2.1.08

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "L'homme est d'autant plus malléable qu'il est jeune. A fur et à mesure qu'il avance en âge, l'interaction avec son environnement restreint le champ des modèles du monde que construit son cerveau. Très larges au début, ceux-ci se spécialisent progressivement. Les normes sociales qui ont été sélectionnées par l'histoire parce qu'elles favorisaient l'adaptation du groupe dans son milieu sont globalement reprises au niveau de chaque individu. Il en est ainsi du langage comme de la morale entendue au sens large"

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Oui, bien sûr. Ceci parce l'homme est moral. Il l'est pour plusieurs raisons biologiques. La première est que nous sommes des primates, proches des chimpanzés. Or les troupes de chimpanzés manifestent des proto-morales : punitions, récompenses, protection des handicapés, etc. La seconde raison est que chez l'homme, le cerveau dispose de deux hémisphères fonctionnellement différents. L'un est analytique, en général le gauche. Il traite des éléments discrets. L'autre, en général le droit, traite de la globalité. L'homme est donc dichotomique par construction. Or les jugements globaux produits par le cerveau droit comportent le choix des valeurs qui vont être la clef du comportement social. Il existe ainsi des prédispositions biologiques qui sont développées et mises en forme, de façon parfois différentes, au sein du comportement social. L'éducation joue évidemment un rôle essentiel pour donner des contenus moraux ou esthétiques à des capacités qui ne sont qu'ébauchées à la naissance."

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Oui, mais il s'agit d'une attitude très anthropomorphique. Mises à part quelques facultés de langage très sommaires, chez les chimpanzés ou …les abeilles, seul l'homme a un langage développé. Par contre, on retrouve chez l'animal évolué toutes les ébauches de l'humain. Le terme « ébauche » est essentiel. Il y a chez l'animal l'ébauche du langage, de la communication, des outils, de la morale, des choix esthétiques...
Ces ébauches, qui résultent en partie d'acquis génétiques, se précisent à l'occasion de la vie en société. La quasi-totalité des mammifères, par exemple, apprennent par l'intermédiaire de leurs parents. Un exemple contradictoire me vient à l'esprit. La pieuvre est un animal très intelligent. Mais son grand handicap, de type darwinien, est qu'elle n'éduque pas ses descendants. Elle n'a pas de contact avec eux. Si l'évolution sélectionnait une pieuvre capable d'éduquer ses petits, on pourrait imaginer un animal encore plus intelligent qu'il n'est."

31.12.07

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Lorsque l'on jette un regard global sur l'évolution du monde, incluant la Planète entière avec ses différents systèmes physiques, biologiques et sociologiques (que représente bien le mythe de Gaïa créé par James Lovelock), s'impose l'image de mécanismes obéissant à des déterminismes complexes et véritablement « in-humains ». Les humains, fussent-ils armés des outils fournis par les sciences les plus modernes, sont incapables de les identifier en détail, de prévoir leur évolution et, a fortiori, d'agir sur eux de façon volontaire. Les études scientifiques et les résolutions politiques les plus pertinentes apparaissent comme de simples émergences au sein de nombreuses autres fluctuations dont l'homme n'a pas conscience. Elles entraînent certes des conséquences, mais celles-ci sont locales et temporaires, incapables d'influer sensiblement sur les cycles globaux."

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Le biologiste évolutionnaire David Sloan Wilson(2) de l'Université de Birmingham, N.Y. considère que les croyances religieuses sont apparues au cours des âges et ont été conservées par l'évolution compte-tenu de leur rôle utile dans la lutte pour la vie. Il ne se prononce pas sur le fait de savoir si la religion est bonne ou mauvaise en soi. Il constate seulement qu'elle est « câblée » très solidement dans les cerveaux et que ce fait ne peut être ignoré par la science. Aujourd'hui encore, face à un monde très largement imprévisible et inconnaissable, il n'est pas possible de s'en tenir aux seules connaissances rationnelles pour faire les choix de survie. Il faut aussi faire appel aux croyances irrationnelles, à l'imagination et aux affects."

