21.9.15

La dépendance des médias envers la publicité: les médias vendent moins des informations à un public que du public à des annonceurs. C'est
ainsi que celui qui achète un quotidien ne s'en doute peut­être pas mais, pour une part
significative, il est lui­même le produit dans ce qu'il considère n'être qu'une transaction dans
laquelle il achète de l'information.
La grande expérience fondatrice de propagande institutionnelle, à cet égard et en Amérique, aura eu
lieu lors de la Première Guerre Mondiale, alors la Commission on Public Information ou
Commission Creel, du nom de son Président, est créée pour amener la population américaine,
majoritairement pacifiste, à entrer en guerre. Le succès de cette Commission a été total et c’est là
que sont nées une large part des instruments de propagande des démocraties actuelles. 
Walter Lippmann, un de ses influents membres, souvent donné comme “le journaliste américain le
plus écouté au monde après 1930” décrit le travail de la commission comme une “révolution dans la
pratique de la démocratie” où une “minorité intelligente” chargée du domaine politique, est
responsable de “fabriquer le consentement” du peuple, lorsque la minorité des “hommes
responsables” ne l'avaient pas d'office. Cette “formation d'une opinion publique saine” servirait à se
protéger “du piétinement et de l'hurlement du troupeau dérouté”, (le peuple) un “intrus ignorant qui
se mêle de tout”, dont le rôle est d'être un “spectateur”, et non un “participant”. Edward Bernays, un
autre membre célèbre de la commission, expliquait en 1925, que c'était maintenant possible de
“discipliner les esprits du peuple tout comme une armée discipline ses corps”. Bernays est le
principal fondateur de la moderne industrie des Relations publiques