5.11.04

Une Amérique chrétienne pour sauver le monde Universités, télévisions, sites internet, journaux, livres, tracts: les évangéliques et leurs pasteurs vedettes disposent de grands moyens pour convertir l’Amérique et la planète entière
Le PIB mondial par habitant a été multiplié par plus de huit depuis 1820, alors que la population mondiale a quintuplé sur cette période. La croissance a cependant été la plus prononcée sur les cinquante dernières années. Selon l’historien économique Angus Maddison, entre 1870 et 1913, le PIB mondial a augmenté de 1,3% par an, contre 0,5% pour la période 1820-1870. Entre 1913 et 1950, deux guerres mondiales, ainsi que l’effondrement des mouvements de capitaux, des flux migratoires et ceux des échanges, ont fait voler en éclat l’ancien ordre économique.
Cependant, en tirant parti des avancées technologiques (l’électricité, l’automobile, l’aviation, …) les revenus des ÉU ont atteint des niveaux inouïs. Entre 1950 et 2000, le revenu réel mondial par habitant a progressé de 2,1% par an. L’âge d’or, de 1950 à 1973, permit aux économies capitalistes avancées (Europe de l’Ouest et Japon) de rattraper le niveau américain. Cependant, les études de l’OCDE sur la croissance montrent que depuis les années 1990, la productivité et la croissance américaines augmentent bien plus vite que celles d’une Europe moins dynamique.
Lettre 309 du 5 au 11 novembre 2004: Même si le cerveau comporte des aires spécialisées de mieux en mieux connues et semble se comporter, à un certain niveau d’organisation, comme un super-ordinateur, nous oublions un peu vite que c’est un système autotélique, conscient de son propre fonctionnement et capable de s’autoreconfigurer, dans certaines circonstances, avec une plasticité stupéfiante et bien supérieure à celle de nos pauvres ordinateurs.
En outre, comme l’a montré de manière si remarquable le grand neurobiologiste Antonio Damasio (lire « L’inscription corporelle de l’esprit » et « Spinoza avait raison »), nos facultés et nos performances intellectuelles sont inséparables de nos émotions, de nos sentiments et de notre singularité existentielle.
Drogues dans le monde Le nombre total d’usagers de drogues dans le monde est estimé aujourd’hui à près de 185 millions, soit 3 % de la population mondiale ou 4,7 % de la population âgée de 15 à 64 ans. Les nouvelles estimations confirment que le cannabis est la substance la plus largement utilisée (environ 150 millions de personnes), suivi des stimulants de type amphétamine, principalement les amphétamines (environ 30 millions de personnes pour la métamphétamine et l’amphétamine) et l’ecstasy (8 millions de personnes). Un peu plus de 13 millions de personnes consomment de la cocaïne et 15 millions des opiacés (héroïne, morphine, opium, opiacés synthétiques), dont 9 millions environ prennent de l’héroïne.
Lettre 309 du 5 au 11 novembre 2004: Il est pour sa part convaincu que, d’ici 15 ans, il sera possible d’utiliser des neuro-prothèses et des implants électroniques sur l’homme pour réparer les disfonctionnements de notre cerveau provoqués par l’âge ou les maladies neuro-dégénératives. Mais à mesure qu’elles progressent, ces recherches, si elles soulèvent d’immenses espoirs, posent également de redoutables questions éthiques car réparer des dommages neurologiques causés par l’âge, la maladie ou l’accident est une chose mais vouloir contrôler les émotions et, pourquoi pas, améliorer certaines facultés mentales, ou lire dans les pensées, en est une autre.
Lettre 309 du 5 au 11 novembre 2004: Enfin, des chercheurs du Centre de recherche des neurosciences de l’université de Californie viennent d’annoncer qu’ils avaient expérimenté avec succès sur le rat une « neuro-puce » capable de se substituer à l’hippocampe pour reproduire certaines fonctions de mémorisation. Selon le Professeur Berger, qui dirige ces recherches, la question n’est plus de savoir si l’utilisation de neuro-prothèses et de neuro-implants est possible chez l’homme, mais quand ce saut scientifique aura lieu.

