28.1.13

. La ville face à un avenir sans famille – Macleans.ca
Une étude du théoricien urbain Joel Kotkin souligne le déclin de la famille dans les sociétés les plus développées. Le vieillissement de la population et le déclin de la fécondité viennent du déclin du mariage et de la famille. Nous vivons dans un monde post-familial explique-t-il dans “The Rise of Post-Familialism: Humanity’s Future ?” La raison, le développement du travail des femmes et de notre société de consommation qui nous fait préféré une vie solitaire et sans attaches. D’ici 2030, 1/3 des hommes japonais agés de moins de 50 ans ne sera pas marié. 70 % des femmes qui vivent à Washington vivent sans enfants. L’aspiration à la famille n’est pas morte, mais les conditions de vie moderne la rende plus difficile. Le développement de la vie en appartement fait que beaucoup de couples ! renoncent à avoir des enfants. Il est peut-être temps de retrouver de l’entrain pour le si déprimant et insoutenable étalement urbain !

Allons-nous devenir débiles ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO 
Un article récemment paru dans le journal
 Cell a fait l'effet d'une bombe. L'auteur démontre que nos capacités intellectuelles vont chuter dans le futur, du fait d'une accumulation de mutations défavorables dans les zones de notre ADN qui régulent notre organisation cérébrale. En fait, deux tendances contradictoires sont à l'oeuvre. La première est positive : le métissage de l'espèce humaine permet le mélange - porteur d'innovations biologiques - des variants génétiques. L'espèce humaine s'est, en effet, séparée il y a 75 000 ans en différents groupes qui ont chacun connu des variations génétiques. Le mélange actuel assure un brassage génétique entre les différents rameaux qui étaient séparés avant les transportsmodernes.

La seconde tendance est beaucoup plus inquiétante et contrebalance la première. Les variants génétiques défavorables s'accumulent dans le génome humain. Cette accumulation récente est déjà perceptible : une étude publiée dans la revueNature fin novembre 2012 révèle que 80 % des variants génétiques délétères dans l'espèce humaine sont apparus depuis 5 000 à 10 000 ans seulement.

A chaque génération, 70 bases chimiques de notre ADN sont mal recopiées par la machinerie cellulaire, lors de la fabrication des spermatozoïdes et des ovules. Ces fautes de copie sont les interstices où naît le changement. Si le taux d'erreur avait été nul, aucune évolution des espèces ne se serait produite, et nous serions toujours des bactéries ! Les mutations négatives étaient éliminées par la sélection naturelle : les génomes concernés ne se transmettaient pas, faute que leur propriétaire atteigne l'âge de la reproduction.

En faisant émerger notre cerveau, l'évolution darwinienne a cependant créé les conditions de sa propre éradication : nous avons considérablement adouci les rigueurs de la sélection en nous organisant en société humaine solidaire. L'effondrement de la mortalité infantile est la traduction de cette moindre pression sélective. Elle touchait environ 20 % des enfants au XVIIe siècle, aujourd'hui autour de 0,3 %... Beaucoup des enfants qui survivent de nos jours n'auraient pas atteint l'âge de la reproduction en des temps plus sévères. La sélection aboutit finalement à se supprimer elle-même : il n'y a notamment - et fort heureusement - plus d'élimination des individus qui ont de moins bonnes capacités cognitives.

La médecine, la culture, la pédagogie compenseront cette dégradation, pendant quelque temps. Mais notre patrimoine génétique a vocation à se dégrader continûment sans sélection darwinienne. Cela veut-il dire que nos descendants vont tous devenir débiles en quelques siècles ou millénaires ? Evidemment pas ! Les biotechnologies vont compenser ces évolutions délétères.

A court terme, le séquençage de l'ADN du futur bébé est révolutionnaire. Il est possible de réaliser un bilan génomique complet du foetus à partir d'une prise de sang chez la future mère. Cette technique va étendre le champ de l'eugénisme intellectuel que l'Etat promeut déjà avec le dépistage de la trisomie 21 (97 % des trisomiques dépistés sont avortés). Puis, dès 2025, les thérapies géniques nous permettront de corriger les mutations génétiques qui menacent notre fonctionnement cérébral. La fin de la sélection darwinienne va nous pousser àpratiquer une ingénierie génétique de notre cerveau qui pourrait bouleverser notreavenir.

Chirurgien urologue, Président de DNAVision

l.alexandre@dnavision.be

Laurent Alexandre - CARTE BLANCHE