5.3.12

Aujourd’hui, l’existence ou non d’une intelligence animale n’est plus à démontrer. Il s’agit plutôt de savoir quel statut lui accorder. Les spécialistes ont rompu avec une vision de l’intelligence conçue comme une aptitude uniforme qui se déploie le long d’une échelle unique allant des animaux les plus simples aux plus complexes, les humains. Chaque espèce a développé des capacités cognitives spécifiques en fonction de ses besoins et de son environnement.
La perception visuelle en est un bon exemple. En matière d’acuité visuelle, les humains sont surclassés par l’aigle. Si les humains voient les couleurs bien mieux que les chiens et les chats, en revanche, ils voient beaucoup plus mal dans l’obscurité que leurs compagnons. Certaines espèces ont développé des formes de perception inconnues aux humains comme l’écholocation des chauves-souris ou des baleines à dents, l’électrolocation de l’ornithorynque, les capteurs sensoriels de chaleur de certains serpents, la perception magnétique de l’axe terrestre chez certains oiseaux migrateurs, etc.
Des formes d’intelligence sont donc partout présentes dans le monde animal et sous des formes variées. Le plus étonnant est que ce ne sont pas les espèces les plus proches qui partagent les mêmes capacités. 

Il existe plus de 10000 religions dans le monde, sans compter les fractures internes (plus de 4000 Églises pour le seul christianisme) et les cultes disparus dans les brumes de l’Histoire. Ces chiffres attestent de la prodigieuse fertilité de l’esprit humain, qui n’a eu de cesse, depuis ses balbutiements, de chercher dans le divin des réponses à ses questions.