compris dans les pays les plus pauvres d’Afrique, d’Amérique du Sud et d’Asie. Sur le dernier demi-siècle par exemple, l’espérance de vie moyenne en Afrique a progressé de 15 ans, passant de 42 à 57 ans !
Autre exemple encore plus saisissant, celui de l’Inde, longtemps considérée en Occident comme l’exemple du pays misérable et sous-développé. Cette grande puissance émergente a vu l’espérance de vie moyenne de ses habitants progresser de 25 ans au cours des 50 dernières années. Aujourd’hui, un indien vit en moyenne 67 ans, contre 42 en 1960 !
Comme l’ont montré plusieurs études scientifiques et épidémiologiques internationales publiées au cours de ces dernières années, ce rythme de progression de l’espérance de vie n’a jamais faibli depuis un siècle au niveau mondial comme au niveau national et les derniers chiffres dont nous disposons indiquent au contraire que, dans de vastes régions du monde, ce rythme s’est encore accéléré au cours des dernières décennies !
Les raisons de cet extraordinaire allongement de la durée de vie humaine sont connues : elles tiennent évidemment aux progrès médicaux et sanitaires immenses intervenus depuis un siècle ainsi qu’à l’amélioration considérable des conditions de vie, qu’il s’agisse du logement, de l’alimentation ou encore des conditions de travail ou des progrès de l’éducation.
Cette progression planétaire globale de l’espérance de vie à la naissance devrait d’ailleurs se poursuivre tout au long de ce siècle, si l’on en croit les dernières prévisions de l’ONU (publiées en juin 2013), qui prévoient, de manière assez prudente, que l’espérance de vie moyenne mondiale pourrait atteindre 76 ans en 2050 et 82 ans en 2100

16.1.14

 L’automatisation du système technique est devenue vertigineuse, notamment avec les Big Data, qui visent l’automatisation des fonctions supérieures de l’esprit, nous faisant passer de l’exploitation de la main d’oeuvre à celle du “cerveau d’oeuvre” comme le dit l’économiste Michel Volle.

13.1.14

L’anonymat des commentateurs en ligne favorise ce que le psychologue John Suler a appelé “l’effet de désinhibition”, qui favorise la hargne de la foule en ligne, comme si ce qu’elle faisait alors était sans conséquence comme s’en étonne Nick Bilton : http://bits.blogs.nytimes.com/2013/12/24/is-the-internet-a-mob-without-consequence. Selon une étude, les commentateurs anonymes ont plus tendance à être inciviles que les intervenants non anonymes. Mais l’anonymat encourage également la participation – car on n’a plus a se démarquer individuellement – et stimule la pensée créative car favorise la prise de risque. Les études montrent aussi que si les commentateurs anonymes étaient plus susceptibles d’être &agrav! e; contre-courant ou plus extrêmes que les commentateurs non-anonymes, ils étaient beaucoup moins susceptibles de faire changer d’opinion ceux qui les lisent : l’anonymat rend moins influent et moins crédible. Comme l’a montré Alfred Bandura, la responsabilité personnelle devient plus diffuse dans un groupe ce qui encourage l’agressivité, les raccourcis mentaux… ce qui favorise les évaluations simplistes de problèmes complexes. Reste que commenter est une façon de partager une expérience ou une réalité.
Apprendre/désapprendre : sur la ligne de crête des apprentissages numériques « InternetActu.net:


12.1.14

[InternetActu-ng] InternetActu.net, n°376, 10/01/2014

“Si on regarde l’histoire des technos autrement : elles apparaissent souvent avec un seul usage”. Quand on a inventé l’électricité, on ne pouvait y connecter rien d’autre qu’une ampoule. Ce n’est que plus tard qu’on a imaginé la prise pour y brancher d’autres choses et qu’alors un vaste ensemble d’industriels se sont mis à l’utiliser pour y brancher les appareils qu’ils fabriquaient (comme le fer à repasser, la machine à café…). “L’innovation est mécanique, darwinienne”. Les fabricants cherchent sans cesse à renouveler leur parc d’objets, à y intégrer de nouvelles fonctionnalités, et c’est ainsi qu’on passe du pèse-personne mécanique, digital, puis communicant… Nabaztag voulait montrer que “qui connecte un! oeuf connecte un boeuf. Force est de constater qu’on avait raison”, reconnaît, satisfait, Rafi Haladjian… 