4.11.04

Lettre 309 du 5 au 11 novembre 2004 Pour les chercheurs du Medialab Europe, filiale du MIT américain, le cerveau est un système cybernétique ultra-complexe dont on pourra demain modifier le fonctionnement et peut-être décupler les performances. Ces objectifs, qui relevaient encore de la science-fiction il y a 10 ans, semblent aujourd’hui envisageables dans un futur sans doute plus proche qu’on ne l’imagine. Il est vrai que depuis une décennie la recherche dans ce domaine a fait des pas de géants. S’appuyant à la fois sur les progrès de la microélectronique et des neurosciences, les chercheurs sont notamment parvenus à réaliser des interconnexions entre puces électroniques et neurones et ont montré que l’on pouvait modifier de manière contrôlée l’état électrique d’un neurone grâce à une puce et vice et versa.
"Le point commun des agricultures du mondeDernière adaptation à laquelle il nous faudra faire face : les prix du pétrole augmentant, une agriculture continuant d’utiliser beaucoup de carburants et d’engrais azotés deviendra trop coûteuse. Et il se pourrait bien que pour cette raison, la tendance historique de la baisse des prix alimentaires s’inverse un jour. Bien sûr, certains pourraient dire : ‘‘Tant mieux, l’âge d’or de l’agriculture revient !’’. Non, ce serait grave. On ne peut pas envisager sérieusement que l’agriculture puisse voir remonter fortement ses coûts de production. Il faudra donc inventer une agriculture dans laquelle on réduit les coûts de production dus à la consommation d’énergie fossile.
"Le point commun des agricultures D’aucuns envisagent de déforester les deux-tiers de l’Amazonie pour y planter du maïs et du soja, à des fins d’exportation vers l’ensemble de l’Asie. Les transports ne constitueront pas un frein insurmontable : les nombreux affluents de l’Amazone pourraient être transformées en voies navigables et on envisage, sur la base de capitaux privés, de construire un chemin de fer abordant directement la côte Pacifique pour exporter en Asie la production agricole. Le mouvement est enclenché. Quant aux niveaux de productivité du Brésil, actuels ou potentiels, ils sont supérieurs à ceux des Etats-Unis et loin devant ceux de l’Europe dont les parts de marché pourraient régresser. De plus, l’introduction de techniques de production agro-écologiques permettra de réduire les coûts en carburants, donnant à ce pays des avantages relatifs supplémentaires. Le Brésil est donc vraisemblablement le très grand gagnant en termes d’exportations mondiales.
Agricultures du monde Or, certaines régions rencontrent des problèmes d’eau de plus en plus récurrents, en particulier dans le bassin du Gange dont l’immense nappe phréatique baisse rapidement, notamment en raison de la Révolution Verte [1]. Même chose pour la Chine, qui épuise ses ressources souterraines. Du côté des surfaces disponibles, la situation n’est pas plus favorable : la Chine, mises à part la zone côtière et les grandes plaines du Nord qui sont sèches, est un pays essentiellement de pentes ; on ne peut pas s’attendre à un grand accroissement des surfaces cultivées. En Inde, presque toute la surface est aussi utilisée. A moins d’intensifier considérablement la production,-mais comment ?- l’Inde est appelée à importer assez massivement des denrées alimentaires, tant pour l’alimentation humaine que pour le bétail.
Agricultures du monde Plus au sud, l’Afrique Subsaharienne, dont la population va doubler, constitue la deuxième grande région du monde qui va connaître la fin de la vague démographique. Si l’on fait l’hypothèse que l’ensemble de la population africaine se nourrira correctement en 2050, accédant notamment à une consommation de viande plus importante, il faudra multiplier la production agricole de base par cinq en cinquante ans. Ce serait sans doute l’effort le plus considérable qu’un continent aurait à fournir dans l’histoire de notre monde.
Agricultures du monde Passons rapidement au Maghreb et au Moyen-Orient : dans ces régions, la population ne devrait pas beaucoup augmenter, mais la demande alimentaire va néanmoins croître, du fait de l’amélioration des revenus. Or les agricultures locales ont déjà atteint leurs limites de rendement en fonction des ressources en eau et des caractéristiques des sols et du climat : une écologie méditerranéenne où la production est donc limitée et qui risque de souffrir des changements climatiques, provoquant vraisemblablement une diminution de la productivité par hectare. Ces pays devraient être également de grands importateurs d’aliments et en particulier de céréales, qui constituent la base de leur alimentation.