30.9.11

La Terre compterait 8,7 millions d’espèces

 


 
La question du nombre d’espèces présentes sur notre planète a longtemps tourmenté les scientifiques. Nous n’en connaissons aujourd’hui qu’1,2 million. Des estimations sur leur nombre total ont été réalisées, mais elles varient entre 3 et 100 millions ! Grâce à une nouvelle approche, une équipe de chercheurs canadiens, américains et anglais vient d’émettre une nouvelle estimation : il existerait 8,7 millions d’espèces eucaryotes (c’est-à-dire qui ne comptent pas les bactéries).
Ils ont mis au point un modèle mathématique, qui permet de connaitre le nombre d’espèces à partir de la classification des êtres vivants. Ils l’ont appliqué sur des parties bien connues de la classification puis l’ont extrapôlé à l’ensemble de l’arbre du vivant. Voilà ce qu’ils obtiennent : il existerait 2,2 millions d’espèces marines et 6,5 millions d’espèces terrestres. Il y aurait 7,77 millions d’espèces d’animaux, 298 000 de végétaux et 611 000 de champignons.
Rapporté au nombre d’espèces déjà connu, cela signifie qu’il reste à découvrir 86 % des êtres vivants terrestres, et 91 % de ceux vivants dans les océans. D’après les scientifiques, les spécimens inconnus ne vivraient que dans des zones géographiques très restreintes ou peu accessibles, comme les fonds marins. Les chercheurs ont également estimé qu’il faudrait 1 200 ans et 303 000 taxonomistes pour répertorier l’ensemble de la biodiversité mondiale. Le problème est que selon le rythme des extinctions, certaines auront disparu de la planète avant même que nous ayons eu connaissance de leur existence.
PLOS

29.9.11

Des scientifiques sur le point de lire dans les pensées d'autrui

Armés d'un scanner et d'un ordinateur, des scientifiques ont pu décoderdes signaux cérébraux et reconstruire les images d'un film visionné par trois sujets, pour les convertir en modèle informatique. Shinji Nishimoto, principal auteur de cette étude parue dans la revue américaine Current Biology, et ses collègues ont regardé deux extraits de film. Pendant ce temps, un scanner mesurait les flux sanguins dans leur cortex visuel, la zone du cerveau qui traite les images. Ces mesures ont été enregistrées dans un ordinateur qui, seconde après seconde, a pu lier les images vues par les sujets à une activité cérébrale correspondante. A l'issue de l'expérience, l'ordinateur a pu reconstruire des images, floues, des extraits de films visionnés auparavant par les trois sujets.

Jusqu'à présent, cette technique, qui combine l'imagerie par résonance magnétique (IRM) et des modèles informatiques, peut seulement reconstruire des extraits de films que les volontaires de l'expérience ont déjà vus auparavant. Mais "notre expérience visuelle naturelle est similaire à la vision d'un film", relève Shinji Nishimoto. Elle ouvre donc potentiellement la voie à une technologie capable de voir des images à l'intérieur de notre tête – comme des rêves ou le "film" de la mémoire –, estiment ces scientifiques de l'université de Californie, à Berkeley, aux Etats-Unis.

"C'est un pas important vers la reconstruction de l'imagerie interne du cerveau", juge le Professeur Jack Gallant, neurologue de cette université et coauteur de ces travaux. Selon lui, "nous ouvrons une fenêtre sur les films projetés dans notre esprit".

Ce modèle n’explique pas à lui seul, selon Kuziemko et Norton, les raisons pour lesquelles des populations à moyen ou bas revenu voteront contre leurs intérêts économiques. Ils évoquent aussi le fait que les Américains connaissent mal la réalité des inégalités actuelles. Aujourd’hui, 20% des Américains possèdent 85% de la richesse nationale, alors que la part des 40% les plus pauvres est insignifiante. Mais des études montrent que l’Américain moyen est sous l’illusion que les 20% les plus riches n’en possèdent que 59% de la richesse nationale et que la part des 40% les plus pauvres est non négligeable. D’autre part, Kuziemko et Norton cite des recherches qui indiquent que les Américains sur-estiment de manière dramatique la probabilité qu’ils arriveront à améliorer leur propre sort économique...

