8.2.11

Par bonheur, cette option morale peut être abordée sur un plan purement organisationnel : Saadi Lahlou nous démontre que l’individu en situation de travail vise non seulement à son autoconservation, ni même seulement à satisfaire ses motivations les plus abstraites et lointaines dans le temps (au sens de leur réalisation potentielle), mais encore vise à satisfaire l’autoconservation et les objectifs d’organisations desquelles il participe (famille, entreprise, groupe social…)(3). Face à une situation donnée, il a toujours à composer entre ce qu’il juge bon pour lui et ce que les organisations d’appartenance lui réclament de faire pour assurer leur propre autoconservation. L’individu se trouve ainsi devoir composer entre de multiples attracteurs, parmi lesquels certains pourront gravement compromettre son intérêt, pour le bénéfice de ce qu’on peut appeler un super-organisme.

7.2.11

On peut citer en premier lieu les «murs intelligents». Le plus "ambitieux" de ceux-ci est la grande muraille que les Etats-Unis sont en train d'établir entre eux et le Mexique. L'objectif est d'empêcher les incursions non seulement des Mexicains mais de tous les latino-américains attirés par la prospérité du Nord. A plus petite échelle, mais depuis plus longtemps, Israël a établi de tels murs pour délimiter certains implantations et les protéger d'intrusions en provenance de la Palestine ou des pays arabes. L'Espagne protège par un mur ses deux enclaves de Ceuta et Melilla en territoire marocain. Aujourd'hui, la Grèce demande qu'un mur intelligent soit édifié sur la partie de sa frontière terrestre avec la Turquie qui n'est pas naturellement défendue par le fleuve Eyros.

Sur la frontière américano-mexicaine, le mur classique, complété de fossés et barbelés, patrouillé par de trop peu nombreux garde-frontières en 4/4, s'était révélé bien insuffisant. Violé en permanence, il n'avait qu'une utilité de principe. Les projets actuels consistent donc à doubler la muraille physique par des «senseurs» répartis très en amont (à l'extérieur) et capables en principe de distinguer et identifier tous les signes pouvant laisser penser à une tentative d'intrusion. Dès que le risque s'en précise, des robots ayant l'allure de petits chars d'assaut équipés de caméras identifient les intrus et s'efforcent de les décourager d'insister. Si besoin est, un drone (aujourd'hui de type Predator) intervient à son tour. Tout ceci laisse le temps aux gardes-frontières humains de réagir.
Dans l'avenir, en cas d'invasion massive, des unités militaires spéciales, ou fournies par des sociétés civiles de sécurité ad hoc (véritables «chemises brunes» selon les détracteurs américains de ces procédés) prendront les affaires en mains. Tout laisse penser qu'ils se comporteront dans cette tâche avec la brutalité de véritables robots.