que signifie l'expression «état de droit.» Comme Thomas Paine l'a écrit dans son pamphlet Common Sense (1776), «En Amérique, la loi est reine. Car dans une monarchie absolue, c'est le Roi qui est la loi, donc dans les pays libres, la loi doit être reine ; et il ne doit pas y en avoir d'autre.»
«L'état de droit» signifie que les actes de toute personne, y compris les plus hauts responsables publics, sont soumis à la loi. La Constitution dispose que même le «Président, le Vice-Président, et tous les fonctionnaires des États-Unis» peuvent être démis de leurs fonctions pour avoir violé la loi. C'est là l'essence de la phrase, «un gouvernement des Lois et non pas des hommes.» En d'autres mots, l'«état de droit» signifie que les responsables publics dont la conduite est illégale courent le risque de voir leur comportement révélé au grand jour, leurs ordres non suivis et leurs pouvoirs officiels annulés.
Si un citoyen reçoit d'un fonctionnaire l'ordre de participer à une action illégale, alors «l'état de droit» ne signifie pas que ce citoyen devrait obéir à cet ordre sans poser de questions. Au contraire, «l'état de droit» signifie qu'accepter les actes illégaux de son supérieur, même sur ordre, pourrait être soi-même illégal.
Dans l'histoire des États-Unis, ce principe a trouvé son expression probablement la plus aboutie dans les arguments du juge à la Cour suprême Robert H. Jackson au procès de Nuremberg contre les criminels de guerre nazis qui a eu lieu de novembre 1945 à octobre 1946. Il est bien connu que les défenseurs nazis affirmaient qu'ils ne faisaient que «suivre les ordres,» et qu'ils n'avaient aucun droit légal ou moral de remettre en question les ordres qu'ils recevaient ni de refuser de les exécuter. Repoussant ces arguments avec mépris, le juge Jackson a déclaré que la civilisation moderne «ne peut pas tolérer un domaine d'irresponsabilité juridique aussi vaste.»
Le quatrième principe du procès de Nuremberg dit, «le fait qu'une personne ait agi en exécutant les ordres de son gouvernement ou d'un supérieur ne le dispense pas de sa responsabilité. […] si un choix moral lui était effectivement possible.»