Ce n’est sans doute pas en essayant de contrarier cette « passion pour l’égalité » s’exprimant par un désir de ne pas se trouver en dernière position que ni Barack Obama, ni la gauche américaine pourront commencer à réduire les inégalités flagrantes de la société américaine actuelle. Mais comme le rappellent Kuziemko et Norton, ces inégalités sont perpétuées sur le plan politique par des illusions : une mauvaise connaissance de la réalité de la distribution de la richesse, une foi chimérique dans la possibilité d’améliorer son sort. C’est sans doute à ce niveau que les démocrates auront une possibilité de regagner les classes populaires et moyennes. Mais le mérite des recherches de Kuziemko et Norton est avant tout de nous rappeler que, même dans le domaine économique, les passions comptent tout autant que les seuls intérêts.

Kuziemko et Norton prétendent que le caractère déterminant du « dégout de la dernière place » augmente à mesure que le revenu diminue. La crainte de se retrouver en dernier place n’empêche pas de dormir ceux qui se retrouvent au milieu d’une distribution salariale. Par contre, les plus démunis et ceux qui se trouvent dans une situation économique légèrement supérieur à ceux-ci sont hantés par le fait qu’ils pourraient se trouver en dernier place – ou qu’ils y sont déjà.

Les conséquences de cette intuition pour l’économie politique sont considérables. Elle explique, en somme, pourquoi certains seraient portés à voter contre leur intérêt économique (celui-ci étant compris comme simple désir d’augmenter son revenu). Ceux qui se trouvent dans la tranche salariale légèrement au-dessus de la tranche inférieure s’opposeraient à des politiques de redistribution qui risqueraient de donner un coup de pouce aux plus infortunés qu’eux. La redistribution, en somme, menace leur statut d’« avant-derniers ». Kuziemko et Norton montrent très clairement que ces considérations se révèlent déterminants, par exemple, dans les attitudes envers le salaire minimum. Selon leurs recherches, ce sont précisément les Américains qui gagnent entre $7,26 et $8,25 par heure – soit un peu plus que le salaire minimum actuel ($7,25) – qui sont les plus susceptibles de s’opposer à ce que le salaire minimum augmente.

Affirmer que le phénomène des Big Data participe de certains des plus grands changements historiques et philosophiques ne revient pas à suggérer qu’il en soit le seul responsable. Le monde académique n’est en aucun cas l’unique moteur du tournant computationnel. Il existe un mouvement de fond, gouvernemental et industriel, pour récolter et extraire le maximum de valeur des données, qu’il s’agisse d’informations qui permettront de mieux cibler les publicités, du design de produits, de la planification du trafic ou de la lutte contre le crime. Mais nous croyons réellement qu’il existe de nombreuses et sérieuses conséquences à l’opérationnalisation des Big Data, et à ce que cela va signifier pour l’agenda scientifique. .. Lorsque nous les utilisons, nous devrions donc également prendre en considération la manière dont ils participent à la construction du monde. L’ère des Big Data vient à peine de commencer, mais il est d’ores et déjà important que nous nous mettions à interroger les hypothèses, les valeurs, et les partis-pris de cette nouvelle vague de recherches...

 La méthode scientifique s’efforce de se déprendre de toute subjectivité grâce l’application d’un processus dépassionné par lequel des hypothèses sont proposées et testées, aboutissant au final à! une amélioration des connaissances.

 Il ne suffit pas de simplement demander, comme le suggère Anderson “Qu’est-ce que la science peut apprendre de Google ?”, mais il faut se demander comment Google et les autres moissonneurs de Big Data peuvent changer le sens même d’apprendre, et quelles nouvelles possibilités et limites pourraient accompagner ces systèmes de connaissance.

Durant les premières décennies du 20e siècle, Henry Ford a imaginé un système de production pour la fabrication de masse, utilisant des machines spécialisées et des produits standardisés. Simultanément, il est devenu la vision dominante du progrès technologique. Impliquant des chaînes d’automatisation et d’assemblage, le fordisme est devenu l’orthodoxie de la production pour les décennies suivantes : adieu les artisans compétents et le travail lent, bienvenue dans une ère du “fait à la machine” (Baca 2004). Mais il s’agissait de bien plus que d’un nouvel ensemble d’outils. Le 20e siècle fut profondément marqué par le fordisme : ce dernier a produit une nouvelle compréhension du travail, de la relation humaine au travail et plus largement de la soci&eacut! e;té.

 Pour que la parole naisse, il faut être deux. Avant d’étudier les structures du langage, il faut donc réfléchir à la nature d’une communication, et sur ce que peut être une communication réussie. Le langage n’est donc pas quelque chose qui se trouve à l’intérieur de chaque individu, mais une création collective qui s’opère lors de la communication.