21.5.10

Nul n’est responsable des transformations radicales, qui sont par nature inévitables. Là où je suis sceptique ou critique quant à l’argument de l’arrivée d’une Singularité, n’est pas par rapport au fait que quelque chose d’inévitable puisse arriver, mais bien plutôt sur le concept lui-même de Singularité, sur la façon dont les tenants de la Singularité pensent que cette transformation va arriver, et cette approche quasi religieuse de l’infaillibilité de leur prédiction.

Le problème c’est que cette croyance est en profonde rupture avec la façon dont le monde marche vraiment. Dans le monde réel, les machines tombent en panne tout le temps, les gens qui font des choix politiques ne le font pas tout le temps avec des arguments rationnels, mais par rapport aux lobbys qui les influencent… Le vrai monde est bordélique et complexe. Il est très difficile d’évaluer la manière dont la technologie se concentre sur les gens et la façon dont ils devraient le faire. Le monde réel ne se réduit pas à une analyse algorithmique quantitative… Ces visions d’une transformation radicale semblent conduites par la croyance que d’un coup, tout va changer. J’aimerais voir plus de gens se plonger dans l’étude de transformations radicales, mais d’un point de vue et dans une perspective! humaniste. Avec des anthropologues et des sociologues… plus tôt que seulement avec des informaticiens.
Or pour Cascio ce n’est pas cela la futurologie. L’avenir ne nous arrive pas brutalement dessus, comme tend à nous le faire croire le concept de Singularité par exemple : nous le créons. “Les choix que nous faisons ont des conséquences”, comme le montre le problème climatique. Les futurologues sont un peu le système immunitaire de la civilisation : ils doivent rendre les gens sensibles à différents possibles pour que la société puisse créer le monde que nous souhaitons.“Les choix que nous faisons aujourd’hui n’ont pas que de l’importance maintenant, ils en ont aussi pour demain. (…) Les choix que nous allons faire dans les quelques années à venir, vont avoir un impact! sur les siècles à venir… et je ne parle pas seulement de l’environnement. (…) En prenant de plus en plus de puissance, l’impact de nos choix devient également de plus en plus conséquent.”
Les mondes virtuels (type Second Life ou WoW), qui postule que d’ici 20 ans ces univers seront devenus les outils primaires de notre interaction ;
Les mondes miroirs (type Google Earth ou Google Map), c’est-à-dire des représentations exactes de notre monde qui seraient le reflet du monde physique augmenté d’information ;
La réalité augmentée, c’est-à-dire notre perception du monde physique sur lequel se superpose des informations contextualisées et dynamiques ;
Le Lifelogging ou notre intimité augmentée d’information : ce sont là nos objets et nos actions qui sont enregistrés, disponibles et qu’on peut analyser et monitorer à distance.