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Edward Slingerland, linguiste et cogniticien à l'Université de Colombie Britannique, constate la remontée de l'influence des religions. Il observe pour l'expliquer que ceux qui comme lui se veulent rationalistes et scientifiques se réfèrent pourtant à des valeurs morales relevant selon lui de convictions non scientifiques. Ainsi la croyance dans la valeur universelle des Droits de l'Homme ne diffère pas de celle en la Sainte Trinité. Elle repose sur des bases aussi mystérieuses. Ce n'est pas une réalité empirique que l'on pourrait identifier dans le cerveau avec l'aide d'un scanner. Il s'agit d'une entité purement métaphysique."

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Quoi qu'il en soit, les phénomènes de sélection de groupes sont dorénavant étudiés partout, depuis le monde microbien jusqu'aux mondes des sociétés humaines et de leurs conceptions scientifiques et philosophiques. Il en résulte que le concept de superorganisme, dont nous avions fait le thème d'un des chapitres de notre livre, demeure plus pertinent que jamais pour évaluer voire comprendre l'évolution du monde biologique, anthroposocial et intellectuel."

30.12.07

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Pour prendre un exemple imaginaire, l'apparition d'une mutation permettant à un rongeur d'augmenter ses capacités visuelles dans l'obscurité permettrait à ce rongeur et au groupe de ses descendants portant cette mutation de mieux se protéger des prédateurs nocturnes. La mutation réussie modifie le génome de l'individu où elle s'est produite, mais aussi son phénotype, c'est-à-dire la façon dont cet individu interagit avec le milieu dans la compétition darwinienne. Dans la mesure où elle apporte un avantage compétitif à cet individu, elle a des chances de se retrouver dans sa descendance. Ainsi se forme un nouveau groupe, voire une nouvelle espèce, mieux adaptés aux contraintes du milieu.

Cette vision relativement simple, et démontrée à de multiples occasions, a paru si convaincante qu'elle a été nommé du terme de « Nouvelle Synthèse ». C'est sur elle que s'est fondée la sociobiologie mais que reposent aussi les hypothèses formulées par Richard Dawkins concernant l'autonomie dans la compétition darwinienne du gène et non plus de l'individu porteur (théorie du Gène égoïste et du Génotype étendu)."

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Sous la pression de ces étonnements et interrogations, chaque être humain se forge un système plus ou moins vague, implicite et fluctuant, de croyances métaphysiques 'explicatives'. Sans cela il n'aurait pas la paix nécessaire pour traverser son temps de vie."

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007

automates-intelligents-html - Lettre Automates Intelligents num�ro 77, 27 decembre 2007: "Sur la présence inexpugnable dans la pensée scientifique fondamentale, de croyances métaphysiques et de buts descriptionnels

Rien n'empêchera jamais l'esprit de l'homme de s'envoler dans ce qui lui semble transcender la conceptualisation empirique-déductive qui domine à tel ou tel moment de l'évolution de la pensée scientifique. La pensée humaine engendre continuellement et irrépressiblement des questions incontournables concernant les énigmes de la vie et de la mort, du réel physique, du temps, de l'espace, de la conscience. Tout être humain, même très jeune ou très primitif, se sent quelquefois frappé de stupeur et submergé d'une impression d'étonnement face à l'existence de tout ce qui l'entoure, qui lui apparaît comme miraculeuse. La condition de l'homme, la condition du vivant, l'être universel, les « pourquoi est-ce comme cela et pas autrement » concernant ce qu'on constate, le début et la fin de 'Tout', la question du SENS – bien au-delà de celle du vrai – hantent l'entendement avec une généralité, une constance et une force qui dominent de très haut celles des interrogations clairement scientifiques."