[InternetActu-ng] InternetActu.net, n°376, 10/01/2014

Pour Bruno Jacomy, directeur du musée des Confluences à Lyon, un musée dédié aux sciences et aux sociétés qui ouvrira en 2014, et auteur d’une histoire des techniques d’autant plus connue qu’elle est disponible en poche, quand on parle de technologie, d’une pensée sur la technique, on a souvent du mal à faire la part des choses entre le champ des sciences, le champ des techniques et celui des objets. Or, un objet technique intègre les trois. Dans un moteur à combustion interne, il y a à la fois de la science (les lois de la thermodynamique…), d! e la technique (la mécanique, la cinématique…) et leur assemblage en tant que moteur… Pour comprendre l’évolution des techniques, il faut donc regarder cet ensemble et comprendre comment chacun évolue, à la fois séparément et ensemble. Dans ces 3 domaines, tantôt séparés, tantôt proches, on a les mêmes modes d’évolution qui se déroulent tantôt par révolutions brutales, tantôt par périodes d’évolutions plus lentes. “L’évolution des sciences, des techniques et des objets ressemble à un chemin de montagne”. Parfois abrupt et escarpé, parfois plat et reposant.
Aujourd’hui, avec l’informatique, nous sommes sur un chemin tranquille. Nos tablettes intègrent toujours de l’électronique. Elles sont encore basées sur les principes de Turing. Et la prochaine révolution dans ces domaines viendra des ordinateurs quantiques ou biologiques… Pour autant, nul ne doit négliger les petites innovations face aux grandes innovations. Pour comprendre les mutations réelles, il faut une double focale, il faut savoir adopter à la fois le grand angle et la macro. Si on prend par exemple un objet technique comme l’astrolabe nautique, l’instrument qui permet de mesurer les angles entre l’horizon et un astre pour connaître la latitude… On constate que du 16e au 18e siècle, on a une suite d’instruments qui le font assez peu évoluer, même si ceux-ci intègrent peu ! à peu des innovations majeures (améliorations ergonomique, amélioration de la précision…). Et pourtant, l’amélioration de sa précision, nous fait peu à peu basculer d’un monde à l’autre, même si on avance par petits pas, jusqu’à l’invention du sextant.
“Les grandes révolutions techniques ont des caractéristiques communes qui reposent sur la transformation des matériaux, de l’énergie ou des moyens de communication utilisés… Mais il demeure toujours difficile, confronté à une grande mutation, de savoir ce qu’il en sera demain… Regardons juste que sans l’écran plat, nous n’aurions certainement pas eu l’essor de l’internet mobile que l’on connaît aujourd’hui”.
Les blocages ne sont pas que techniques ou scientifiques… Ils sont aussi parfois psychologiques.La machine à calculer de Pascal, inventée par un jeune homme de 19 ans avec une technique très rustique, aurait pu, techniquement, scientifiquement être inventée un siècle et demi plus tôt souligne Bruno Jacomy. “Mais trop souvent, nous pensons l’avenir avec nos outils d’aujourd’hui, voire d’hier…”, conclut-il en interrogeant les limites mêmes de l’innovation.

[InternetActu-ng] InternetActu.net, n°376, 10/01/2014

On a vu, autour de la récolte des données, converger les intérêts de deux entités différentes : les grandes entreprises du numérique d’un côté (pour asseoir un modèle publicitaire) et les gouvernements de l’autre (pour assurer la sécurité de ses concitoyens). Avec une ambition commune : la prédiction des comportements. Pour les gouvernements, le but est d’empêcher l’acte plutôt que de devoir réparer ses conséquences. Au prix de quelques atteintes à la démocratie. Et cette manière de gouverner, par l’anticipation du comportement grâce à la récolte de donnée, manière qui permet de s’abstraire des je! ux compliqués de la politique classique, a un nom : “la régulation algorithmique”. C’est quand les démocraties, grâce aux informations récoltées, veulent résoudre les problèmes publics sans éprouver le besoin d’expliquer à leurs citoyens comment elles font. Pourquoi ? Parce que ce sont des algorithmes qui le font. C’est par exemple l’algorithme qui décide quel comportement ou quel individu va être considéré comme à risque, sans que l’on sache exactement comment le résultat est obtenu. C’est ça le but du système de surveillance de la NSA.